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Non à la répression des migrants subsahariens au Maroc !
Publie le mardi 2 janvier 2007 par Open-PublishingNon à la répression des migrants subsahariens au Maroc !
La rafle nocturne, principalement à Rabat, de centaines de migrants subsahariens, exécutée le 23 Décembre 2006 - période de festivités et donc à l’abri du regard des observateurs internationaux et des consciences critiques marocaines- et leur déportation collective vers la frontière algérienne constitue une atteinte grave aux Droits Humains ainsi qu’une violation flagrante de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés pourtant ratifiée par le Maroc.
Les Autorités marocaines arguent de leurs engagements vis-à-vis de l’Union Européenne pour justifier l’expulsion collective de centaines d’hommes, femmes et enfants en dehors de tout cadre légal et dans des conditions –notamment climatiques- fortement préjudiciables à leur santé physique et mentale. La presse internationale fait également échos de viols et de sévices perpétrés par des agents marocains.
Nous, citoyens du Maroc, de Belgique et d’Europe, interpellons les autorités marocaines, belges et européennes afin de réclamer :
– La prise en charge immédiate des besoins et soins de premières nécessités ainsi que l’identification de toutes les personnes déportées ;
– L’assurance que les auteurs d’actes criminels, ceux-ci devant être confirmés par une enquête indépendante, notamment ceux portant sur la violation de l’intégrité physique des personnes raflées, soient poursuivis par la justice marocaine ;
– Le respect intégral et immédiat de toutes les conventions internationales protégeant les migrants et réfugiés déjà ratifiées par le Maroc, dont notamment la Convention de Genève relative au statut des réfugiés et la Convention des Nations Unies sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille ;
– Que l’Europe cesse de détourner les principaux outils de coopération financière du partenariat euro-méditerranéen de leur vocation première, à savoir le développement économique et social du Maroc, en les subordonnant à l’obligation pour le royaume marocain de jouer un rôle de premier plan dans la répression de l’immigration clandestine.
En effet, nous rappelons que les migrants subsahariens ne constituent que 0.05% d’une population marocaine dont 10% vit à l’étranger et qu’ils ne comptent pas même pour 3% du total du flux migratoire annuel vers l’Espagne. Il est donc inacceptable de les représenter comme une menace pesant sur l’ordre social du Maroc ou celui de l’Union Européenne. La répression dont ils sont victimes ne peut trouver aucune justification.
Par ailleurs, conscients que la condition des migrants subsahariens fournit un excellent indicateur de l’évolution vers l’Etat de droit au Maroc, nous invitons, non seulement les défenseurs des droits humains mais également l’ensemble des personnes soucieuses du devenir politique du Maroc à relayer et amplifier notre interpellation.
Bruxelles, le 30/12/06.