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"Nicolas Sarkozy rappele les souvenirs de la Gestapo en raflant les rroms afin de les expulser"

Publie le mercredi 18 août 2010 par Open-Publishing
6 commentaires

de Charles Bremner

Deux jeunes qui occupaient un gymnase hier, dans la banlieue est de Paris, pensent à leur futur. « Je veux devenir mécanicien et footballeur » nous a dit Benjamin, 14 ans.

« J’aimerais d’abord aller à l’école » a-t-il rajouté.

Son copain, qui n’a aussi jamais été scolarisé, veut devenir journaliste.
Le futur immédiat est dangereusement incertain. La police française s’apprête à les expulser vers les pays de l’est, en même temps que d’autres Rroms étrangers car l’objectif du président Sarkozy est de lutter contre l’immigration illégale et la criminalité.

La répression exercée par Mr Sarkozy à l’encontre des plus de 15.000 rroms roumains et bulgares qui résident en France, est populaire si l’on en croit les sondages. Toutefois, choqués, certains parlementaires de centre droit se sont insurgés, dont un député qui a affirmé que cela rappelait les rafles organisées par les nazis contre les tziganes et les juifs.

Le weekend dernier, le comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU, basé à Genève, a déploré la campagne anti-Rroms et a noté « une résurgence significative du racisme » en France. Daniel Cohn-Bendit, une figure importante du parti vert, connu aussi pour son passé d’étudiant révolutionnaire, a accusé Mr Sarkozy de « prendre les français pour des imbéciles » avec cette campagne qui fait le lien entre les Rroms et la criminalité.

Cette opération anti-Rroms fait suite à la répression policière qui a commencé le mois dernier après les émeutes ethniques de Grenoble et l’attaque d’un commissariat de police par 400 Gitans à 240 km au sud de Paris.

Face aux protestations de la gauche du parti présidentiel, Brice Hortefeux, ministre de Sarkozy et principal exécutant du président, reste inflexible. Ce dernier a interrompu ses vacances pour superviser les opérations de police qui ont pour objectif de démanteler 300 camps illégaux de Rroms. La semaine dernière le gouvernement a rasé 40 camps et signifié à 700 adultes et leurs enfants de quitter le territoire Français.

Benjamin et sa famille, qui résident en France depuis 6 ans, ont passé les 5 derniers jours dans un gymnase à Choisy-le-Roi, avec 70 autres personnes d’origine roumaine. A l’aube, Jeudi dernier, la police, munie d’armes, leur a donné 30 minutes pour quitter les locaux qu’ils occupaient avec leurs caravanes et leurs affaires personnelles, sous une bretelle d’autoroute près de Paris. Avec leurs caravanes et biens confisqués, les Rroms ont campé dans la rue jusqu’à ce que la municipalité leur propose d’occuper un gymnase.

Alors que la pluie qui tombait dehors, les familles se sont installées avec leurs affaires restantes sur des matelas de fortune fournis par la Mairie, la Croix Rouge s’occupant de les nourrir. Une scène similaire avait lieu à quelques kilomètres de là à Montreuil, Ville dont le maire vert a recueilli des rroms qui avaient été expulsés dix jours auparavant.

Les municipalités concernées ont interpellé la préfecture, afin qu’ils prennent en charge les Rroms sans logis, tout en restant pessimistes. Le gouvernement reste déterminé à débarrasser la France d’une population qui, selon lui, est responsable d’une augmentation de l’insécurité depuis l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’Union Européenne en 2007.

Les Rroms se distinguent des 350.000 Tsiganes et Gitans, dont les ancêtres sont arrivés des siècles auparavant. Mais eux aussi sont victimes de la répression policière bien qu’ils soient des citoyens français. Au cours d’une manifestation à Bordeaux, 200 d’entre eux ont bloqué un pont avec leurs caravanes ces trois derniers jours.

Paris offre 300 euros par personne, aux rroms expulsés et fait pression sur Bucarest et Sofia afin d’améliorer les conditions de vie des minorités rroms. L’Italie et d’autres pays touchés par l’immigration rrom offrent des conditions similaires.

Les activistes dénoncent une politique inefficace, car étant citoyens européens, les Rroms roumains et bulgares peuvent revenir. Ils sont expulsables uniquement s’ils n’ont exercé aucun emploi rémunéré d’une durée d’au moins trois mois. Dans le gymnase de Choisy cela ne fait aucun doute, « si ils m’envoient en Roumanie je reviens le lendemain », nous dit Adika, 38 ans, qui habite en France depuis 8 ans.

Jean-Pierre Grand, un député très critique envers Sarkozy, a déclaré que les actions menées par la police tournaient à l’ignoble. « Ce sont des méthodes qui rappellent les rafles pendant la guerre », a-t-il déclaré, en utilisant le même mot pour la police française et les rafles de la gestapo allemande pendant la seconde guerre mondiale.

Traduction de l’article paru dans "THE AUSTRALIAN" du 17 août.

Source : http://www.theaustralian.com.au/news/world/nicolas-sarkozy-evokes-memories-of-gestapo-by-rounding-up-roma-for-expulsion/story-e6frg6so-1225906227893

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Messages

  • " Sarkozy EVOQUE les souvenirs de la Gestapo..." : CELA EST FAUX !!! Sarkozy n’a jamais "évoqué" les souvenirs de la Gestapo " en raflant les Roms" ; par contre, il utilise des méthodes qui rappellent les méthodes de la Gestapo, et qui relèvent de la même idéologie ; celle de l’extrême droite ; il est temps de le reconnaître : Les français ont élu un Président d’extrême-droite, pas de droite ;ordre, nationalisme, xénophobie et racisme en constituent l’épine dorsale, et sont la preuve irréfutable de son appartenance à ce courant, dont la Gestapo relève aussi.

  • En réalité c’est la traduction d’un article de Charles Bremner du "The Times" "Sarkozy expels Roma to spark memories of Gestapo" et publie sur le "The Australian" "Nicolas Sarkozy evokes memories of Gestapo by rounding up Roma for expulsion"...

    Même "Nouvel Obs" (et plein d’autre site...) ne parle... donc on arrêt la polémique inutile et suspecte...

    RF


    Après le New York Times, l’ONU et El Watan, c’est au tour du quotidien britannique de dénoncer la politique sécuritaire du président français, notamment à l’égard des Roms.

    ""En expulsant les Roms en masse, Nicolas Sarkozy rappelle les souvenirs de la Gestapo", titrait le Times. Capture d’écran The Times.co.uk

    Depuis le lancement de sa politique sécuritaire, Nicolas Sarkozy a mauvaise presse à l’étranger. En témoigne l’article du quotidien The Times paru mardi 17 août sur le témoignage d’une famille de Roms vivant en France depuis six ans.

    "En expulsant les Roms en masse, Nicolas Sarkozy rappelle les souvenirs de la Gestapo", titre le quotidien britannique, n’hésitant pas à faire un parallèle avec la police politique du Troisième Reich. Une offensive du président français visant à démanteler près de 300 camps illégaux de Roms et pour laquelle les Français semblent "favorables", "selon les sondages", souligne le journal.

    Le sort des Roms

    Le camp dans lequel résidait la famille de Benjamin, 14 ans, en fait partie. Mardi 10 août, à l’aube, la police "leur a donné 30 minutes pour quitter leur caravane située sous un pont près du périphérique de la capitale", toujours selon le Times.

    Biens et caravanes confisqués par les forces de l’ordre, la famille d’immigrés trouve refuge au gymnase de Choisy-le-Roi, avec "70 autres familles roumaines". Le conseil municipal leur fournit des matelas et la Croix rouge s’occupe des repas quotidiens. Malgré la demande d’intervention du préfet, le conseil municipal reste pessimiste sur le sort de ces familles, menacées d’expulsion.

    " Si on me renvoie en Roumanie, je reviendrai le lendemain en France", a avoué au Times un homme de 38 ans, ayant vécu huit ans en France. D’après les militants, "la politique de Sarkozy pourrait ne pas fonctionner car en tant que citoyens de l’Union européenne, Roumains et Bulgares peuvent revenir", note le quotidien.

    La presse étrangère choquée par l’attitude de l’UMP

    Ce n’est pas la première fois que la presse étrangère réagit vivement aux déclarations du président de la République sur sa politique de sécurité.

    La semaine dernière, les experts du Comité de l’Onu pour l’élimination de la discrimination raciale (Cerd) épinglaient déjà la France sur sa politique envers les étrangers, jugée discriminante. Le comité a par ailleurs noté une "recrudescence notable du racisme et de la xénophobie" dans le pays.

    La presse algérienne n’a pas tardé à réagir, fustigeant les déclarations des responsables UMP, qui avaient mis en doute la validité du rapport des Nations Unies au prétexte que certains membres du Comité appartiendraient à des pays ne respectant pas les droits de l’Homme.

    "Paris au banc des accusés", écrivait El Watan samedi, estimant que "le climat détestable qui règne dans l’Hexagone ces dernières semaines inquiète la presse internationale mais aussi les institutions". Ce sont "des représentants de la droite française en cours de lepénisation", affirmait le Quotidien d’Oran.

    "Calculs politiques"

    Outre le démantèlement des camps illégaux de Roms, c’est tout le chapitre sur la déchéance de la nationalité française qui étonnait le 6 août dernier le New York Times, "attisant dangereusement les sentiments anti-immigrés". Pour le quotidien américain, il ne s’agit là ni plus ni moins que de "calculs politiques à court terme" en faveur de Nicolas Sarkozy.

    "Dans un pays qui a longtemps défendu avec orgueil le principe d’égalité de tous les citoyens français, la loi doit être la même pour tous. Cela vaut donc pour le père de Nicolas Sarkozy, d’origine hongroise, tout comme son épouse, italienne naturalisée française", ironisait alors le journal.

    Résultat, non seulement le gouvernement doit défendre son discours sécuritaire face aux attaques de l’opposition, mais aussi face aux critiques venues de l’étranger. L’analyse du New York Times n’a pas du tout plu à Eric Besson. Le ministre de l’Immigration l’a fait savoir, mardi 17 août, sur RTL. Lui qui a rejeté le terme de "rafles", utilisé par le député UMP Jean-Pierre Grand, proche de Dominique de Villepin, pour dénoncer les expulsions de Roms, il n’a pas dû apprécier non plus l’article du Times avec sa "Gestapo".

    (Cécilia Rowe – Nouvelobs.com)

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20100817.OBS8627/pour-le-times-sarkozy-ravive-les-souvenirs-de-la-gestapo.html