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Monsieur Lafarge, un conseil, laisse-béton sur tout le littoral breton !

Publie le lundi 20 juillet 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

Le Peuple des dunes : la vérité.

Monsieur Lafarge, un conseil, laisse-béton sur tout le littoral breton !

« La Marine coule le projet Lafarge »... « officiellement, c’est au
nom des besoins de la Défense Nationale que le projet aura été coulé »
lit-on dans les commentaires gênés. Pourquoi tant de mauvaise foi ?
L’action du Peuple des dunes et des ses 140 associations, menées par
une courageuse association gâvraise n’aurait été qu’une chimère ?
Quatre années de combats, de pétitions, de recours balayées par une
idée de dernière minute du Préfet maritime ? On oublie sur ce point que
c’est pourtant bien le Collectif qui, dès le début, avait mis en garde
le cimentier têtu : « attention, entre autres, au site que vous
convoitez, il est truffé de bombes, munitions, missiles etc ». Préfet
du Morbihan et cimentier avaient dédaigneusement balayé l’argument,
aujourd’hui devenu miracle... Le Peuple des dunes se doit de rétablir
la vérité.

• Un recours décisif

NON, soyons honnêtes, Lafarge a bel et bien perdu grâce à l’action du
Peuple des dunes. Au final, c’est le collectif et son avocat - et
personne d’autre - qui ont réussi à amenerle tribunal administratif à
ne pas se prononcer sur une prolongation du PER. Les textes officiels
étaient clairs : le délai de réponse du ministre Borloo pour une
demande de prolongation d’un permis de recherches est de 15 mois.
Passé ce délai, une non-réponse a valeur de refus. 15 mois et non de
deux ans comme le croyaient et l’affirmaient le préfet et avocats de
Lafarge... ( ils s’étaient tout simplement plantés ! Difficile à avouer
n’est ce pas ?) Plus malins, les avocats du Peuple des dunes, parfaits
depuis le début, avaient, eux, tout de suite trouvé et exploité la
faille ! Elle est là l’estocade, et pas ailleurs ! Le ministre ne
s’était pas prononcé dans les délais, les magistrats en refusant de
statuer en raison de l’existence de ces textes de loi, reconnaissaient
ainsi – et c’est tout ce que souhaitait le collectif - leur
application implacable. Ce n’était pas un jugement à la Salomon, « un
renvoi dos à dos », comme l’ont pensé et écrit certains ignorant les
subtilités du monde judiciaire. C’était la victoire du Peuple des dunes.

• Un refus quasi unanime des élus

Depuis ce jour, Lafarge ne pouvait plus extraire le moindre grain de
sable pour ses recherches.. PAS LE MOINDRE GRAIN DE SABLE. Gros
problème pour le cimentier qui n’avait pas terminé et donc mené à bien
ses recherches... puisqu’il demandait un délai ! Il ne lui restait
qu’une solution : reprendre tout à zéro. TOUT. Là encore, énorme
difficulté : cela supposait d’entamer une Enquète d’Utilité Publique en
interrogeant tous les élus du coin. MISSION IMPOSSIBLE car si en 2005
les élus avaient appris par l’association gâvraise l’existence du
premier permis de recherches (accordé en catimini par un ministre
quittant quelques heures plus tard son portefeuille ministériel) ils
étaient, cette fois, pratiquement tous opposés au projet
d’extraction... Dur ! Dur !

• Des experts privés indépendants, formels

Alors il a fallu trouver une porte de sortie, avec l’arrivée
providentielle d’un Préfet maritime qui s’est sans doute souvenu de la
mise en garde initiale du Peuple des dunes. Et voilà comment on sauve
la face et écrit l’Histoire.. Le cimentier et son staff n’ont
visiblement pas lu le rapport des experts indépendants – que des
grands spécialistes, indépendants et incontestables !– mandatés par
Cap Lorient. Là, c’est autre chose que les études toujours fantômes
que les groupes Lafarge et Italcimenti n’ont toujours pas produites
alors qu’ils s’étaient engagés à le faire lors de leur audition le 13
avril 2007. Les conclusions sont implacables pour Lafarge. Non
seulement les experts critiquent les méthodes de recherche de
l’industriel mais affirment au contraire la relation et
l’interdépendance entre les secteurs dunaires et la zone du projet
d’extraction. « le démaigrissement (ferait) évoluer dans quelques
années la plage de Gâvres en grève caillouteuse et argileuse » « 
vulnérabilité du cordon dunaire particulièrement fragile Gâvres -
Quiberon » , etc. Ce que la présidente de Lafarge Granulats pour
l’Ouest traduit béatement par « absence d’impacts négatifs sur le
trait de côte, les dunes et la pêche » Défense de sourire...

Pourquoi le préfet du Morbihan, représentant la noblesse et la
sincérité de l’Etat et le cimentier jurant toujours jouer la carte de
la transparence et de l’honnêteté, n’ont ils pas la modestie
d’accepter la défaite ? Il est vrai, être le premier mondial, un géant,
un ami des grands de ce monde et.. se faire terrasser par un petit
groupe d’irréductibles bretons. Quelle claque ! Quelle leçon de choses !
La déroute totale de l’adage du pot de terre (brisé) par le pot de
fer. Là, c’est le « pot de sable » qui brise le « pot de ciment » Et
quel pot ! Le plus solide du monde... J’imagine les nuits du Pdg de
Lafarge, éveillé, attendant désespérément le passage du marchand de
sable, enfoui de honte sous ses draps, rêvant de virer tous ses
avocats « communicateurs- relais, »

Tout simplement, Monsieur Lafarge, il faut se souvenir qu’aucun ciment
au monde ne remplacera la qualité et la résistance du granit breton.
Et que les bretons préféreront toujours la survie de leur
environnement et de leur qualité de vie à n’importe quel profit
commercial les mettant en péril. Alors.. laisse béton sur tout le
littoral breton.! Inutile de penser que plus loin, du côté de Guidel,
Concarneau, Bénodet... ils seront plus « accueillants ». Le Peuple des
dunes, l’Asterix de tes nuits blanches, est tenace ! SON sable est sa
potion magique.

J.Gautier

http://le-peuple-des-dunes.org/

Messages

  • Bonsoir,

    C’est sur, c’est bien que ce projet n’ai pas vu le jour vu les risques
    environnementaux qu’il engageait.
    Ce qui est troublant toutefois, c’est cet acharnement politique anti
    Lafarge, ces références au nationalisme breton et autres considérations
    anti-capitalistes bien éloignées du combat pour la préservation de
    l’environnement.
    Même si le développement industriel (qui profite bien évidement au grand
    capital, et qui en est la "nourriture") porte une responsabilité
    indéniable dans l’effondrement de l’équilibre naturel de notre planète,
    la cible est-elle bien choisie ?
    Pourquoi faut-il sans cesse que des mouvements qui se veulent
    fédérateurs soient toujours l’objet de noyautage de la part de personnes
    qui veulent imposer une vision de société loin d’être universelle.
    N’ont ils pas d’autres moyens de faire connaître leurs idées ?
    Je ne veux pas ici défendre les grands groupes financiers
    internationaux, ou plus généralement le capitalisme outrancier, c’est
    pas mon genre, et j’ai pour habitude de me méfier de mes propres idées (
    avant de me méfier de celle des autres).
    En effet, ce sont ces mêmes grands groupes financiers qui sont en train
    de prendre le contrôle de la préservation de l’environnement, étant
    quasiment les seuls à pouvoir la financer : ne vaut-il pas mieux orienter
    et infléchir leurs choix, que de s’y opposer systématiquement, même
    lorsqu’ils (leurs choix) vont dans la direction que l’on souhaite ? Encore
    faut il avoir des propositions faire ...
    A moins que la quasi totalité de la population mondiale décide par
    exemple, pour le cas qui nous concerne, de ne plus utiliser de ciment
    pour la construction ... Mais qui, même parmi les plus révolutionnaires,
    est vraiment prêt pour vivre à fond la décroissance ? Et est-ce vraiment
    dans la nature humaine ? Pas facile d’effacer quelques million d’année
    d’évolution ...
    Même l’enfant papou préfère la vie habillé et dans du "dur" à celle en
    forêt nu au grand air .. Si dans nos chaumières luxueuses nous aspirons
    à quelques retours en arrière, d’autres échangeraient bien leurs taudis
    de Banjul ou de Manaus contre les "futilités" qui encombrent notre vie
    quotidienne ...

    Bref, lutter contre des projets qui risquent à court ou long terme de
    précipiter l’humanité et son environnement encore plus au fond du
    gouffre du déséquilibre, ne peut qu’emporter une large unanimité, mais
    certains amalgames politiques risquent de provoquer le contraire de
    l’effet escompté.
    Exemple : cet article de J.Gautier , et c’est quand même un comble, me
    ferait presque regretter d’avoir signé la pétition du Peuple des Dunes
    car, même si les informations données sont d’un intérêt certain et
    éclairent sous un jour différent le sujet, le développement politique de
    l’affaire est bien loin du "contrat" proposé à la base par le Peuple des
    Dunes qui était prioritairement le combat contre le projet ’extraction
    de sable, qu’ils soit ou non du fait de telle ou telle société, groupe,
    hors de toute coloration politique. Je cite le texte de la pétition :

    "Face au projet d’extraction de sable et granulats marins entre Gâvres,
    Groix et Quiberon, les signataires du présent engagement considèrent
    qu’ils se trouvent en état de nécessité. pour s’allier et promouvoir
    ensemble, sans esprit partisan, ni polémique, une défense collective
    dans le respect de leurs valeurs."

    On est bien loin du pacte proposé à la signature ...

    La transparence ? .. on en aimerait aussi de la part du Peuple des
    Dunes : en effet, les gens qui ont signé la pétition réclamant la mort du
    projet d’extraction (et que j’ai largement soutenu en d’autre lieux),
    n’ont pas forcément envie de voir leur soutien utilisé à des fins
    autres, qu’ils partagent ou non les idées conduisant à ces dites fins.

    On remarque aussi que la conclusion de cette aventure démontre que
    contrairement à ce que le criaient (et le crient toujours) haut et fort
    les "noyauteurs" cités plus haut, la justice et l’administration
    Française ne sont pas aussi systématiquement qu’affirmé à la botte du
    grand capital. la démocratie tient quand même le coup malgré, c’est
    vrai, quelques dérives.

    J.Gautier réclame à Lafarge et aux services de l’Etat d’avoir "La
    modestie d’accepter la défaite" ?
    N’oublie-t-il pas que la noblesse du vainqueur, la valeur de son
    triomphe, est proportionnelle au respect qu’il porte à son adversaire,
    quel qu’il soit.
    Monsieur Lafarge, hors de toute considération socio politique, fondée ou
    non, est aussi un Humain :
    moi j’ai du mal à accorder du crédit à ceux qui ont si peu de
    considération pour leur semblables, même dans l’hostilité.
    Pouvons nous construire une société heureuse en souhaitant le mal à ceux
    qui nous sont hostiles ? Depuis la nuit des temps, ceux qui ont essayé
    (et qui essayent encore) ont tous échoués.

    Pour finir, concernant la qualité développement durable de la
    construction en granit, même si il s’agit d’une métaphore dans le
    présent article, notons que de l’extraction à la construction, il se
    génère de nombreuses nuisances environnementales : carrières, transport,
    radioactivité etc ...

    pas une solution donc ...

    • Sam,

      Les points qui servent de base à votre argumentation ne reposent pas sur la réalité :

      1 - Il n’y a pas d’attaque contre « un humain », M. Lafarge ne désigne pas une personne mais une multinationale cimentière qui a usé de sa puissance pour essayer de discréditer l’action du collectif, l’humaniser est une convention de style employé par l’auteur pour éviter toute attaque personnelle contre les personnes qui se sont succédées aux différents postes à responsabilité durant les trois années de cette histoire.

      2 - Le point qui vous chiffonne le plus semble être la poursuite de l’action après l’abandon du Projet d’extraction , dit « PER Sud Lorient », par son pétitionnaire. Vous semblez ne pas avoir conscience ou connaissance de la réflexion de nombreux membres du collectif sur deux notions bases de l’action et des interventions. Il s’agit d’avoir bien à l’esprit la notion de « Développement durable et solidaire » , le « et solidaire » n’est pas anodin, cet ajout couramment utilisée par les grandes associations environnementales membres du collectif, est l’élément qui permet d’éviter l’écueil du « not in my back yard » ou « syndrome NIMBY », que l’on peut définir par « pas de ça chez moi » sous entendu ailleurs oui chez moi non.

      Ce point est la raison d’être du texte de l’article, le problème est qu’il faut, au-delà de l’abandon du projet, une reconnaissance de la faiblesse des études du pétitionnaire, cette faiblesse étant d’ailleurs reconnu par le « Comité Scientifique Indépendant » mis en place par Cap l’Orient. Escamoter la réelle raison de l’abandon du projet, pour ne pas faire perdre la face au vaincu du jour, aura des conséquences ailleurs. Il est donc du devoir du collectif de ne pas accepter cette « sortie honorable » que semble avoir envisagé les services de l’État et les pétionnaires.

    • Pour compléter les éléments ci-dessus et permettre à chacun de se faire un avis, reposant sur des bases solides, le lien ci-dessous permet d’accéder au texte complet :

      http://le-peuple-des-dunes.org/news/per-sud-lorient-avis-du-comite-scientifique-independant