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Non à la casse de l’Education Nationale !
Publie le samedi 27 septembre 2008 par Open-Publishing2 commentaires
Pôle de Renaissance Communiste en France
Non à la casse de l’Education Nationale !
Pour un « tous ensemble » contre la régression sociale généralisée !
Communiqué de la commission Luttes et syndicalisme
Les fonctionnaires sont dans la ligne de mire du gouvernement avec le non-remplacement promis et annoncé d’un départ à la retraite sur deux (soit plus de 30000 suppressions de postes l’an prochain !). L’Education Nationale paie le plus lourd tribut puisqu’après les dizaines de milliers de postes d’enseignants supprimés ces dernières années, ce sont à nouveau 13500 postes qui vont disparaître en 2009.
Les conséquences sur l’Ecole de ces saignées à répétition sont terribles : fermetures de classes et le plus souvent augmentation du nombre d’élèves par classe, extinction des dispositifs d’enseignement adapté, diminution des heures de cours et des offres de formation. Et les différentes réformes engagées (refonte des programmes et suppression de deux heures d’enseignement hebdomadaires dans le Primaire, « socle commun de compétences » au collège, réforme des lycées alignant le lycée français sur le mode de fonctionnement anglo-saxon, caractérisé par la faiblesse des contenus, l’inégalité devant la formation et l’exploitation sans limite des enseignants) ne visent, par-delà les discours de la propagande officielle, qu’à accompagner cette réduction drastique du nombre d’enseignants.
Au final, c’est l’ensemble du service public d’éducation qui est mis en cause pendant que l’enseignement privé se développe rapidement grâce à de généreux financements étatiques et que la disparition de la carte scolaire associée à la mise en concurrence des établissements renforce les inégalités par la création de véritables « ghettos » scolaires, avec des riches d’un côté et des pauvres de l’autre. On se demande bien dans ces conditions pourquoi nombre de directions syndicales, au lieu de s’opposer frontalement à cette casse délibérée du système public d’éducation, se sont engagées dans la fiction de « négociations » et d’un pseudo-« dialogue social » avec le gouvernement alors que tout est déjà décidé d’avance.
L’argument invoqué par le gouvernement (et gravé dans le marbre de l’Europe de Maastricht et de Lisbonne) se pare de la logique implacable de la « réduction des déficits publics » qui imposerait de tailler dans les dépenses sociales (éducation, santé, retraites, logements, allocations chômage...). La réalité est bien entendu tout autre :
– d’une part, il convient d’observer que l’invocation des déficits publics passe miraculeusement sous la table quand il s’agit de sauver, à coups de subventions publiques, la mise et les profits des grands groupes financiers « victimes » d’une crise dont ils sont les seuls responsables. Plus précisément, les centaines de milliards d’euros offerts aux banques ces derniers jours par la Banque Centrale Européenne servent même de justification pour réduire encore plus les dépenses sociales (ce que Fillon et Sarkozy appellent « accélérer les réformes »). Quelle indignité !
– d’autre part, outre que les déficits publics engraissent les monopoles bancaires par le biais de la dette publique dont les intérêts exorbitants leur sont payés rubis sur l’ongle, ils ont été construits à coups d’exonérations fiscales au profit des grandes entreprises et de leurs gros actionnaires par ceux-là même qui les déplorent aujourd’hui. Il y a 30 ans, sur l’ensemble de la richesse produite dans notre pays, 70 % revenaient au Travail et 30 au Capital. Aujourd’hui, après des décennies d’une politique unique euro-formatée au service du capital (exonérations multiples, bouclier fiscal et autres aides à la fuite des capitaux dans les paradis fiscaux comme le Luxembourg...), la proportion est de 60/40. Cela représente tout simplement 150 milliards d’euros supplémentaires par an qui vont dans les coffres des grands capitalistes. De quoi non seulement éponger tous les déficits mais aussi doter notre pays d’une politique sociale avancée.
Si bien que ce mécanisme de création/réduction des déficits n’est finalement qu’une gigantesque « pompe à fric » destinée à financer les profits des groupes capitalistes : indirectement par la baisse des « charges » et des impôts des riches et des grandes entreprises, directement par la mise à disposition de centaines de milliards d’euros quand leurs profits sont menacés. Ce racket géant sur les richesses produites par les travailleurs se traduit pour eux par la réduction des budgets sociaux, la casse des services publics et des systèmes solidaires, les privatisations, les augmentations et la multiplication des impôts indirects qui frappent d’abord la population laborieuse... Sans compter que c’est cette même recherche du profit à tout prix qui entraîne la compression des salaires, la casse de l’emploi et les délocalisations (Renault, Goodyear, Airbus...).
L’immense majorité de la population est ainsi étranglée par les monopoles capitalistes qui organisent dans leur seul intérêt le saccage du modèle social français et la fuite en avant dans l’enfer de l’exploitation sans limite, sur le modèle anglo-saxon. Marx évoquait déjà « les eaux glacées du calcul égoïste »…
C’est pourquoi les travailleurs, et parmi eux, les personnels de l’Education nationale, ne peuvent résister efficacement et durablement sans mettre en cause le pouvoir des grands groupes capitalistes dont les représentants pullulent dans les ministères et les hautes administration nationales ou supranationales. Ils ne peuvent passer à l’offensive sans rejeter les illusions d’un capitalisme qui pourrait devenir moral ou social (certains parlent même d’Europe sociale !) alors qu’il est par essence anti-social. Sans rappeler que la solution réside dans un Etat des travailleurs salariés et de leurs alliés socialisant l’ensemble des monopoles capitalistes afin de planifier démocratiquement le développement économique au bénéfice de toute la société. De même, après la salve des « Non » opposés à l’Europe supranationale et néolibérale par les peuples français, hollandais et irlandais, et alors que le pouvoir impose une scandaleuse opération de propagande sous couvert d’une « Semaine de l’Europe » à l’école (!), le moment est venu de se poser la question de SORTIR la France de ce broyeur de libertés, d’acquis sociaux et de souverainetés populaires qu’est l’Union européenne de Maastricht/Lisbonne. Non pour isoler notre pays, mais pour lui permettre de recouvrer sa liberté de décision, de reprendre la voie du progrès social tout en tissant de nouveaux traités internationaux progressistes tels que celui qui lie désormais les peuples d’Amérique latine (ALBA) émancipés de la tutelle états-unienne.
Pour cela, il est vital de développer et de soutenir les résistances qui s’expriment secteurs par secteurs contre les attaques du Capital et de ses gouvernements. Mais dans le même temps, il faut tout faire pour tisser des liens entre ces luttes et construire les indispensables convergences d’action contre l’ennemi commun. Enseignants, étudiants, postiers, ouvriers, assurés sociaux, travailleurs du public comme du privé,... il n’ y pas d’autre solution que de construire, à partir des luttes à la base, un « tous ensemble en même temps » seul capable de mettre un coup d’arrêt à la casse sociale généralisée appliquée par Sarko-Medef et l’UE du Capital.
Messages
1. Non à la casse de l’Education Nationale !, 27 septembre 2008, 19:04, par JP
Merci le PS pour avoir participé à l’adoption du traité de Lisbonne
1. Non à la casse de l’Education Nationale !, 29 septembre 2008, 11:02
D’accord avec ce texte :
– la casse de l’Education Nationale est en cours, alors que les directions syndicales des enseignants ne réagissent pas.
– la responsabilité des confédérations syndicales à ne pas organiser la convergence des luttes est en jeu.
– Il faut quitter l’UE