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Mission en Palestine de militants du NPA

Publie le dimanche 2 août 2009 par Open-Publishing
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Mission en Palestine de militants du NPA. Billet n° 1 Jérusalem, le 27 juillet 2009 : la nouvelle Jérusalem, un vieux projet sioniste

Trois mois après la mission NPA menée par Olivier Besancenot et Myriam Martin, un groupe de militants du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) de la région parisienne actuellement en Palestine témoigne de la situation sur place.

La colonisation à Jérusalem-Est : le quartier de Sheikh Jarrah

Dans le quartier de Sheikh Jarrah, situé à Jérusalem-Est, nous avons fait la connaissance de la famille Hanoun qui vit ici depuis 1956. Fils de réfugiés originaires de Haifa, Monsieur Hanoun, sa femme et leurs trois enfants vivent sous la menace permanente d’une expulsion. Il en va de même pour deux autres familles à qui l’on demande de prouver que la terre sur laquelle ils vivent depuis des décennies leur appartient. Si ces familles étaient expulsées, elles n’auraient plus qu’à se réfugier sous la tente érigée en novembre 2008 suite à l’expulsion de la famille K. Sous cette tente, la veuve K nous raconte comment son mari a succombé à une crise cardiaque le lendemain même de leur expulsion puisqu’aucune ambulance n’a été autorisée à le secourir. A quelques rues de là, des colons juifs, accompagnés d’une milice armée ont pris possession d’une maison vacante et y entreprennent des travaux dans la plus grande illégalité. Depuis plusieurs semaines, des habitants du quartier et des militants internationaux, et également des juifs israéliens se relaient autour des maisons pour empêcher les éventuelles agressions et les risques d’expulsion.

Ces expulsions et occupations viennent confirmer le projet dont nous a parlé Monsieur Hanoun, la destruction de tout le quartier et la construction de 250 logements destinés aux seuls colons.

La judéisation de la vieille ville

La campagne de colonisation qui s’accélère à Jérusalem-Est participe d’une volonté toujours accrue de faire de Jérusalem une ville uniquement juive. Ce projet s’applique également à la veille ville qui compte actuellement environ 25000 musulmans, 7000 à 8000 chrétiens et 3000 juifs ; mais de nombreux lieux ont été ouverts à la colonisation juive. Dans le quartier musulman de la Tour des Cigognes, un bulldozer a récemment détruit un centre pour personnes âgées qui, comme le terrain sportif et l’école adjacents, avait été fondé par une association du quartier ; à terme, la municipalité prévoit sur ce site la construction de 200 logements réservés uniquement aux citoyens juifs.

L’expulsion des populations arabes s’appuie même sur des arguments religieux, par exemple lorsque l’on « découvre » de nouveaux lieux sacrés, ce qui rend légitime aux yeux des autorités l’expulsion des hiérosolomitains (habitants de Jérusalem) non-juifs.

Le remodelage de la ville s’effectue aussi sur le plan architectural avec deux projets phares : la construction sur l’esplanade du mur des lamentations de la plus grande synagogue du monde qui viendrait ainsi masquer la vue sur le dôme du rocher (là où se trouve la plus grande mosquée de la ville), et l’érection d’une autre synagogue dans l’actuel quartier juif, qui deviendrait le lieu religieux le plus haut de la ville.

Le gouvernement israélien et la municipalité réunissent ainsi toutes les conditions pour que Jérusalem soit à jamais capitale indivisible de l’état d’Israël, effaçant peu à peu son histoire palestinienne.

Ce que vivent les familles palestiniennes et ce dont nous pouvons témoigner est la réalisation d’un projet conscient de l’État israélien. Ariel Sharon disait : « la frontière d’Israël c’est là où nous plantons notre dernière arbre ». Qu’il plante un arbre, qu’il trace une route, construise un tramway, un mur ou élargisse une colonie, l’État d’Israël poursuit selon la même logique colonialiste usant de la stratégie du fait accompli.

Mission en Palestine de militants du NPA. Billet n°2 Haifa, le 28 juillet 2009 : les Palestiniens de 48,des réfugiés sur leur propre terre

La confiscation des terres par l’Etat d’Israël

La visite de la vieille ville de Jerusalem et de la partie Est nous avait rendues palpables les discriminations dont sont victimes les citoyens et résidents palestiniens dits de 48 (ceux qui sont restés en Israël après la Naqba).

La rencontre avec lassociation Adalah1 nous permet à présent de saisir plus précisément comment les mécanismes juridiques mis en place par l'Etat dIsraël, notamment pour l’accès a la terre, favorisent le projet sioniste.

Les Palestiniens de 48 possèdent ont comme caractéristique d’être des refugiés dans leur propre pays. La ségrégation dont ils sont victimes se manifeste par la perpétuelle confiscation de terres depuis 1948, qui vise à maintenir une majorité juive avec un accès réservé à la terre. Aujourd’hui, moins de 3,5 % de la terre est possédée par les Palestiniens, et cela est de la responsabilité directe de l’Etat qui contrôle 93 % du territoire. Celui-ci est divisé en unités régionales qui délivrent laccès à la terre. Pour établir une colonie ou utiliser la terre pour la cultiver ou construire des bâtiments, il est obligatoire de passer devant une commission dadmission qui relève des autorités régionales. De 1948 a 2003, la raison invoquée pour refuser laccès à la terre aux Palestiniens était leur nationalité. Depuis 2003 la loi a changé et désormais le critère pris en compte par les commissions dadmission touche à "l’adaptabilité" ou "l’inadaptabilité" sociale des candidats. Les autorités régionales mettent ainsi en place des tests psychologiques qui déterminent cette éventuelle adaptabilité sociale. Tout cela na pour but que dexclure les Palestiniens de laccès à la terre, mais cette législation est aussi discriminatoire à l'égard d'autres catégories de la population, comme les Ethiopiens, les homosexuels ou les familles monoparentales. Evolution de la politique territoriale Une des conséquences de cette interdiction de fait d'avoir accès à la terre pour les Palestiniens est de transformer les villages en semblants de camps de refugiés, avec une augmentation constante de la densité de population. Dans les faits, les autorités arabes au sein du territoire israélien ne contrôlent que 2,5% de la terre, dont seuls 30 % peuvent être développés. La politique israélienne de gestion de la terre est en train de changer, mais dans un sens toujours plus défavorable aux Palestiniens. Après 1948 les propriétés palestiniennes ont été mises sous tutelle du gouvernement israélien, tant qu'une solution au problème des refugiés n'était pas trouvée : l'Etat en avait lusufruit mais ne pouvait les vendre. Mais depuis deux ans, une nouvelle législation autorise la vente des terres, c’est-à-dire le transfert de celles-ci de la propriété étatique vers le privé, en particulier concernant des terrains déjà construits. A partir du moment où les terres sont privatisées, il est encore plus difficile pour les Palestiniens de les récupérer. L’Etat israélien cherche ainsi à "résoudre" le problème des refugiés en les privant à jamais de leurs terres. Cette privation des terres s’accélère actuellement et tend à rendre impossible le retour des 250 000 refugiés de l’intérieur qui réclament leur droit au retour.

Il faudrait également évoquer la situation des Bédouins qui vivent dans le désert du Neguev/Naqab. Après avoir été chassés de leurs terres, ils ont créé de nouveaux villages afin de survivre. Mais ces villages ne sont pas reconnus par l’Etat israélien ; ils ne bénéficient donc daucun service et sont menacés à chaque instant dexpulsion ou de destruction. Le but des gouvernements successifs en Israël est de concentrer les Bédouins dans quelques villages autorisés, afin de contrôler les terres autour ; cette politique se pare du doux euphémisme de "normalisation" mais se traduit en réalité par un appauvrissement des populations bédouines qui sont privées de leurs terres agricoles.
Cette politique spécifique concernant les Palestiniens de 1948 est dans le droit fil des mesures prises à l’encontre de l’ensemble des refugiés, qui, en plus des exactions quotidiennes, se voient confisquer leurs terres lorsque celles-ci se situent sur le tracé du mur de séparation entre Israël et les territoires Palestiniens.

Que pèsent alors le droit international et les résolutions de l’ONU ? Peu de choses semble-t-il pour l’Etat d’Israël qui sapprête à graver dans le marbre constitutionnel les politiques mises en oeuvre depuis 1948, et renforce les lois répressives, notamment à travers l'interdiction du regroupement familial pour les Palestiniens ou la facilitation  de la révocation de leur citoyenneté. A contrario, l'association Adalah a rédigé un projet constitutionnel alternatif oeuvrant à l'égalité totale de tous les résidents d'Israël et au droit au retour des refugiés. {{Mission en Palestine de militants du NPA. Billet n°3 Jérusalem : les Palestiniens, un peuple "présent-absent"}} Au cours de nos différentes rencontres avec des Palestiniens de 1948, deux éléments reviennent systématiquement : la Naqba, comme origine de leur situation présente, et la loi des présents-absents, comme mode législatif de la pérennisation de leur statut de réfugié au sein même de l'Etat d'Israël. La Naqba de 1948 à aujourd'hui... La continuité du projet raciste et colonial de la classe dirigeante israélienne depuis la création de l'Etat israélien n'est pas évidente si l'on ne considère l'histoire qu'a partir d'une chronologie des évènements depuis 61 ans. En effet, si l'on se base sur une telle approche, il semble que selon les périodes et les changements a la tête des institutions politiques israéliennes, américaines ou internationales, les intérêts des Palestiniens ont été parfois pris en compte. Les accords d Oslo en 1993 sont l'exemple le plus frappant. Mais l'Etat d' Israël n'est pas né d'une simple résolution de l'ONU en 1948. Le "partage" des terres dans les bureaux de New York a donné lieu, en Palestine, au massacre et au déplacement force de près de 800 000 personnes : c'est la"Naqba" (la "catastrophe", en arabe). Cette agression n'a pas été un accident, elle est le corollaire et la réalisation concrète du projet sioniste, c'est à dire l'établissement d'un Etat juif, ethniquement homogène. L'objectif affirmé par les dirigeants israéliens et sionistes a l'époque était clair : "libérer" la terre de toute présence non juive afin de réaliser, concrètement, le projet sioniste (établissement d'un Etat juif). L'Etat dIsraël se fonde sur ce massacre raciste, encore largement nié par les autorités israéliennes (et souvent ignoré en dehors du monde arabe).

Expulsés par la force à partir d’un plan militaire pensé, les Palestiniens ont été forcés de quitter leur terres et leurs biens pour rejoindre la Cisjordanie, la Jordanie, l’Egypte, la Syrie ou le Liban : ils sont alors devenus des réfugiés.

La "loi des absents" ou comment voler les terres, l’histoire et légitimer l’occupation

Afin de pérenniser et légitimer ce vol et l’occupation des terres, l’Etat d Israël produit une loi en 1950, c’est la "loi des absents", devenue depuis un des piliers de l’appareil législatif israélien.. Ironiquement, ce sont les palestiniens expulsés vers les pays voisins qui y sont dénommés "absents".

Cette loi, toujours en vigueur aujourd’hui défini l’absent comme un habitant ayant quitté les lieux pour un pays ennemi (Liban, Syrie, Jordanie, Egypte, Cisjordanie et Gaza). Elle stipule que les terres ou les biens des "absents" sont mis sous tutelle de l’Etat israélien. Celui-ci en a l’usufruit (possibilité de louer la terre les bâtiments présents, par exemple). Au delà des terres et des maisons, la Naqbah a été la source de l’effacement de tout un pan de l’histoire du peuple palestinien.

Comment créer des réfugiés qui continuent de vivre à proximité de leur propre terre ? C’est l’équation qu’est censée résoudre la loi des présents-absents. Concrètement, aujourd’hui, des colons peuvent chasser par la force des familles palestiniennes, puis décréter leur absence ; ainsi l’Etat israélien récupère la terre (ou les biens, le commerce, l’entreprise...) puis la redistribue à des familles juives, afin d’homogénéiser "ethniquement" le pays.

Le parallèle avec le régime d’apartheid qui a sévi pendant plusieurs décennies en Afrique du Sud est très pertinent pour saisir cette situation. Si l`Etat israélien chasse les palestiniens de leurs terres, ce n’est pas seulement pour bénéficier d’un plus vaste territoire, c’est également pour créer un pays où le peuple, qui était encore majoritaire il y a peu, doit disparaitre, physiquement mais aussi symboliquement, dans le paysage et dans les esprits.

http://www.npa2009.org/content/mission-en-palestine-de-militants-du-npa-billet-n%C2%B03-j%C3%A9rusalem-les-palestiniens-un-peuple-pr%C3%A9

Messages

  • israel ne peut se maintenir que par la force il reconnait ainsi de facto son usurpation d’état qui lui été octroyé par les vainqueurs de la deuxième guerre mondiale sur une terre appartenant aux palestiniens c’est du pousse toi que je m’y mette c’est pas trés légal mais un génocide en plus ou en moins les isreliens en ont l’habitude à croire que la shoa qu’ils instrumentalisent si bien quand il s’agit de leur survie ne les concerne pas quand c’est les palestiniens qui meurent en tout cas ils font honte à beaucoup de juifs et comme hitler qui se croyait invincible leur tour arrivera d’une manière ou d’une autre.

  • bonsoir,

    Avant toute choses je tiens à préciser que je n’ai absolument rien contre le peuple Juif ou sa religion, d’ailleur deux de mes meilleurs potes sont Juifs.

    Mais il serait temps que d’autres partis politiques agissent comme le fait le NPA car ce que fait Israel au peuple Palestinien est totalement inacceptable !!!

    Cela descendra dans l’histoire du monde comme "la victime devenue bourreau"

    Est-ce que le gouvernement d’Israel est conscient du mal qu’il fait à la réputation de sont peuple ?

    Estéce que le monde occidental n’a pas honte de ne pas faire respecter les nombreuses résolutions que les Nations Unies ont votées pour qu’Israel arrète
    ce massacre économique et militaire ?

    Coomme me disent mes deux potes " on commence à avoir honte d’ètre Juifs.