Accueil > NON aux violences : l’Appel des femmes

NON aux violences : l’Appel des femmes

Publie le lundi 7 novembre 2005 par Open-Publishing
10 commentaires

Nous sommes femmes, mères, filles, soeurs ... Nous sommes nièces, tantes, cousines, amies, amantes ou voisines. Nous sommes la moitié de la population.
La moitié de ciel. La moitié du monde. Regardez bien : sur les photos des banlieues en flammes ... pas une femme !

 A l’heure où un ministre irresponsable et belliqueux insulte nos proches et nos familles, français, immigrés, étrangers ...
 A l’heure où il prétend "nettoyer les quartiers au Karcher", ou "éliminer la racaille" ...
 A l’heure où nous pleurons la mort de deux enfants, réfugiés dans des conditions obscures au sein d’un transformateur EDF ...
 A l’heure où nous pleurons et déplorons la mort d’un homme battu à mort à Epinay parce qu’il photographiait un lampadaire ...
 A l’heure où flambent les voitures, les écoles, les commissariats ...

Nous lançons un appel solennel pour que cessent ces violences qui peuvent finir de manière encore plus dramatique.

Car nos enfants ont besoin de véhicules pour aller travailler, ou trouver un emploi. Ils ont besoin des écoles pour acquérir les savoirs indispensables. Ils ont besoin de centres sociaux gratuits de prévention et de soins, besoin d avoir accès à toute demande sanitaire.
Ils ont besoin de bus pour se déplacer. Ils ont besoin de pompiers pour sauver des vies ou éteindre des incendies. Ils ont besoin de postiers pour faire parvenir le courrier. Ils ont besoin de services publics utiles à la collectivité.

NOUS EN APPELONS d’abord à nos enfants, à ceux que nous aimons :
nous exigeons qu¹ils rentrent à la maison, et qu’ils se calment ! Nous l’exigeons parce que nous les avons mis au monde. Parce que nous les avons portés et nourris. Parce que sans nous ils n’existeraient pas. Ils n’ont pas le droit de détruire la vie que nous leur avons donnée. Ils nous font honte en acceptant de ressembler à l’insulte qu’on leur fait. Non, ils ne sont pas des racailles. Ils ne so nt pas des déchets qu¹on nettoie. Ce sont des êtres humains qui ont droit au respect, à l’égalité, à la dignité. Comme tout citoyen, ils ont des droits, mais aussi des devoirs.

NOUS EN APPELONS aux forces de police pour qu’elles respectent scrupuleusement les règles républicaines.

NOUS EN APPELONS également aux donneurs de leçons qui nous méprisent et nous ignorent, à ceux qui ont instauré la politique déplorable des "grands frères" dont on voit les résultats désastreux, qui ne négocient qu’avec les églises et les imams, qui suppriment subventions publiques et police de proximité, qui attisent les haines et le désarroi, et nous servent
du bâton à tout bout de champ, sans jamais nous donner les moyens de vivre dignement.

Derrière cette politique, il y a aussi un mépris des femmes, celles qui luttent dans les quartiers, qui se battent, qui construisent, avec des moyens et des aides notoirement insuffisants, des stratégies pour lutter contre les violences : les femmes relais, les femmes solidaires, les femmes debout !

NOUS DEMANDONS un véritable plan d¹urgence des banlieues permettant une vraie politique sociale pour tous, une politique de prévention et de soutien aux familles dès la petite enfance, une politique scolaire à la hauteur de ses enjeux, une vraie politique de mixité sociale et la fin des ghettos.

NOUS SERONS DANS LES QUARTIERS QUI BRÛLENT, ET NOUS MANIFESTERONS AVEC NOS PROCHES, EN SILENCE ET PACIFIQUEMENT.
NOUS LANÇONS CET APPEL À TOUTES LES FEMMES.

Nous devons être des milliers, pour nous interposer, et mettre fin à ces violences.

Premières organisations signataires :
UFAL, AFRICA 93, UFAL Aubervilliers, UFAL Montreuil, UFAL Saint-Denis, UFAL Ile de France, SOS Sexisme, 20 ans Barakat, Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes, Association du Manifeste des Libertés, Réseau Féministe " Ruptures ", UFAL Rhône, UFAL Ariège, EGALE, UFAL de Carrières sous Poissy, Collectif alliance pour la défense des droits de la personne handicapée CADDPH,

Premières signatures individuelles :
Elise Thiébaut, Lalia Ducos, 20 ans Barakat, Michèle Bruhat Ufal Paris, Mimouna Hadjam porte-parole d’Africa La Courneuve, Delphine Beauvois institutrice, Ufal Montreuil, Jocelyne Clarke professeure, Aubervilliers, responsable du secteur "féminisme et laïcité "de l’Ufal, Dalila Aoudia, artiste-peintre, Brigitte Bardet-Allal, Jacqueline Duhem, professeure agrégée, Ufal-Lille, Adel ine Levêque, Ufal Saint-Denis, Ginette Francequin, psychologue- universitaire, membre de "Elles ouvrent la porte " et co- auteur de"Femmes de Gennevilliers", Geneviève Stirnemann conseillère conjugale, Elise Bonus Ufal Aubervilliers, Nadia Chaabane Aubervilliers, Jo Poyroux-Falc’her, Le Croisic, Mireille Popelin, Ufal Rhône, Martine Cerf, secrétaire générale d’Egale, H. Ben Ghachoun, Meriem Zeghidi, Annie Blum, Delphine Nef, Sonia Ajej, Monique Dental animatrice du Réseau Féministe Ruptures, Véronique Delacour, musicienne et LP, Christiane Fanima, Ghislaine Jumeaux Ufal Aisne, Nassera Issaad,réalisatrice, Juliette Minces, écrivaine, membre du Comité de rédaction de Hommes et Migrations, Bernadette Jonquet, éducatrice et membre du CA d’Attac-France, Vassia Karkayanni - Karabelia, hirtorienne et critique d’ art, enseignante, Paris, Annie Opatowski, Paris, Irène Quesnay,artiste, Paris, Michèle Talfer, professeur, administratrice FAL (Fédération des associations laïques) de Roub aix, Nadine Floury, professeur en Zep, banlieue de Rouen, Fatna Sayah, pdte FCPE Pierrefitte, Paule Lefebvre-Krol, Aires 10, Romy Seasseau, Christiane Causse, Ufal Ariège,

Signatures de soutien :
Mostapha Ramsi, Ufal Saint-Denis, Thierry Bonus Ufal Aubervilliers, Karim Boualem, Saint-Denis, Aïssa Zekkour Africa 93, La Courneuve, Daniel Benichou, pdt de l’association Chevalier de la Barre et vice-président du Comité Laïcité République, Bernard Teper pdt de l’Union des Familles Laïques, Toufik Allal journaliste, pdt du Manifeste des Libertés, Rabeh Arfaoui de l’Association des Tunisiens en France (A.T.F.), Bernard Schmid, Nazim Zekkour, Mohamed Pascal Hilout, Mohamed-Lakhder Ellala, Alain Scheyder, Ufal 77, Jean-Pierre Bruhat Paris 14, Pierre Carassus, maire de Vaux le Pénil, Jean-François Pin responsable CNGR 95, Serge Misrai, porte parole de l’Union des Républicains radicaux, Alain Antoine, professeur des
écoles retraité, Dominique Fié GR, Eddie Aït, Ufal Carrières sous Poissy, Mars Surgers, Paris, Marc Enjalbert, LMDE Aix Marseille, Jean-Claude Cocquelet CADDPH


Les signatures sont à envoyer par courriel à feministe@ufal.org, ou bien par voie postale à UFAL Féminisme et Laïcité "Appel des Femmes", 27 rue de la Réunion 75020 Paris.

Messages

  • La canaille
    1865
    Dans la vieille cité française
    Existe une race de fer
    Dont l’âme comme une fournaise
    A, de son feu brûlé la chair
    Tous ses fils naissent sur la paille
    Pour palais ils n’ont qu’un taudis
    C’est la canaille !
    Eh bien ! J’en suis !

    Ce n’est pas le pilier du bagne,
    C’est l’honnête homme dont la main
    Par la plume ou le marteau gagne
    En suant son morceau de pain
    C’est le père enfin qui travaille
    Les jours et quelquefois les nuits
    C’est la canaille !
    Eh bien ! J’en suis !

    C’est l’artiste c’est le bohème
    Qui sans souper rime rêveur,
    Un sonnet à celle qu’il aime
    Trompant l’estomac par le coeur
    C’est à crédit qu’il fait ripaille
    Qu’il loge et qu’il a des habits
    C’est la canaille !
    Eh bien ! J’en suis !

    C’est l’homme à la face terreuse
    Au corps maigre à l’oeil de hibou
    Au bras de fer, à main nerveuse
    Qui sortant d’on ne sait pas où
    Toujours avec esprit vous raille
    Se riant de votre mépris
    C’est la canaille !
    Eh bien ! J’en suis !

    C’est l’enfant que la destinée
    Force a rejeter ses haillons
    Quand sonne sa vingtième année
    Pour entrer dans nos bataillons
    Chair à canon de la bataille
    Toujours il succombe sans cris
    C’est la canaille !
    Eh bien ! J’en suis !

    Ils fredonnaient La Marseillaise
    Nos pères, les vieux vagabonds
    Attaquant en quatre vingt treize
    Les bastilles dont les canons
    Défendaient la vieille muraille...
    Que de trembleurs ont dit depuis :
    C’est la canaille !
    Eh bien ! J’en suis !

    Les uns travaillent par la plume
    Le front dégarni de cheveux
    Les autres martèlent l’enclume
    Et se soûlent pour être heureux
    Car la misère en sa tenaille
    Fait saigner leurs flancs amaigris
    C’est la canaille !
    Eh bien ! J’en suis !

    Enfin, c’est une armée immense
    Vêtue en haillons, en sabots
    Mais qu’aujourd’hui la vieille France,
    Les appelle sous les drapeaux
    On les verra sous la mitraille
    Ils feront dire aux ennemis :
    C’est la canaille !
    Eh bien ! J’en suis !

    Paroles de Alexis BOUVIER
    Musique de Joseph DARCIER

  • Sans vouloir etre rabas-joie, un homme n’a pas été tué " parce qu’il photographiait un lampadaire" mais "pendant qu’il photographiait un lampadaire’ ; forcément ça n’a pas le même sens même si malheureusement le résultat est la !

    • Et, si j’ai bien compris, parce qu’on a voulu lui chouraver son appareil numérique...

      Je ne suis pas sûr du tout du lien de causalité avec les émeutes.

      Et puis je commence à en avoir assez d’un certain discours des femmes : "Regardez comme nous sommes bonnes, gentilles et pleines d’amour, alors que vous, affreux bonhommes, n’êtes que des violents et des lubriques."

      En matière de turpitudes, les femmes égalent largement les hommes, alors, s’il vous plaît, un ton plus bas.

    • "En matière de turpitude, les femmes égalent largement les hommes..."

      En matière de salaires à travail égal, les femmes n’égalent pas les hommes.
      En matière d’accès à l’emploi
      En matière de travaux ménagers
      En matière de représentativité politique
      etc, etc, les femmes n’égalent pas les hommes.

      Et ce ne sont pas des femmes qui tirent et brûlent et détruisent dans les banlieues.

      Désolée, Monsieur, si ça vous gonfle

    • bravo l’analyse de texte et la comparaison entre pendant et parceque , c’est la seule analyse que t’inspire l’assassinat d’un homme qui photographiait un lampadaire , je crois qu’au niveau de l’aspect description des faits de mon texte , tu ne trouveras rien à redire , non ?
      claude de toulouse .

    • sans doute que non , le lien de causalité n’est pas etabli , cela ne diminue pas la gravité de l’acte , mais fait gaffe à toi , pour ce qui me concerne on m’a traité de mysogine pour avoir preferé l’article " l’appel des femmes " a celui de franca mai , alors apres ton message attends toi à etre brulé , et moi le "mysogine " , je pense que tu l’auras bien merité , je precise pour ceux qui traquent mes interventions que le "attends toi à etre brulé " est une image et en rien un appel au meurtre .
      claude de toulouse .

    • En matière de salaires à travail égal, les femmes n’égalent pas les hommes.
      En matière d’accès à l’emploi
      En matière de travaux ménagers
      En matière de représentativité politique
      etc, etc, les femmes n’égalent pas les hommes.

      Première remarque, nous passons du coq à l’âne ou bien il faut m’expliquer le rapport entre ce que vous dénoncez ci-dessus et le fait que les femmes ne soient ni meilleures, ni pires que les hommes.

      Deuxième remarque, vos préjugés inondent l’écran : parce que je suis un mec, je suis de fait un connard qui se réjouit de ce constat, le nie ou au mieux s’en fiche complètement.

      Et ce ne sont pas des femmes qui tirent et brûlent et détruisent dans les banlieues.

      Bien sûr, et personne parmi ces gamins n’a de petite amie, pas une seule fille ne les excite ou les admire, pas une nana ne regarde un garçon pour son tempérament de meneur, pour sa Béhème, ses fringues de marque ou son portable Hi Tech, mais seulement pour sa pondération…

      Dans le même ordre d’idée, aucune femme n’a jamais mis la merde dans une famille ou dans un bureau, aucune n’a jamais intrigué auprès de ceux qui détiennent le pouvoir, pas plus que vous n’en trouverez une seule qui a joué un quelconque rôle dans l’Histoire de France et, c’est bien connu, on n’a jamais compté de tortionnaire en jupon dans les camps nazis ou de Guantanamo.

      Heureusement, je sais que la majorité des femmes ont un esprit plus objectif et subtil que le vôtre.

    • Je le disais il y a quelques jours : On ne me fera pas croire que la déferlante de violence qui embrase actuellement les cités épargne miraculeusement filles et femmes, qu’on malmène déjà sans vergogne en temps ordinaire. Fallait s’en douter : on ne brûle pas que les voitures, mais aussi les femmes, comme le disait déjà Kahina Benziane en 2002, après la mort de sa sœur, Sohane, brûlée vive.
      > http://romy.tetue.free.fr/article.p...