Accueil > Non à la [gri] culture productiviste
Soutenir la lutte des intermitent-e-s, ce n’est pas seulement être
solidaire de leurs revendications légitimes et totalement justifiées,
c’est aussi dénoncer la marchandisation et l’intégration de la culture
dans le processus libéral qui n’a de cesse de s’accélérer depuis vingt
ans.
La précarisation et la flexibilisation de l’emploi voulues par le patronat
et les gouvernements successifs sont autant d’intermittences obligées pour
les travailleur-euse-s avec de très faibles rémunérations. L’obligation de
travail au travers du RMA (Revenu minimum d’activités) pour les
chômeur-euse-s, ou encore le PARE (Plan d’aide au retour à l’emploi),
l’employabilité au travers de la multiplication d’emplois précaires sont
les signes les plus visibles de cette société capitaliste où l’individu
n’existe qu’au travers du profit maximum qui peut en être tiré.
En s’attaquant au statut des intermittent-e-s le MEDEF et les syndicats
"collabos" veulent à terme que les artistes se trouvent dans la même
position que les intérimaires et développent le concept "d’entreprises" de
spectacles. Ainsi la concurrence jouera à plein et pour réussir écraser
son voisin sera la règle.
Les qualificatifs de "feignants" pour les artistes en disent long sur le
mépris vis-à-vis de toutes celles et ceux dont leur corps (alors que le
prolétariat vend sa force de travail pour pouvoir vivre), mais d’en faire
une expression vivante en direction des autres. Le gouvernement Raffarin
comme son successeur développe l’idée d’une libération et d’un
accomplissement de l’individu par le travail alors que ce dernier enchaîne
et provoque exploitations, dominations (hiérarchie sociale et économique,
sexistes, racistes, coloniales…) ainsi qu’une souffrance sur les corps et
les esprits.
D’autres débats sur la place de la culture dans notre société, son accès
pour toutes et tous sont aussi les enjeux du mouvement en cours.
L’intermittence devrait pouvoir être un choix dans notre société. Ainsi
chacune et chacun pourrait développer son être dans un rapport multiple et
non pas seulement dans un rapport de production-consommation. En reliant
le débat sur celui de la retraite, nous devrions affirmer que notre vie ne
doit pas être au service de l’économie et du profit, que ce sont les
richesses qui doivent être partagées et non la misère, que le travail doit
devenir une activité socialement utile…
Ils veulent nous enchaîner à leurs logiques de gains et de mort et nous
leur répondons que la liberté de vivre et de créer, c’est la vie !
Résister c’est créer ! Lutter c’est vivre !
Section Culture Anti Libérale et Productiviste
Scalp / No Pasaran