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Mobilisation et grèves du 7 septembre 70% des Français approuvent
Publie le lundi 6 septembre 2010 par Open-Publishing4 commentaires
Selon un sondage paru dimanche dans Ouest France, une majorité de Français (70%) approuvent la journée de mobilisation syndicale organisée mardi contre le projet de loi sur les retraites.
A noter que cette approbation culmine à 87% chez les 18-24 ans
Selon l’âge, l’opposition au projet de recul de l’âge de départ à la retraite estt majoritaire chez les 25-34 ans (52% le jugent inacceptable) et les 35-49 ans (53%).
Messages
1. Mobilisation et grèves du 7 septembre 70% des Français approuvent, 6 septembre 2010, 14:22, par Bernard Gensane
Oui, mais pendant ce temps-là, le secrétaire général de la centrale nous promène : il se félicite d’un frémissement élyséen, du mot "négociations" susurré du bout des lèvres. Il est quasiment sur les bases de Chérèque, alors que le seul mot d’ordre réellement mobilisateur devrait être le retrait du projet.
Partout en Europe, on s’attaque aux retraites, parce que, pour ce qui est du matraquage du salariat, c’est fait. Seuls les retraités disposent encore, dans un nombre de pays de plus en plus réduit, d’une relative sécurité.
(BG, retraité, ou plutôt, pensionné, de l’Éducation nationale)
2. Mobilisation et grèves du 7 septembre 70% des Français approuvent, 6 septembre 2010, 15:34
les sondages (quelqu’ils soient) c’est de la foutaise....
3. Sur le chantier, des rêves de retraite à la pelle , 6 septembre 2010, 17:34, par Coppi Kohler
Patrick, Romain et Pierrick, les trois iront manifester demain, comme beaucoup de collègues du chantier de Pleurtuit.
Photo : Jérôme Fouquet
« Comment vous la voyez, votre retraite ? » Nous sommes allés poser la question aux 35 salariés qui construisent une station de traitement des eaux, près de Dinard (Ille-et-Vilaine). Florilège de réponses, entre rêves de voyages, désillusions et coups de gueule contre la réforme en cours. Dans le bâtiment, le sujet est plus sensible qu’une hernie discale...
Apprenti. C’est bien le seul qui s’en fout. Alexandre, 16 ans, visage constellé de taches de rousseur, démarre comme apprenti maçon. « La retraite ? Aucune idée ! » Et les infos télé ne l’intéressent pas... « Moi aussi, je m’en fichais à son âge, s’emporte Patrick, 53 ans, son tuteur. En vieillissant, le regard change. La grève du 7 septembre, je la ferai ! Quand ils ont besoin de pognon pour renflouer les banques, ils trouvent... » Alexandre attend poliment que le « maître ouvrier finisseur » termine sa tirade. On entend quasiment la même à chaque étage du chantier.
Cadre. Jean-Yves, 50 ans, barbichette, n’ira pas manifester demain. « Dans l’encadrement, ça ne se fait pas. » Mais en chef de chantier pragmatique, il se demande comment la boîte pourra appliquer la retraite à 62 ans. « Ça fait plus de quinze ans que j’ai pas vu un ouvrier de 60 ans ! Les postes consistant à faire les finitions, moins durs physiquement, y’en aura pas pour tout le monde. » Lui-même avait tablé sur un départ plus rapide : « J’ai un camping-car qui ne sert pas beaucoup. J’aimerais pouvoir l’utiliser un peu. »
Doyen. Il a pourtant bonne mine, Menaouar, mais ici, l’ouvrier de 58 ans fait figure d’ancêtre. Alors, il peut se permettre de parler cru : « S’ennuyer, à la retraite ? Pas du tout ! C’est ici que je m’emmerde ! Je vais voyager. En Amérique latine... » Sa retraite était prévue fin 2012. La réforme lui impose quatre mois de plus. « Pas question. » Menaouar brandit son bras droit, douloureux : « Je cogne toujours au marteau avec celui-là. J’ai commencé le dossier médical ! »
Chef-coffreur. Xavier, chef d’équipe, père de deux mômes à 29 ans, s’imagine une retraite « entouré de petits-enfants » . Il la prépare déjà, en épargnant : « Sarkozy l’a dit : on aura beau taper du pied, ça ne changera rien. Plus ça ira, plus faudra se la faire soi-même, comme un artisan. » Il lâche, rêveur : « J’aimerais réussir à spéculer, pour partir dès 50 ans ! » Pas prudent, ça, pour une gestion de père de famille... Sourire : « Bon, 60, ça serait déjà pas mal ! J’aurai quarante-quatre années de cotis’ tout de même ! » Même s’il n’y croit pas, Xavier défilera, « par solidarité. »
Maçon. Romain, lui, y croit. À 29 ans, ce maçon aux muscles noueux veut garder espoir en la retraite Sécu : « À 60 ans, j’étudierai ! J’adore bouquiner, je me verrais bien dans une université du temps libre. » La France vieillit, certes, mais ce n’est pas à lui d’en payer le prix : « Un cadre vit sept années de plus qu’un ouvrier comme moi... »
Quadra. Des sourcils roux surplombant des yeux bleus, le teint buriné, une grande carrure et une grosse colère : « 62 ans, négatif !, tranche Pierrick, 47 ans, chef-coffreur. Pour ceux dans les bureaux, je dis pas... Nous, la pluie, on se la ramasse. Déjà qu’on n’est pas valorisés comme ça devrait. » Il se verrait bien partir dès 57 ans. Pour quoi faire ? « On verra. (un temps) C’est vrai qu’après trois semaines de vacances, je suis content de retrouver le boulot... Les idées viendront avec la retraite ! Une chose est sûre : j’ai déjà le dos cassé, si c’est dans un fauteuil roulant, pas la peine. »
Délégué. Le dos... Un calvaire pour Patrick, coffreur de 56 ans, deux hernies discales au compteur. Ce délégué CFTC, tendance « syndicat calme », s’appuie sur son manche de pelle pour mieux peser ses mots. « On sait qu’une réforme est indispensable. Mais bon, j’ai commencé à 16 ans à la pêche à la morue. À 60, j’aurai donné, non ? » Évidemment, il défilera demain. Et encore après. Et même après sa retraite. « Je veux continuer à œuvrer dans le syndical. Et dans des associations, la Croix-Rouge ou les Restos du Cœur. Y’aura toujours à faire pour aider les autres. »
Boss. « Ma propre retraite Sécu ? J’y pense pas » , répond Mickaël, le conducteur de travaux. Pas encore 30 ans et déjà à la tête d’un gros chantier. On l’imagine paré pour une longue et belle carrière. Il rigole : « Ah non, finir à 70 ans, on n’est pas chez les Chinois ! Mais notre système n’est plus fiable. Je ferai tout pour me barrer avant, en investissant dans l’immobilier. À 55-60 ans, je pars pour le tour du monde. »
Ouvrier. Nicolas, 21 ans, brillant à l’oreille, fait coulisser un seau d’outils vers son collègue maçon de 24 ans qui bosse en contrebas. Dialogue. « Tu feras quoi, toi, à la retraite ? » « Ben rien, justement ! De toute façon, on l’a dans l’os, non ? » « Moi, j’aimerais construire une maison d’ici là, pour la revendre et voyager... »
Secrétaire. Petite phrase rituelle de chantier : « On n’est pas sous clim’, nous. » Ça l’énerve, Marianne ! C’est la secrétaire de l’équipe, postée au bureau de Saint-Malo. « La retraite à 60 ans reste méritée pour tout le monde, s’indigne cette femme de 45 ans. Y’a pas de solidarité entre les métiers ! » Et la clim’ ? « J’en n’ai même pas. En ce moment, je crève de chaud derrière la vitre. »
François CHRÉTIEN.
– Ouest France du lundi 06 septembre 2010
1. Sur le chantier, des rêves de retraite à la pelle , 6 septembre 2010, 17:35
Faudrait AUSSI prendre à bras le corps la question des emplois jeunes !