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Michèle Montas,journaliste, militante, et francophone, devient porte-parole de l’ONU

Publie le mercredi 3 janvier 2007 par Open-Publishing
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Lors d’une interview, Michèle Montas, la nouvelle porte-parole du Secrétaire général Ban Ki-moon, a rappelé aujourd’hui son parcours de journaliste militante et exposé sa conception de ses nouvelles fonctions : rendre accessible l’information sur les crises les plus sensibles.

"Je ne m’y attendais absolument pas. Je l’ai appris très tard, le 31 décembre, et j’ai dû commencer tout de suite le 1er janvier", a raconté Michèle Montas, lors d’un entretien accordé à la radio à New York.

"J’avais entendu des rumeurs, mais la liste des candidats était très longue et je pensais que je n’avais aucune chance d’être choisie pour ce poste", a-t-elle affirmé.

"J’ai reçu un coup de téléphone du responsable du bureau de transition du Secrétaire général, avec qui j’avais eu un entretien sur mes opinions sur divers sujets [?] me demandant si j’acceptais d’être porte-parole", a-t-elle continué.

« J’ai hésité deux secondes mais pas longtemps et j’ai dit oui tout de suite. Je me rends parfaitement compte de la responsabilité, mais c’est une nouvelle aventure dont je vais toucher les contours », a-t-elle ajouté.

« J’ai été porte-parole du président de l’Assemblée générale mais c’est très différent. A ce poste, il s’agit d’être porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, de traiter à côté de lui de dossiers, d’écouter ses proches collaborateurs, de débattre de questions extrêmement difficiles et sensibles et de voir comment fonctionne un peu un ’gouvernement du monde’ », a-t-elle affirmé.

« Je voudrais savoir comment seront gérées les crises, celles du Darfour par exemple. Nous parlons de sang, nous parlons de gens qui meurent, nous parlons aussi de gens qui meurent de faim, de réfugiés », a-t-elle souligné.

Michèle Montas a milité contre la corruption sur les ondes de radio Haïti Inter depuis 1970. Elle a pris deux fois le chemin de l’exil avec son époux Jean Dominique, journaliste haïtien de renom, qui a été assassiné par des inconnus. Elle a quitté Haïti et sa radio après que son propre garde du corps a été assassiné.

« Cette histoire fait partie de moi », a-t-elle dit, indiquant qu’en le nommant porte-parole le Secrétaire général en avait certainement conscience. « La liberté c’est quelque chose que l’on porte en soi, même si l’on porte son pays dans les semelles de ses chaussures », a-t-elle expliqué en réponse à une question sur son "exil" à New York.

« Travailler aux côtés de l’ONU fait partie de ce combat », a-t-elle affirmé.

« Je crois que le fait que je sois une femme a certainement pesé dans la balance, de même que celui d’être francophone », a-t-elle aussi estimé.

Interrogée sur la francophonie, Michèle Montas a indiqué qu’elle parlerait français en fonction des journalistes présents, ajoutant que ceux qui poseraient des questions en français auraient des réponses en français.

« Je ne pense pas que le fait d’être porte-parole fasse de vous automatiquement un des personnages les plus importants des Nations Unies », a-t-elle estimé en réponse à une question sur la place du porte-parole dans la hiérarchie de l’ONU, ajoutant que son rôle était de « donner accès à l’information à d’autres journalistes ».

« Mon rôle n’est pas de déguiser ou d’habiller la vérité, mais de la rendre plus accessible (?) Je crois que le Secrétariat est au service des 192 Etats Membres, et que son rôle est de faire face aux crises qui ne peuvent être réglées qu’au niveau international », a-t-elle ajouté.

Interrogée sur la tendance à employer la « langue de bois » du côté du Secrétariat, Michèle Montas a préféré souligner son rôle visant à attirer l’attention sur les crises oubliées.

« Les journalistes vont faire quelque chose d’énorme d’un scandale en particulier, mais ignoreront les 300.000 réfugiés dispersés sur les routes. On a trop tendance à insister de façon disproportionnée sur un détail infime », a-t-elle déploré.

« Ban Ki-moon a été très ouvert et cordial, direct et disant simplement ses priorités : faire fonctionner l’Organisation, arriver à réduire ce qu’il y a de bureaucratique dans ce système », a-t-elle expliqué à propos de leur premier entretien, puisqu’elle ne le connaissait pas auparavant.

« Ce discours m’a intéressée », a confié la porte-parole. Je crois qu’il veut promouvoir la mobilité, éliminer le bois mort et qu’il ne pourra le faire qu’en se rapprochant de son personnel, a-t-elle ajouté.

Michèle Montas était jusqu’à présent rédactrice en chef de l’unité francophone de la radio de l’ONU.

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=13444&Cr=ONU&Cr1=

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