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Metro Charonne 8 fevrier 1962
par Collectif Bellaciao
Publie le mercredi 8 février 2012 par Collectif Bellaciao - Open-Publishing1 commentaire
La répression sauvage de la manifestation pacifique qui protestait
contre les attentats de l’OAS en France et en Algérie a entrainé la mort
de neuf syndicalistes : Anne-Claude Godeau, Fanny Dewerpe, Suzanne
Martorell, Daniel Fery, Jean-Pierre Bernard, Edouard Lemarchand,
Hyppolite Pina, Maurice Pochard et Raymond Wintgens.
On se rassemblera ce 8 février 2012 à 11h30 à la sation Charonne puis
une manifestation se rendra jusqu’au Père Lachaise.
Déroulement
– 11H30 : Prise de parole de la CGT RATP dans le métro et dépôt de gerbes.
– 12h00 Précises : Sous la Présidence du Comité Vérité et justice pour
Charonne. Interventions de :
– Pierre Laurent, Secrétaire National du PCF ;
– Bernard Thibault, Secrétaire Général de la CGT ;
– Bertrand Delanoë, Maire de Paris.
– 12h30 Départ en manifestation vers le cimetière du Père Lachaise où
sont enterrées les victimes de la répression policière.
Metro Charonne 8 fevrier 1962
Dans le Monde, Maurice Duverger s’étonna : " C’est la première fois qu’un gouvernement fait tuer ceux qui soutiennent son action. " Dans l’Humanité Dimanche, Jérôme Favard rectifia : " Ce qui devrait être son action. " C’est au moment où de Gaulle négociait avec le gouvernement provisoire algérien (GPRA) et provoquait ainsi remous et ruptures dans l’armée et la droite que sa police massacra les manifestants au métro Charonne, le soir du jeudi 8 février 1962.
Dans le Monde, Maurice Duverger s’étonna : " C’est la première fois qu’un gouvernement fait tuer ceux qui soutiennent son action. " Dans l’Humanité Dimanche, Jérôme Favard rectifia : " Ce qui devrait être son action. " C’est au moment où de Gaulle négociait avec le gouvernement provisoire algérien (GPRA) et provoquait ainsi remous et ruptures dans l’armée et la droite que sa police massacra les manifestants au métro Charonne, le soir du jeudi 8 février 1962.
La France en 1962
En Algérie, la guerre avait continué, redoublé même. Le FLN ne cédait pas. La France s’enlisait. Et la France se révoltait : la lutte pour la paix y gagnait en ampleur, déstabilisant le pouvoir gaulliste dont la nouvelle Constitution garantissait cependant l’exercice et que protégeait le refus par les socialistes de Guy Mollet de la main tendue par les communistes de Maurice Thorez. Alors de Gaulle avait amorcé un véritable virage, secouant son camp. Celui-ci se fissura. Une partie des officiers de l’armée et des " compagnons " de 1958 firent sécession. Brutalement. L’OAS, l’Organisation de l’armée secrète, se mit à l’ouvre en Algérie et en France. Les attentats succédèrent aux attentats, tous plus sanglants les uns que les autres. Les complots se multiplièrent jusqu’aux tentatives de putsch.
La manifestation tourne à la répression

On estimera les manifestants à soixante mille. En plusieurs cortèges : boulevard Voltaire, boulevard Beaumarchais, dans les rues avoisinantes. Tous essuieront des charges. On matraque sans mesure.
Boulevard Voltaire, la manifestation se regroupe au métro Charonne. Les consignes des organisateurs sont strictes : éviter tout contact avec les forces de l’ordre. Des responsables syndicaux CGT et CFTC, hissés sur des épaules, lisent une déclaration commune. Paul Laurent et Léo Figuère, dirigeants nationaux du PCF, appellent à la dislocation. " Pendant ce temps, témoigne Jean Faucher, futur président de Tourisme et Travail, dans le Réveil du 16 février, une masse noire venant de la Nation se dirige vers nous. Des élus, ceints de leur écharpe, vont au devant. Les policiers avancent plus vite, puis chargent avec leurs longues matraques noires... " · ce moment précis, André Dupont, secrétaire de la section communiste d’Issy-les-Moulineaux, se trouve à proximité des flics face aux élus. Il raconte (le Travailleur du 17 février) : " C’est alors que j’ai vu et entendu un homme en civil, vêtu d’un pardessus genre " tweed " (peut-être marron clair, il m’a semblé) hurler aux forces de police qui l’accompagnaient : " Ça ne fait rien. On s’en fout, cognez ! ".
9 morts et 250 bléssés, la France saignée par De Gaulle

Le ministre de l’Intérieur, Roger Frey, accusa les communistes. Il prétendit que " des groupes organisés de véritables émeutiers, armés de manche de pioche, de boulons, de morceau de grille, de pavés ont attaqué le service d’ordre... " (allocution radiotélévisée du 9 février). Un an plus tard, dans un entretien accordé à Notre République, organe de son parti, l’UNR, ancêtre du RPR puis de l’UMP, il suggérait que des éléments de l’OAS avaient revêtu des uniformes de police... La fédération de la Seine du mouvement gaulliste dénonça " avec indignation la manouvre du Parti communiste qui s’efforce de salir la police parisienne après avoir lancé contre elle ses sections spécialisées " (sic).
Neuf morts sur ordre du très zélé préfet de police de Charles De Gaulle, Maurice Papon. es victimes étaient pour la plupart communistes. Trois travaillaient à l’Humanité. Daniel Féry, quinze ans, était parmi eux.
La population française est largement choquée par ce déchaînement de répression : entre 500 000 et un million de parisiens assistèrent aux funérailles des victimes .
http://www.editoweb.eu/Metro-Charonne-8-fevrier-1962_a1962.html
Messages
1. Metro Charonne 8 fevrier 1962, 13 février 2012, 22:47, par LEPAGE Alain G.
Il ne s’agit pas d’une réponse mais d’une constatation :
sur Wikipédia le titre est : L’affaire de Charonne