Mordecaï VANUNU : les auxiliaires du Mossad et de la Shabak

Il faudrait, il faut, entamer une campagne pour la liberté d’expression
de Mordechaï VANUNU, et, accessoirement, une campagne pour sa nomination
au Prix Nobel. Lequel Prix, dans le domaine de la paix, est décerné,
souvent, à des personnalités académiques et désincarnées.

Une anecdote : j’avais, en 1988, écrit à Amnesty International, pour
m’informer de la situation de Motti, en évoquant aussi la dissémination
nucléaire. La réponse, venue de Londres, m’assurait que le procès avait
été "régulier" (!) et que Vanunu n’avait pas été torturé (!) suivant les
déclarations du juge de la Cours suprême de l’Etat hébreux.

Et puis je reçois un coup de téléphone du vice-président
d’Amnesty-Belgique, professeur réputé de Droit International à
l’Université Libre de Bruxelles, et réputé défenseur des droits des
Palestiniens, Eric DAVID. Lequel a souvent la parole sur la radio
nationale.

Il me félicite (merci !)et comme j’évoque le nucléaire israélien il me
répond :

– "Qu’est ce vous dites ?"

– "Ben, oui, Israël a la bombe..."

– " ça, Monsieur, c’est la rumeur d’Orléans !" ( allusion à la formation
d’une rumeur antisémite qui s’était répandue à Orléans et qui fut
l’objet d’une étude sociologique).

Et il me raccroche au nez.

Je me suis fait un plaisir de lui envoyer les pages centrales du "Monde
Diplomatique" du mois suivant, qui relataient le processus de mise au
point de la bombe israélienne.

Autre anecdote :

Je rencontre, après la condamnation de Mordechaï, des connaissances de
l’Université Libre de Bruxelles, dont un docteur en physique. Je leur
parle de Vanunu et demande quelles initiatives les physiciens ont prises
pour protester.

On me répond que Vanunu doit être très heureux, puisque être martyr
c’est ce qu’il voulait...

J’évoque le sort, académique, d’un ami physicien chassé de l’Université
Libre de Bruxelles pour avoir refusé d’assister à un Congrès de physique
à Haïfa. On me demande son adresse...

Salut et fraternité.

Thierry Delforge, Bruxelles