Nous sommes tous des étrangers !

de Luis Lera

c’est l’histoire de la France où le français de souche n’est autre qu’un étranger qui a fait souche.Il a fait souche dans la géographie évolutive de ce qu’est aujourd’hui la France. Aussi il serait déplacé de s’enorgueillir d’une identité à exclusivité française, quand on sait que l’originalité de la France repose sur une mosaïque de cultures croisées de peuples du Sud du Nord et de l’Est.

La valse des amalgames

L’immigration choisie – la discrimination positive – le droit du sang- Français de souche.Le tri sélectif ; immigration jetable, immigration subie.

Tous les vieux poncifs sont actionnés pour susciter : La peur de l’étranger.

« L’immigration choisie » exclusivité Sarkozy, n’est qu’une resucée colonialiste. Quand Sarkozy Président de la République reprend toutes les thèses et slogans racistes de Le Pen ; « La France, aimez-la ou quittez-la ».Il n’y a rien à dire de plus, sinon qu’ils sont les deux côtés d’une seule et même pièce bien entendu antisociale.

Tous ces anathèmes mis en application par Sarkozy ministre alors de l’intérieur ça donne ,dans le désordre : les institutionnels et le degré d’irresponsabilité des ministres en charge de l’Etat qui réprime au gré des conjonctures économiques du libéralisme.

– Cachan ; les provocations policières, les arrestations spectaculaires des « sans papiers » suivies d’expulsions .

– un discours populiste du type : voyez donc, j’ai le même programme que Le Pen. Mais moi, je l’applique déjà comme ministre et, contrairement à lui, j’ai une chance d’être élu président de la République »

– des enfants raflés jusque dans les écoles et placés en Centre de Rétention avec leurs parents. En attente d’expulsion. Une circulaire a d’ailleurs servi depuis 2006 à piéger des familles qui, confiantes dans les lois de la République, viennent spontanément donner leurs coordonnées.

Aujourd’hui des milliers de familles sont concernées par ces expulsions. En 2008 le quotas est de 26000 personnes en 2009 l’objectif est de 30000 expulsions « Le Réseau Education sans Frontière » mène des actions, pour entraver cette chasse aux familles. Le ministre Ortefeux a de quoi être « fier » de ce travail mené rondement sans tambour battant, n’y d’ état d’âme, jouiras t’il des subsides de sa fonction sans le remord d ‘un Judas. Voyons maintenant si après un Ministre ultra droitiste, un autre Ministre Besson pour ne pas le nommer en rupture de banc avec le parti socialiste se comportera dans l’épreuve de Judas . L’appât du pouvoir et du gain amalgamé avec le conditionnement de la pensée est- il plus persuasif et confortable intellectuellement que de préserver l’ idée universaliste de la dignité.

Déjà en 1932 sur les chemins de Vichy, en pleine période de délire xénophobe et antisémite, Paul Reynaud soulignait que « mettre à la porte des étranger dont les enfants étaient en fait des petit Français est l’un des signes de manque d’imagination et de courage dont nous souffrons ».

Et se furent successivement des convocations, des rafles aux faciès, aux circoncis et au final, des camps,l’ADN n’existant pas encore comme alibi.

Le français de souche un vieux mythe plus que discutable ne repose sur aucune raison historique. Au cours des siècles qui nous ont précédés c’est l’apport des étrangers qui a contribué à édifier le pays
Un peu d’histoire :

Longtemps les traditions migratoires ont ignoré les frontières (symboliques). Avec la géographie des territoires et des frontières et le développement de la propriété privée, est née une certaine sédentarisation des hommes et des esprits. Si l’étranger a inspiré de tout temps crainte et méfiance c’est avant tout par le souvenir des invasions armées étrangères.

A partir de la fin du 19 ème siècle la France va devenir une zone de dépression démographique. Trois grandes vagues 1880/1914, 1920 /1931 et l’après seconde Guerre Mondiale. Vont faire d’elle le premier pays d’immigration du monde lui assurant
une croissance économique sans précédent, et à l’évidence, l’ascension sociale des français .

Les années 30 , sur fond de crise économique, ont, elles suscité une montée xénophobe dans le midi de la France, un déferlement de haine contre les travailleurs Italiens, alimentée par des ligues d’extrême droite qui les stigmatisaient publiquement par voie de tracts ou articles les accusant « de voleurs, de bandits aux prunelles luisantes, de venir en France manger le pain des Français ». Des rixes racistes à cette époque firent de nombreux morts.

Il est à ce propos fort de café de constater que toutes les périodes de crises économiques engendrent des exactions, des provocations policières relayées par l’Etat et les patrons.

Mais revenons à l’Histoire.

1945 : les Résistants déposent les armes pour faire face à d‘autres urgences, parmi eux les survivants des 178.000 africains et malgaches, des 320.000 maghrébins appelés en 39/40.

Les troupes Nord Africaines sont de tous les combats pour la Libération : à Monte Cassino, où ils s’illustrent par leurs courage ; dans plaine des Flandres où à Marseille libérée par les tabors marocains. Puis ,ce fut l’après-guerre et les immenses besoins de la Reconstruction attirèrent une importante quantité de main d’œuvre étrangère qui afflue du Sud de l’Europe pour travailler et éventuellement, faire souche en France. Surmontant les difficultés d’adaptation culturelle, rien ne s’ opposa à leur intégration et à leur assimilation plutôt bien réussies . En revanche les nouveaux venus des colonies françaises d’Afrique noire et du Maghreb restèrent, eux, pour la plupart, « interdits » de promotion sociale ,ghettoïsés dans des bidonvilles (des non lieux pour des non personnes ?) puis dans des banlieues sordides.

Quelle Autre explication donner alors à ce qui est réellement de la discrimination raciste. De l‘ abus de confiance porté à son paroxysme qui déconsidère la France et les Français ?.

Et c’est bien sur cette Minorité visible toute désigné du fait de sa culture de sa religion, de la couleur de sa peau, que se déchaîne le bellicisme le plus débridé des stéréotypes racistes.

Quand le mot « race » crée le racisme…

Dans les années 30, des théories du « national fascisme » en Allemagne ; ont puisé leur argumentation dans l’étude de l’anthropologie, afin de déterminer par le physique la supériorité d’une « race » sur les autres.

Allez savoir pourquoi ? le mot RACE obsolète aujourd’hui puisque la théorie des races n’a plus aucun fondement depuis que nous savons que les représentants directs de notre espèce sont les homo sapiens dont nous descendons tous depuis 100 000 ans ) a continué a qualifier et à classer les hommes en catégories.

Nous sommes nous laissés envahir par la récurrence d’une propagande politique faite de propos et de sentiments de supériorité : enfin l’immigré se retrouvant de fait désignés à la vindicte, et séparé du reste de la population ?

Qu’avons- nous retenu du fascisme puis du nazisme, quelle leçon avons nous tiré de l’Histoire ?

Il est évident que nous régressons quand nous tournons car nous aussi nous reculons quand nous tournons le dos à ces populations souvent isolées, en butte à un racisme institutionnalisé au quotidien .Un racisme,qu’on pourrait qualifier de « fracture sociale », toujours là où on l’attend le moins.

Et que savons nous de ces jeunes de banlieue de la 3ème où 4ème génération aux quels on refuse autrement qu’au compte-goutte les marques d’une considération à l’égal de tout autre personne. ? Ces ados qui par la « force des choses » ont intégré une histoire familiale faite souvent d’échecs, et de rejets, comment effacer de la mémoire collective les « ratonnades », et les humiliations subies par leurs parents ?

Les révoltes des banlieues, nous ont beaucoup appris sur la géographie des multiples « zones de non lieu » et l’extrême gravité de leurs problèmes .Elles ont essayé de nous dire ce que L’Etat et les Médias nous cachent , espérant réveiller nos silences. Mais nous n’avons pas fait grand-chose depuis à part écrire de la poésie sur ce « phénomène » A ce propos, Depuis combien d’années, les médias, nous dupent /dopent t’ils et nous confinent dans l’ignorance
à coup de concepts bidons auxquels il est difficile de répondre du fait de l’exclusivité de leurs moyens. Leur mission politique est de nous maintenir dans la défiance afin de nous préparer à une « société choisie » (endoctrinant toutes nos faiblesses)

« Société choisie » ?

La rencontre avec les autres, et la confrontation avec d’autres réalités, restent les meilleures antidote au conditionnement de la pensée.
Au nom de quel droit ?, et de quelle France des Français pourraient user d’attitudes de souveraineté vis à vis de nos congénères qui dans un des moments les plus difficiles et tragiques de notre histoire ,ont pris les armes dans les maquis de la résistance ,présents dans 38 départements .Vous voulez des chiffres ? Au delà des anonymes,il y eut, au hasard, 52 tirailleurs sénégalais dans les maquis du Vercors. La participation à la Libération de Roman- Sur-Isère le 22 août 44, du quartier de la Part-Dieu à Lyon, le 3 septembre 44 …On comptera 14 africains parmi les 1030 compagnons de l’Ordre de la Libération, la plus prestigieuse des distinctions de la France libre.

Et il y a eu la F.T.P. M.O.I (Francs-Tireurs Partisans- Main d’œuvre immigrée ) Quand à L’Affiche rouge elle reste le témoin visible de ces minorités de ces étrangers aux noms pour nous presque imprononçables et qui pourtant, souhaitons-le ne seront jamais oubliés.
Ils étaient 23 étrangers et une étrangère aussi. On les appelait aussi les Terroristes. Ils étaient venus, d’Arménie, Roumanie, Italie, Espagne, Pologne, Allemagne, Hongrie, France …Qui criaient « la France »en s’abattant

luis lera

ps : si vous étés intéressé par plus de détails au sujet des centres de rétention ? je vous invite à consulter le site internet de la CIMADE
www.cimade.org ou encore l’article de Corinne qui est à la fois documenté et pertinent
« la CIMADE dans les centres de rétention »
http://journalfactotum.jimdo.com