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Nous sommes en guerre ! Nous sommes en guerre !

par yapadaxan (blog médiapart) relayé par Arnold

Publie le lundi 16 novembre 2015 par yapadaxan (blog médiapart) relayé par Arnold - Open-Publishing
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Ainsi hurlent-ils à travers le Club mais aussi à travers la France.

Qui ?

Ceux qui ont tout fait pour en arriver là. Responsables politiques, hommes d’État et simples citoyens.

D’un côté, les patrons et actionnaires du CAC 40, leurs commis de l’État, personnel politique qui, le plus souvent, fait la Une pour délit ou crime de corruption ; de l’autre, le peuple, travailleur et chômeur, voué à la crise, à la misère, à l’injustice. En son sein, cette catégorie entre travailleurs pauvres et lumpen-prolétariat plus ou moins bronzé, discriminé à cause du nom, de l’origine ou de la religion.

Ce sont les patrons du CAC 40 qui ont tout intérêt à faire la guerre, pour le gaz et le pétrole. Et c’est pourquoi on expédie nos soldats et nos armes.

Avec le CAC 40, il y a Wall Street et la City.

De tous les pays, nous parviennent des infos faisant état de manifs réprimées. Car dans tous ces pays, la lutte sociale est à l’offensive, les travailleurs n’acceptant plus les conditions de vie et de travail qu’on leur impose. C’est si vrai que des syndicats et des partis politiques analysent l’UE comme un instrument de plus en plus fascisant de la lutte des classes et dont la Grèce fournit un exemple particulièrement patent.

En même temps que les patrons et les partis politiques mènent la guerre de classe, ils mènent aussi la guerre tout court, militairement parlant, à travers la planète.

La Syrie (et l’Ukraine) ne sont rien d’autre qu’un aspect de cette lutte des classes devenue guerre des classes. Si l’on ne comprend pas ça, on ne comprend rien à ce qui se passe actuellement.

La guerre tout court pour se procurer les ressources enfouies dans le sous-sol de pays lointains, la guerre de classe pour imposer des conditions de vie et de travail propres à garantir un niveau élevé de profit. Impérialisme et capitalisme.

La guerre qui est menée contre l’Islam est une guerre militaire mais aussi idéologique : les banlieues et les cités seraient des zones de non-droit livrées à l’Islam. Mais pour dramatiser la situation, il faut que cet Islam soit "islamiste", intégriste. Terroriste. Qu’il soit à la fois l’ennemi extérieur, celui des pays à qui on fait la guerre, mais aussi intérieur, qui serait en lien avec l’ennemi extérieur et donc dangereux, car terroriste, à cause de ça.

On a mené la vie dure à ces banlieues, à ces cités : racisme pour le travail, racisme pour le logement, discrimination sur le nom, la couleur, l’origine, la langue et la religion. On a stigmatisé les ex-colonisés en dénonçant les mosquées clandestines, les prières de rue, les mœurs. On a tout fait pour radicaliser cette population en l’humiliant. L’humilier, ce fut aussi le rôle de Charlie Hebdo avec ses caricatures provocantes.

Aujourd’hui, dans ses enquêtes à démasquer les terroriste, la police traque bel et bien des jeunes issus de ces quartiers et qui ont en effet suivi la trajectoire de l’intégrisme et du terrorisme. Ces rebelles ont été manipulés et, au lieu de se révolter comme ils le croyaient, ils sont devenus les alliés objectifs de tous ceux qui crient à la haine et veulent désormais les tuer.

C’est paradoxal mais c’est la réalité.

C’est pourquoi il convient de rester calme et de rester strictement dans le cadre de la lutte des classes : il faut exiger un emploi et un travail pour tous, combattre l’économie souterraine, rendre tout individu à sa dignité de citoyen. Et non caricaturer, railler et rejeter.

Cela s’obtient par la lutte déterminée et consciente, confiante dans l’humanité des femmes et des hommes, sans arrière-pensée, préjugés ni a priori raciste hérité de l’ère coloniale.

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