Accueil > Motion des personnels DRAC ile de france

Motion des personnels DRAC ile de france

Publie le jeudi 17 juillet 2003 par Open-Publishing
3 commentaires

Paris ce 8 juillet 2003,

Les personnels de la DRAC Ile de France, et notamment ceux des services les
plus concernés par le dossier des intermittents du spectacle, réunis hier en
assemblée générale, expriment ce jour le fait que :

PREMIEREMENT
Les fonctions de chacun ici présents nous empêchent de rester silencieux à
côté des décisions en train d’être prises sur l’indemnisation chômage des
salariés dits ’intermittents’.

DEUXIEMEMENT
Les fonctions qui sont les nôtres nous rendent forcément proches des
situations les plus difficiles et des artistes les plus menacés : à savoir :

- les aides la création dans le domaine du Spectacle Vivant ;
- la structuration des jeunes compagnies, et les conventionnelles dans le
domaine du Spectacle Vivant ;
- les petites structures de production et de diffusion.

TROISIEMEMENT

La situation des intermittents, interlocuteurs quotidiens de notre travail,
nous conduit à craindre principalement, au-delà de la détérioration des
situations sociales des acteurs du spectacle vivant, une double dégradation :
- dégradation de la qualité artistique des productions, parce qu’elles
résulteront d’un temps de préparation réduit et émaneront de personnes qui
devront assurer une double vie de travail pour que demeure leur vie
d’artiste ;
- dégradation de la professionnalisation de la production artistique qui
deviendra forcément ’le second métier’ de beaucoup d’artistes.

Si sur les questions humanitaires et sociétales (qui nous interpellent en
tant que citoyens) nous n’avons pas une parole de ’spécialistes’, nous avons
par contre un avis précis sur la qualité artistique et la prise de risques.
C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous taire sur les inquiétudes générées
par la situation actuelle.

en conséquence, nous déclarons

- notre entière solidarité avec ’l’angoisse’ actuelle des professions du
spectacle vivant et des salariés dits ’intermittents’ ;

- notre souhait de pouvoir contribuer, là où nous travaillons et dans le
respect des fonctions qui sont les nôtres, à l’engagement de véritables
discussions, en vue de négociations susceptibles d’aller vers une issue
positive du problème ;

- notre volonté de participer activement à la mise en place d’une politique
meilleure, qui mette fin aux abus, principaux responsables des difficultés
actuelles, et permettre un véritable soutien de l’Etat à l’indispensable
expression artistique et culturelle de notre pays.

Nous nous devons de respecter les déclarations fondatrices de notre
ministère. A l’heure de la construction de l’Europe, nous n’avons pas le
droit de mettre un terme au soutien d’exception que notre pays a su porter,
jusqu’à ce jour, à l’expression artistique.

Messages

  • bravo la DRAC (j’ai fait partie des gens qui sont venus vous "occuper" il y a quelques jours)

    seulement permettez moi en tant que droit de réponse de vous faire une certaine remarque :

    vu l’urgence, la gravité et l’ignominie de la situation, je pense (et pourtant croyez-moi j’essaie de me "mettre à votre place"), il y a un jour où "prendre position" doit non seulement être fait de manière claire mais AUSSI aller au-delà du devoir de réserve qui qualifie votre situation professionnelle.

    J’estime que nous sommes (faisons attention avec les "grands mots" mais n’oublions pas qu’ils existent) dans une situation de REVOLUTION, et en tant que telle, cette situation exige des prises de positions nouvelles : je pense qu’il faudrait faire fi de la position de réserviste (ça me fait penser à l’armée, pardonnez-moi mes digressions mais elles sont parlantes), et vous ne pouvez en âme et conscience rester dans une position qui est celle du devoir de réserve : vous devez, pour être fort (et imaginez que beaucoup vous suivraient, ce que je crois) entrer au front.

    cela me fait penser à la situation de l’art en russie juste après la révolution d’octobre, des trains sillonnaient le pays, des trains artistiques, théâtraux etc. et sur la première page des journaux on voyait titré : "sur le front du théâtre". Eh bien, dorénavant et depuis fort longtemps à mon sens, le théâtre est "dans" le front ; trop intellectualisé, trop enfoui dans des zones non moins essentielles de l’esprit, trop sur lui-même. Et pour qu’il revienne à la même place, à la place qui lui est propre (agissant auprès de tous), le théâtre a besoin de vous, le spectacle vivant a besoin de vous, non en tant que "réservistes" mais comme ceux qui se jettent au front. REVOLUTION, temps que la planète met à tourner autour du soleil.

    merci de me répondre

    je vous salue

    Alexandre BAN, comédien (tomahawkcochise@caramail.com)