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Ni putes ni soumises, ni vraiment unies

Publie le mercredi 7 novembre 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

Femmes. Fadela Amara partie, des comités se dissolvent faute de transparence.

de CHARLOTTE ROTMAN

Est-ce la fin de Ni putes ni soumises (NPNS) ? Marseille, Grenoble, Stains, Le Mans… A la veille de l’université d’automne de l’association (lire ci-contre), plusieurs comités s’apprêtent à se dissoudre. "Plus d’une vingtaine", décompte une militante (26, lire ici ndlr). Des dizaines de bénévoles vont donc boycotter la rencontre. L’association s’est muée en "une machine à promouvoir Fadela" jusqu’à sa nomination dans un gouvernement de droite, accusent des militants écœurés. Ils sont nombreux à se sentir "trahis", "manipulés".

"C’était un marché de dupes. On s’est servis d’eux", pense une ex-collaboratrice. "On nous a embobinés : il n’y a pas d’élection de la nouvelle présidente, pas de transparence", accuse la numéro un d’un comité démissionnaire.

Sihem Habchi, nommée présidente par intérim en juin, explique, elle, qu’il n’y a "pas de crise" à NPNS. Quand on lui demande comment va l’association, elle répond "très bien", avec le sourire. Tout juste reconnaît-elle : "On a passé un cap pas évident." 80 % des comités seront présents à Dourdan, assure-t-elle, et de nouveaux veulent se créer au Havre ou à Montpellier.

« Tout plaquer ». Soria Makti a tenu le plus longtemps possible : « On suit 42 victimes de violences à Marseille, et on avait un employé jusqu’à décembre. C’est difficile de tout plaquer comme ça », explique-t-elle. Mais elle ne viendra pas à Dourdan et le comité qu’elle préside (NPNS Marseille Panier) va mettre la clef sous la porte. « Je n’ai pas envie d’être une courroie de transmission. Je travaille pour les femmes opprimées, pas pour une qui a les crocs ». Najia Amzal, du comité de Stains et Pierrefitte (Seine-St-Denis), dénonce un « manque de démocratie à l’intérieur, la rétention des informations et l’absence d’autonomie du mouvement ».

Sihem Habchi défend bec et ongles « l’indépendance » du mouvement. Mais les critiques pleuvent : « Elle va chercher ses consignes ailleurs » ; « elle marche au pas » ; « c’est une présidente fantôme qui prend ses ordres »… En clair : le cordon ne serait pas coupé avec Fadela Amara. Les statuts et la composition du bureau de l’association ont été changés sans vote, pointe Safia Lebdi, cofondatrice de NPNS. « Au conseil d’administration, les nouveaux, je les connais, c’est la garde rapprochée de Fadela, pas des militants de NPNS. »

Autre indice : Mohamed Abdi, bras droit historique d’Amara, est devenu le secrétaire général de l’association. Mais il est aussi « conseiller spécial » auprès de la toute fraîche secrétaire d’Etat. Cette double casquette embarrasse les bénévoles. « Il partira quand le rapport de la Cour des comptes sur NPNS sera finalisé, promet Sihem Habchi. Nous organiserons un congrès au printemps. » Un congrès déjà attendu pour l’automne.

Pour beaucoup, la nomination de Fadela Amara auprès de Christine Boutin, ministre du Logement, laisse un goût rance. D’autant qu’Amara avait toujours dit que NPNS ne servirait pas aux politiques. « On a l’impression d’avoir travaillé pour rien », dit Leïla Djelamani. Son comité du Mans, qui regroupe « 45 adhérents », va se saborder. « On a bossé pour sa pomme », complète Safia Lebdi, désenchantée. Fadela Amara disait souvent aux militants : « Moi je suis dans une Ferrari, vous êtes en deuche. » « Peu à peu elle s’est coupée de l’association et du terrain », regrette celle qui était une amie de longue date.

« Baladés ». L’association n’essuie pas seulement les attaques de militants. Blandine, militante blessée du comité du Pays de Gex (Ain), l’explique : « On n’arrive pas à obtenir de renseignements clairs sur le fonctionnement interne et quand on demande des explications, on nous dit qu’on est manipulés. » Elle suit 70 nouveaux cas par an et se rendra à Dourdan :« Pas pour faire la révolution, mais c’est vrai qu’on nous a baladés. On n’a pas envie d’être pris encore pour des imbéciles. » Clémentine Masson, du comité Grenoble, ne fera pas le déplacement. « Ce comité n’existe pas réellement, rétorque Sihem Habchi. Ceux qui veulent partir, qu’ils aillent ailleurs, dans les partis… Je ne me laisserai pas instrumentaliser par ceux qui sont à la botte d’autres. »

http://www.liberation.fr/actualite/societe/289707.FR.php

Messages

  • Pauvres petites, Fadela vous a soumise plus que n’importe quel homme sur terre.

  • La leçon à tirer est qu’il faut ,pour rester une association honnête dans ses démarches et ses objectifs, être absolument indépendant d’un quelconque pouvoir ,parti politique , religieux ou lobby quelqu’il soit.
    La liberté est à ce prix là , on le sait et on l’oublie souvent.
    toutes les affaires actuelles le prouvent ,que l’on parle des SDF, des NPNS , de l’arche de zoe
    etc...le résultat au bout du compte est : exit les SDF, exit le soutien aux femmes en péril.
    tout engagement repose sur des valeurs et une colonne vertébrale solide et des oreilles qui refusent d’ écouter les sirènes du fric du pouvoir et surtout de la médiatisation .
    En quoi ,à ce jour , la surmédiatisation des personnalités des différentes assos venues manger dans la main du pouvoir sarkoiste sert leur engagement .
    Si leur objectif était de passer à la télé qu’ils créent des assos "je veux passer à la télé"
    et nous on pourra faire notre boulot dans le calme et la tranquillité.
    Ag

  • Et si le but de"ni putes ni soumises" serait de devenir, pute et soumise à 12000€ par mois !!

    Pour pouvoir entrer dans le gouvernement du Zar Ko je ferais un mouvement qui va s’appeler "ni servile ni collabo" ,j’en suis sur qu’on sera plusieurs à se bagarrer aux barbelés.

    Wilson de Strass