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Mesures Villepin : le contrat "jeunes jetables"

Publie le mardi 17 janvier 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

L’annonce d’une nouvelle série de mesures antisociales par le premier
ministre marque une soumission du gouvernement aux exigences du Medef.

L’élargissement du contrat nouvelle embauche aux entreprises de plus de 20
salariés pour les jeunes de moins de 26 ans représente une nouvelle attaque frontale contre la protection des travailleurs dans l’entreprise.

Mais c’est aussi une classe d’âge, les jeunes de moins de 26 ans, qui est
considérée comme étant de seconde zone. Déjà, les ordonnances Villepin de
cet été voulaient les faire sortir du calcul des effectifs des entreprises.

Maintenant, le gouvernement projette d’en faire des salariés jetables à tout moment, sans la protection du droit du travail contre le licenciement, pendant deux ans après l’embauche, une éternité. Les employeurs bénéficieront de surcroît d’un abattement de charges sociales pendant trois ans, ce qui fragilisera encore davantage les régimes de protection sociale, la sécurité sociale, la protection contre le chômage...

En « contrepartie », Dominique de Villepin concède une allocation chômage de 460 euros par mois pendant deux mois aux jeunes qui se feront licencier entre 4 mois et 6 mois d’ancienneté : une misère qu’il ose appeler une « avancée sociale majeure » !

Au nombre des autres mesures avancées, pêle-mêle : l’encouragement du cumul travail-retraite et du cumul de plusieurs emplois, l’encouragement de la formation en alternance qui satisfait les besoins immédiats de l’entreprise au détriment d’une formation initiale donnant des outils sur le long terme aux jeunes... Et la promesse d’une indemnité minimaliste après trois mois de stage : très loin des exigences des stagiaires, et qui ne donne pas lieu à cotisations sociales !

Et Dominique de Villepin ose prétendre rompre avec « les logiques de
partage du travail qui ont échoué » depuis près de trente ans. Quelle
cynisme, alors que la seule mesure de partage depuis 1981, la loi sur les
35 heures, a été vidée de toute substance par l’UMP, tout en renforçant
son volet sur la flexibilité ! Quelle cynisme quand les recettes qu’il
propose sont celles appliquées depuis des décennies, au nom de la lutte
contre le chômage :
- les exonérations de charges patronales sont passées de 1,7 milliards
d’euros à 21,5 milliards de 1991 à 2004 ;
- le Code du travail se met toujours plus au service des patrons
(multiplication des sous-contrats, fin du principe de faveur, CNE...) :
faciliter l’embauche en facilitant le licenciement et l’exploitation !

La CNT travaillera à mobiliser contre ces projets, avec ses syndicats, et
ses sections universitaires et lycéennes. La seule lutte contre le chômage
garante d’efficacité va dans le sens d’un partage du travail et d’un
partage des richesses produites. L’accumulation des bénéfices aux mains de
quelques privilégiés et la précarisation du travail n’ont aucune chance
d’améliorer la situation des travailleurs.

publié par CNT
CNT - Union des syndicats d’Île-de-France
33, rue des Vignoles
75020 Paris
br.rp(a)cnt-f.org

communiqué repris du site http://www.cnt-f.org

Messages

  • Vous savez ce qu’il nous manque dans ce pays, c’est un parti communiste fort. Et un parti socialiste à 5 %. J’ai toujours été horrifié de voir dans des réunions ou des débats, des responsables du PS rirent et se moquer avec la droite de militants dévoués du PC.

    Mohamed

    Ps ; Pour celui qui voulait me censurer, je le rassure, c’est en bonne voie. Par deux fois, sur Bellaciao, ma discussion sur le CPE fut supprimée. Dans la vie de tous les jours, j’ai pris l’habitude des vexations, des regards de travers, du racisme affiché ou voilé. Voilà le contenu de mon message et juger sur piéce de la dangerosité de ma réfléxion.

    Bonjour,

    En tant que parents, ce qui m’inquiète le plus dans ces nouveaux contrats, c’est qu’on livre nos jeunes inexpérimentés à l’arbitraire total du patron, au chantage de toute sorte et y compris sexuel !

    Les rapports sexuels imposés par les patrons ou la hiérarchie, particulièrment dans les petites structures sont des agressions physiques et psychiques bien réelles, même si elles restent encore taboues, en raison de la peur d’être licencié.

    Avec le CNE, on ouvre une autoroute à tous les maîtres-chanteurs, à tous les obsédés qui considèrent leur salariés comme leur outil. Ce contrat univoque est pervers. IL menace tout d’abord l’intégrité sexuel de nos enfants. C’est un contrat de patron voleur et violeur. Le jeune salarié n’a aucun droit, le patron a tous les droits.

    Grâce à ce chantage permanent, Le ou la jeune salariée devient le sujet et l’objet des désirs de son employeur. Son contrat ne lui reconnaît plus aucun droit !

    Les associations de parents d’élèves, de défense des droits de l’enfants, les syndicats enseignants et étudiants feraient bien de dénoncer son caractère attentatoire à la personne humaine.

    Attention, je parle uniquement de l’aggravation des risques et des dangers irréparables que fait courir le gouvernement à la jeunesse salariée, qu’il expose à des agressions sexuelles en raison d’un chantage à l’embauche légitimé par le gouvernement.

    Mohamed

    • Mohamed,

      Ce que tu dénonces avec ce qui se passe avec les CNE est tout à fait réel, plausible et possible. Je ne vois pas où il y a lieu à la censure.

      Quand aux réponses ou les éventuelles contradictions que certains ici sur bellaciao t’adressent quelquefois, je ne vois pas qui a fait preuve de racisme envers toi.

      Les réponses et les confrontations que tu as eu sont ce qu’il y a de plus normal dans une discussion, même un peu chaude.

      Quand à ceux, hors de ce forum ou dans la rue qui font preuve de racisme, j’espère que tu sais comment les villipender.

      Fraternellement,

      Esteban