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/Niger/La presse encore et toujours sous "surveillance"

Publie le samedi 8 novembre 2008 par Open-Publishing

Liberté de presse au Niger

À la lecture des quotidiens, hebdomadaires, ou mensuels, nous comprenons la difficulté actuelle pour certains journalistes du Niger de donner une information « complète ». Il n’est pas question ici de parler de journaux à « la solde » de Tandja, du style " Le Sahel", mais plutôt d’un journal pour lequel j’ai quelque sympathie, "AÏR INFO " pour ne pas le nommer.
Sur la dernière livraison du numéro 86 nous sommes informé d’une réalité :
le MNJ existe encore !

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Sur "Aïr Info", dernière livraison :

Recrudescence des attaques sanglantes au nord

DES MORTS ET DES MUTILÉS

Ces dernières semaines, des combats terribles ont eu lieu dans le Talaq et plus précisément à Erough, vallée située dans la commune rurale de Gougaram ! Pour bon nombre d’observateurs, ces accrochages rappellent par leur férocité ceux de Tadek et même Tizirzet. Les belligérants ont fait usage d’un arsenal surprenant surtout du côté des insurgés. Par un communiqué rendu public, le ministre de la Défense nationale a informé les populations qu’une patrouille militaire était tombée dans une embuscade, le 07 octobre 2008 dans l’Aïr ...

Agadez ! Jeudi 16 o c t o b r e 2008 !

Cimetière de Dagmanett, la fanfare militaire saluait la mémoire d’un des trois soldats morts suite à l’explosion d’une mine à Elmecki ! Au domicile de ce dernier, sis non loin de l’Hôtel de la Paix, des parents, amis et connaissances s’étaient rassemblés dans la douleur ! Le défunt S. avait à peine la trentaine ! Il avait toujours rêvé d’être un porteur de tenue pour servir loyalement sa patrie ! Son rêve se réalisa ! Quelques jours avant leur départ en mission, il confiait à l’un de ses proches : « Je suis fatigué de partir tous les temps en brousse ! On a plus droit au repos ! J’espère que cette maudite guerre va finir ! ». Il ignorait que cette mission sera la dernière pour lui car à quelques kilomètres de Elmecki, des mains criminelles ont placé une mine sur leur passage !

Sabon Gari ! Mardi 7 octobre 2008 !

Une autre famille faisait en toute discrétion les obsèques de leur jeune fils R. parti il y a quelques mois rejoindre la rébellion armée. Lui aussi, jeune collégien, a tout abandonné pour les « cailloux » ! Il pensait donner un sens à sa vie d’homme en prenant les armes contre son propre pays ! Quand il partait, aucun membre de sa famille n’était au courant ! C’était une fois sur place qu’il appellera pour dire ceci : « je ne peux plus supporter cette suspicion et toutes ces insultes à la télé et à la radio, c’est pourquoi je suis parti ! Pardonnez-moi ! ». La suite ? Un lointain parent appellera d’un pays voisin pour annoncer à la famille ceci : « R. n’est plus ! Il est mort en martyr ! Que Dieu adoucit notre peine ». Lui aussi est mort sans comprendre ce qui lui arrivait ! Un tir de gros calibre l’a emporté lors de l’accrochage de Erough ! Ces deux morts, tous nigériens sont partis à la fleur de l’âge ! Ils sont partis, victimes de la guerre fratricide en cours dans leur pays ! Leur mort témoigne du carnage auquel forces de défense et insurgés se livrent ! Combien sont-ils à ce jour, ceux-là qui comme M. et R., sont morts dans cette guerre ? Combien des jeunes nigériens ont payé de leur vie cette absurdité que rien ne justifiait ? Personne ne le dira ! Quand il y aura la paix, des monticules de sable et de cailloux qu’avoisineraient des carcasses de véhicules calcinés seront dans le désert et l’Aïr les seuls témoins de la barbarie. Pour l’instant, au nom du secret de la guerre, on tait les vrais bilans ! De deux côtés, on cache les morts ; on minimise les dégâts ; on amoindrit les conséquences de la bêtise humaine pour brandir l’idéal de la lutte, seul justificatif d’une boucherie qui n’a que trop duré. A l’hôpital d’Agadez et celui d’Arlit, des militaires blessés gémissent de douleur, victimes de mines et de balles ennemies ! Dans des maisons closes de villes de certains pays voisins du nôtre, des combattants du MNJ, évacués d’urgence subissent des soins intensifs, victimes des raids de leur propre armée depuis qu’ils ont choisi d’être en marge de la légalité ! Les nigériens dans leur écrasante majorité attendent un signe du président Tandja pour arrêter cette spirale de la violence ! Des chefs d’Etats et des hommes politiques de tous les quatre coins du monde ont aussi demandé au même Tandja d’éviter cette guerre mais en vain. Ignorant que le sang ne lavera jamais le sang, le président Tandja, du haut de son piédestal, refuse d’entendre ces femmes qui pleurent en silence les maris absents ; ces enfants qui pleurnichent réclamant leurs parents partis et qui ne reviendront peut-être jamais ! Aux dernières nouvelles, ce sont les sociétés minières détentrices des permis d’exploitation qui font entendre leur voix ! A celleslà, le président Tandja aurait promis que tout rentrera dans l’ordre d’ici la fin de la mise en garde en cours ! Est-ce cela qui explique la présence du général Moumouni Boureima, chef d’Etat-major de l’armée nigérienne sur le théâtre des opérations ? L’histoire nous le dira !

Diallo Ibrahim Manzo

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Je sais que notre ami Manzo est en « liberté surveillée », que le pouvoir lui a prestement demandé d’arrêter de publier la liste des « emprisonnés » et je constate qu’il est difficile d’aller plus loin que son discours actuel, les méchants sont des deux cotés et la guerre n’est pas la solution. Donc si Monsieur Diallo Ibrahim Manzo ne peut l’écrire, moi je vais le redire. Oui chaque mort est un mort de trop, oui un jour ou l’autre, inéluctablement les belligérants se retrouveront autour d’une table et finiront par « se serrer la main », oui Tandja est buté et borné pour des raisons personnelles et psychologiques que j’ignore (je ne suis pas son psy privé), mais ce qui est certain c’est que les Forces Armées Nigériennes (FAN) se comportent comme de vulgaires « bandits armés ». Les « bandits armés » ce sont ces hommes payés par l’Etat (payés par la France, la Chine, la Belgique, les USA et tous les bailleurs de fonds), ces hommes qui assassinent des civils et qui commettent les pires exactions sur ces personnes ; ces militaires qui pillent des campements, qui mettent le feux aux kori, qui massacrent du bétail. Monsieur Diallo, si vous ne pouvez pas écrire cela, sachez que ici et ailleurs, d’autres le font en pensant à vous et à tous les amis qui souffrent au Niger. Tandja peut faire ce qu’il veut, se pavaner où il veut avec ses pantins de Ministres, il y aura toujours des Hommes Libres quelque part pour crier la vérité.
En voyant cet « hélicoptère » en première page, nous ne pouvons que penser que la paix n’est pas encore pour demain.
Encore une fois, même si la liste des « prisonniers pour cause d’insécurité » n’es plus à jour sur "Aïr Info", nous vous pardonnons car votre journal est tout de même le plus honnête vu les conditions actuelles de "mise en garde" au Nord Niger, faut il le rappeler, en pays Touareg.

Pellet jean marchttp://occitan-touareg.over-blog.com/