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Normale sup-EHESS Bd Jourdan en lutte !

Publie le mercredi 14 novembre 2007 par Open-Publishing
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Normale sup-EHESS Bd Jourdan en lutte !

Il n’y a pas que les facs qui se mobilisent contre la loi LRU et les autres agressions gouvernementales : les Grandes Ecoles comptent en leur sein des personnes qui, loin de faire partie de ces fameux "gauchistes" dont aiment à parler les Présidents d’Université, se sentent solidaires des mouvements actuels. Nous condamnons la violence physique et symbolique dont le Président de la république, les membres du gouvernement, les Présidents d’universités et leurs minorités actives usent et abusent.

Hier, une AG organisé sur le campus jourdan a réuni environ 40 personnes de tous statuts et de toutes disciplines : étudiants et doctorants à l’ENS, l’EHESS et l’Ecole d’Economie de Paris, enseignants-chercheurs à l’ENS, chercheurs CNRS, en sociologie, économie, histoire.

Un débat d’environ une heure a eu lieu, principalement sur les conséquences de la loi LRU : l’évolution du financement de l’enseignement supérieur et de la recherche vers le secteur privé, les risques de subordination forte de la recherche entraînés par les changements de gouvernance, la "présidentialisation" des établissements et la précarisation des statuts, ont été au cœur des débats. Il a été insisté sur la nécessité de sortir de l’élitisme propre au système des grandes écoles, et de se déclarer solidaires des luttes actuelles dans les autres universités françaises. Les Grandes Ecoles, grandes bénéficiaires des mesures prévues par la LRU sur le plan financier, vont finir par perdre le peu d’independance intellectuelle qu’elle avaient, pour certaines du moins, jusque ici maintenu. Quid de la recherche et de l’enseignement de disciplines qui ne sont pas nécessaairement rentables à court-terme comme la sociologie, l’histoire, l’anthropologie, etc. ?

Par ailleurs, il a été souligné que la plupart des membres du campus Jourdan sont, soit déjà enseignants-chercheurs, soit probablement destinés à passer par l’enseignement ou la recherche.

Dans la dernière demi-heure de la réunion, plusieurs décisions ont été votées, à l’unanimité des votants :
 l’AG de Jourdan appelle les étudiants et professeurs à annuler leurs cours ou les transformer en lieux de débat ouverts et constructifs sur la loi LRU et les possibilités d’action futures. L’idée est celle d’une "grève active", à partir de mardi midi et pour une durée reconductible, comme il existe par exemple à l’université Paris 8, pour encourager la réflexion et la mobilisation collectives. (une abstention)
 - le campus Jourdan deviendra un lieu quotidien d’échanges et d’actions. L’AG appelle les membres du campus à venir chaque jour, à partir de 10h, pour discuter ensemble de mobilisations, d’actions, mais aussi pour participer à des débats autour des luttes sociales actuelles avec des délégués d’autres universités, et éventuellement des universitaires et des salariés d’autres secteurs.
 - des étudiants ont pris en charge la fabrication de banderoles. L’une d’elle sera apposée en permanence sur l’un des bâtiments du site Jourdan, l’autre servira pour les manifestations. Des départs communs vers les manifestations seront organisés depuis Jourdan.
 - une trésorerie a été constituée pour préparer la mobilisation.

Programme pour le Mercredi 14 : préparation des banderoles et départ pour la manif étudiants/cheminots (le rdv inter-facs est à 13h-14h Gare Montparnasse, Porte Océane)

Le comité de mobilisation de Jourdan, mobilisationjourdan@yahoo.fr

Messages

  • Même eux ont compris les dangers imminents de cette loi. Quand j’entends certains dire que la LRU n’est pas le signe du désangagement de l’Etat, ils oublient de comprendre que c’est pour 5 ans seulement (1 milliard par an), de façon à conduire l’université vers l’autonomie totale au bout de ces 5 ans. Et après que deviennent les étudiants qui sont actuellement au collège ou au lycée et les futurs doctorants ? Les inscriptions à quel prix après ces 5 ans ? La sélection : oui/non ? et qui ? Ouverture à tous les adultes ou pas ? Une recherche indépendante ou pas ? Les brevets issus de la recherche que deviennent-ils ? Le président : un prof ou un chef d’entreprise privée ? etc...

    Les grévistes ont un temps d’avance sur le reste de la population qui approuve sûrement mais qui reste silencieuse. C’est dommage, car les médias filtrent les réactions, ne laissant passer que celles des anti-grévistes, non représentatifs de la majorité de l’opinion publique qui se désolidarise de l’action de Sarko et de son gouvernement fantoche. D’ailleurs, d’après les sondages, Sarko dégringole et Fillon avec et ce depuis cet été. Mais les médias veulent pas le dire. C’est politiquement pas correct. Faut dire que leurs journalistes sont devenus les premiers esclaves serviles de la machine de guerre de Sarko. Et de un ! Et de deux, la dictature arrive car le PS n’existe plus en tant que contre-pouvoir ayant fait la grossière erreur de l’ouverture à droite, et Sarko a réussi à le neutraliser habilement, avec ses conseillers sataniques, s’entend.

    Pour qu’un contre-pouvoir s’exerce de nouveau, reste plus que le bon sens de tous, et une gauche certes encore maladive, mais qui doit impérativement se ressaisir pour jouer son rôle qui lui revient de contrer le libéralisme et empêcher qu’une dictature s’instaure en France. Personne serait gagnant dans l’histoire, sauf les riches. Voir l’Espagne et les 40 ans de dictature avec Franco qui a plongé ce pays dans la misère et qui s’éveille aujourd’hui grâce à la démocratie.

    Il y a des tas d’exemples dans l’histoire contemporaine, Espagne, Portugal, Afrique du Sud, Birmanie, Pakistan, Soudan,etc, à vous de vous faire une idée et d’anticiper les événements. Ca devient urgentissime.