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Nicolas Sarkozy ne doit pas accéder à l’arme nucléaire

Publie le vendredi 20 avril 2007 par Open-Publishing

La lettre de trois pages (consultable à partir de vendredi sur le site www.acdn.net) que Nicolas Sarkozy a fait parvenir ce jeudi matin au président d’ACDN mérite la plus grande attention. Elle ne change malheureusement rien aux conclusions tirées hier par ACDN des deux précédents courriers reçus de Nicolas Sarkozy, en réponse à notre interpellation citoyenne.

Tout en rendant hommage à la volonté de débat et à la franchise de M. Sarkozy en la matière, dont certain(e)s autres candidat(e)s feraient bien de s’inspirer, nos conclusions sont les suivantes :

1° Contrairement à nos vœux (et contrairement aux engagements pris par deux autres candidats), le candidat de l’UMP n’entend pas appliquer l’article VI du TNP, qui impose aux Etats nucléaires de négocier l’abolition de leurs arsenaux nucléaires, ni demander par référendum au peuple français son avis sur cette politique de désarmement intégral, universel, et strictement contrôlé à tout moment.

2° Il continuera à développer de nouvelles armes nucléaires et se rallie en outre à la doctrine formulée par Jacques Chirac le 19 janvier 2006, qui étend quasi ad libitum l’emploi de nos armes nucléaires.

3° S’il est élu président de la République, Nicolas Sarkozy prend « l’engagement de garantir la crédibilité politique et technique de nos systèmes d’armes », ce qui signifie :

a) « Crédibilité technique » : que nos bombes atteindront bien leurs cibles et feront les dégâts prévus (7 fois Hiroshima pour chaque tête nucléaire TN75 ; 22 fois Hiroshima pour chaque missile ASMP lancé par avion).

b) « Crédibilité politique » : qu’on peut compter sur Nicolas Sarkozy pour se faire prendre au sérieux. S’il faut employer la bombe, il ne faillira pas : tout Etat qui voudrait « s’en prendre là la France » s’exposerait à « une sanction immédiate ». M. Sarkozy prend donc le contre-pied de M. Giscard d’Estaing qui s’était, en pleine guerre froide, secrètement résolu à ne jamais employer l’arme nucléaire en premier, préférant l’occupation de la France, dont elle s’est remise plusieurs fois, à son anéantissement, même partagé avec celui de la population dite ennemie, dont elle ne se remettrait pas.

4° Malgré l’avis de M. Sarkozy, menacer de massacrer des millions d’individus d’un seul coup, et s’il le faut, le faire pour de bon, ne nous paraît pas le meilleur moyen de « promouvoir nos valeurs humanistes sur la scène internationale », ni de « promouvoir la liberté et le respect de l’individu dans le monde ». Trop d’humains en mourraient. Trop en meurent déjà, dans ce monde de violence dont l’arme nucléaire est la sinistre clef de voûte. La mort tragique d’Iccho Ito, maire de Nagasaki, vient de l’illustrer : le crime organisé n’est pas seulement dans la rue, c’est aussi celui des Etats qui se disent prêts à l’exercer à l’échelle de masse. Disons-lui STOP. Halte au crime organisé contre l’humanité.

Pour cette raison, indépendamment même de tout autre motif, nous avons le regret d’appeler nos concitoyens à ne voter en aucun cas pour M. Nicolas Sarkozy.

Pour ACDN , Jean-Marie Matagne, président