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Nanterre : REAGISSONS FACE AUX EXPULSIONS
Publie le mardi 8 avril 2008 par Open-Publishing1 commentaire
REAGISSONS FACE AUX EXPULSIONS
NANTERRE, UNE PREFECTURE QUI NE RESPECTE RIEN…
A 10 mn du campus, la préfecture de Nanterre joue une bien triste partie de bluff :
depuis le 2 mars, une quinzaine de résidents et travailleurs dans l’attente d’une régularisation ont été arrêtés à ses guichets et immédiatement emprisonnés en centre de rétention administratif, attendant leur expulsion définitive. Une préfecture n’a pas le droit d’arrêter des personnes qu’elle a convoquées. Mais le zèle que met son préfet a atteindre les « objectifs » d’Hortefeux et de son ministère fait froid dans le dos : à défaut de pouvoir rafler les sans-papiers convoqués, elle leur demande de se présenter certains jours pour être régularisés, et ajoute à l’oral que les 8 premiers auront plus de chances d’avoir un titre de séjour. On évite ainsi la convocation, et on rafle sans scrupule celui qui a le malheur de croire aux promesses des représentants de l’État[1].
…ET QUI S’ATTAQUE AUX ETUDIANTS
Étudiant-e-s de Nanterre, nous sommes doublement concernés : ces agissements de la République pèsent sur le destin d’un nombre croissant d’entre nous. Les cas de 15 étudiants actuellement sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) ont déjà été recensés. Certains attendent la réponse de leur recours contre cette injustice. Ils ont beau être étudiants, passé un mois c’est l’emprisonnement en centre de rétention assuré au premier contrôle d’identité. Déjà qu’il est obligatoire pour un étudiant étranger de réussir son année et que le visa d’étude ne permet pas de travailler pour la financer, cela relève de l’exploit quand les contrôles d’identité au faciès se multiplient à la gare de Nanterre.
REAGIR AVEC LE RESEAU EDUCATION SANS FRONTIERE (RESF)
En réponse aux arrestations systématiques au guichet de la préfecture de Nanterre ordonnées par le préfet et revendiquées publiquement par son secrétaire général ("Ici ce n’est pas une église" ose-t-il déclarer dans Le Parisien), le RESF 92 a décidé de déployer une banderole devant la pref avec ces mots : ICI ON ARRÊTE ET ON EXPULSE. Chacun d’entre nous se doit de soutenir, accompagner et relayer ce rassemblement permanent. La préfecture se trouve à 10 mn de l’autre côté de la gare, il suffit tourner à droite en suivant le boulevard des provinces françaises jusqu’à la place des droits de l’Homme (ça ne s’invente pas).
ET SE REUNIR A LA FAC POUR EVITER LE PIRE
REUNION PUBLIQUE D’INFORMATION ET DE MOBILISATION
JEUDI 17 AVRIL A 12H30
RDV DANS LE HALL DE L’AMPHI DD
Messages
1. Nanterre : REAGISSONS FACE AUX EXPULSIONS, 6 mai 2008, 01:20, par Comité de soutien des expulsés de la Résidence de Châtenay-Malabry
Monsieur le maire,
Nous tenons à vous avertir du petit drame qui se joue dans l’indifférence la plus totale sur le territoire de votre commune.
Vous n’êtes pas sans savoir qu’il existe une petite ville dans votre ville à savoir la résidence universitaire de Châtenay. Seulement, ce petit havre de tranquillité connaît bien des remous depuis quelques temps.
En effet, à l’heure des grandes déclarations sur la reconnaissance d’un Droit opposable au logement, plus d’une centaine d’étudiants logés dans cette résidence sont menacés et ce de manière imminente d’expulsion. Une dizaine a déjà fait l’objet de cette "procédure" (qui n’en est pas une puisque les droits des locataires ne sont absolument pas respectés en l’espèce).
Vous pourriez penser qu’il s’agit là d’un simple problème lié à des loyers impayés, or la majeure partie des étudiants qui risquent littéralement d’être jetés à la rue sont des locataires qui paient régulièrement leur loyer mais qui ont pour seul tort de vouloir poursuivre des études au-delà d’un BAC+5, alors que la nouvelle direction du CROUS de Versailles a pour politique de limiter impérativement le bail à 5ans maximum. Il suffirait alors d’avoir la malchance d’avoir redoublé une fois au cours de son cursus scolaire ou d’avoir la prétention de s’inscrire en Doctorat pour subir l’immédiate sanction de son échec ou de sa trop grande ambition:l’expulsion. Alors doit-on comprendre que les études honorables sont reservées aux catégories sociales les plus aisées ??? Obtenir un master est-il considéré comme un luxe pour nous alors que vous savez la difficulté d’intégrer le marché du travail aujourd’hui. Où peut-être devrions nous nous contenter des mesures de Fadela Amara pour nous apprendre à nous tenir et à nous exprimer correctement lors d’un entretien, puisqu’il s’agit manifestement de cela qui nous fait défaut...
Par ailleurs, trouvez-vous cela normal que les étudiants qui ont déjà reçu leur commandement de quitter les lieux sur le champ n’aient reçu aucun avertissement préalable du CROUS ni même et surtout de jugement du tribunal les avertissant de la décision d’expulsion prise à leur égard ?
Si ces expulsions sauvages puisqu’illégales ne sont pas prises en considération le plus rapidement possible, c’est l’avenir d’une centaine d’étudiants (pour la seule résidence de Châtenay) qui se trouvera gravement compromis, mais également vos services logement qui vont s’en trouver trés rapidement assaillis au regard des nouvelles dipositions qui garantissent pour chaque individu le droit de vivre décemment sous un toit.
Aussi nous vous demandons de réagir le plus rapidement possible pour faire cesser ces agissements abusifs. Vous en conviendrez, il y va de l’intérêt de tous.
Convaincus que vous saurez prendre les mesures qui relèvent de vos prérogatives, je vous prie de recevoir l’expression des cordiales salutations de notre comité.
Le comité de soutien aux expulsés de la Résidence universitaire de Châtenay-Malabry.
PS : copie de ce mail envoyée à Mer Patrick DEVEDJIAN, Mme Michèle CANET, Mer Pierre Bousquet de Florian préfet des Hauts-de-Seine.