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"Nout candidat, c’est nout plate-forme" !
Publie le vendredi 23 mars 2007 par Open-Publishing1 commentaire
Lors de la réunion publique d’information organisée avant-hier à la Salle des fêtes "Le Rwa Kaf" à Sainte-Suzanne, les différents orateurs ont rappelé cette donne incontournable : le choix des Réunionnais sera conditionné par la position des candidats à l’élection présidentielle par rapport à la plate-forme qui leur a été transmise à tous à l’exception des deux partis d’extrême droite. En effet, la situation économique et sociale de l’île exige à ne pas signer un chèque en blanc à qui que ce soit mais bien au contraire, à amplifier la mobilisation pour la prise en compte d’un projet fait par les Réunionnais et pour les Réunionnais.
POLITIQUE
PROFITER de l’élection présidentielle, mais également se saisir des autres échéances électorales pour faire entendre la voix de La Réunion. C’est ce qu’exige en effet le marasme économique et social dans lequel notre île semble plongé. Car la situation aussi inquiétante fut-elle n’est pas pour autant irréversible : la mise en place d’un projet réunionnais, c’est-à-dire non calqué sur la France ou un autre modèle extérieur permettra d’inverser cette tendance, prouvant ainsi qu’en matière de développement, la fatalité n’a pas droit de cité. D’où le choix des Réunionnais de prendre partie pour un seul candidat sur lequel ils reporteront tous leurs suffrages : la plate-forme transmise aux candidats à l’élection présidentielle (à l’exception des deux de l’extrême droite). Aux candidats donc de se prononcer sur ce projet ouvrant de véritables perspectives d’avenir. Car La Réunion votera avant tout pour la défense de son avenir, celle de sa population et de sa jeunesse.
Des forces vives qui, dans la plate-forme, trouvent une traduction de leurs attentes et aspirations notamment en matière d’emploi, de logement, d’environnement, d’éducation.
C’est ce qu’ont rappelé avant-hier en substance les différents orateurs qui se sont succédé au micro lors de la grande réunion publique d’information organisée au Bocage. En effet, à l’unisson du Secrétaire général du PCR, Élie Hoarau, le Maire Maurice Gironcel a insisté sur la nécessité pour tous d’amplifier la lutte pour le triomphe d’un projet de développement durable tourné sur la satisfaction des besoins de toutes les catégories de la population et préservant l’avenir des plus jeunes.
Un projet présenté le 11 février dernier au Parc des Expositions de Saint-Denis à des milliers de Réunionnaises et de Réunionnais qui l’avaient, alors, plébiscité. Un projet respectant les spécificités de l’île et applicable pour que l’on s’en donne la volonté et le courage politiques. Communication de la position des candidats sera par la suite faite aux Réunionnais par le Parti lors d’une prochaine réunion.
Un appel à l’amplification de la lutte lancé par ailleurs dès l’ouverture de la réunion d’information par Patricia Coutandy. Dans une intervention, elle a retracé les grandes étapes de la bataille pour l’égalité. Un objectif à parachever maintenant par la réalisation de l’égalité collective, contenue dans la plate-forme, seule bouée de sauvetage de notre île. Autrement, ainsi que l’a conclu Maurice Gironcel, « le combat continue ». Ensemble, restons donc mobilisés sur le terrain de la lutte revendicative.
Correspondante
Messages
1. "Nout candidat, c’est nout plate-forme" !, 24 mars 2007, 11:42
Maurice Gironcel rappelé à l’ordre
Bien qu’ayant bénéficié de relaxes pour les trois-quart des faits qui lui étaient reprochés, le maire de Sainte-Suzanne a été condamné hier dans le dossier des chemins bétonnés et des emplois fictifs à des peines de prison avec sursis et d’inéligibilité pour un an. Si ses partisans voient dans ce jugement une quasi-victoire, le maire ne peut exclure de faire appel de la décision s’il souhaite se présenter aux élections municipales de mars 2008.
Ils étaient nombreux, hier, les partisans de Maurice Gironcel à venir soutenir leur élu préféré. Certains ont même applaudi à l’annonce du jugement rendu par le tribunal correctionnel de Saint-Denis prononçant un grand nombre de relaxes en faveur du maire de Sainte-Suzanne. Pas le moins enthousiaste du lot, le cacique du PCR, Élie Hoareau s’enflammait en évoquant “un premier succès” et promettant déjà : “On ira en appel !” Plus en retenue, Maurice Gironcel indiquait seulement que “le combat continue, pour le développement de Sainte-Suzanne et pour ma dignité d’homme.” C’est à lui néanmoins que revient la décision de faire appel du jugement qui, s’il lui est favorable sur la majeure partie des dossiers, ne manque pas de l’épingler pour quelques-unes des “plus graves infractions qu’un élu puisse commettre ...” et “un manquement à la déontologie attendue d’un maire qui doit ... faire en sorte que les services municipaux ne s’écartent pas des principes fondamentaux qui les gouvernent dans un État de droit”, comme le précisent les attendus du jugement. Le tribunal a en effet condamné Maurice Gironcel pour détournement de fonds publics dans le dossier des emplois fictifs, à la peine de 4 mois de prison avec sursis, 5 000 euros d’amende et un an d’inéligibilité. Le conseiller général a également été condamné dans le dossier de saucissonnage de marché public dit “des chemins bétonnés”, pour les délits de favoritisme et détournement publics, à une peine de huit mois d’emprisonnement avec sursis, 5 000 euros d’amende et un an d’inéligibilité.
Des peines vraisemblablement cumulables pour chacun des deux dossiers mais qui suffisent néanmoins à compromettre une participation du maire aux prochaines élections municipales de mars 2008. Il est donc fort à parier que Maurice Gironcel fasse appel de cette décision dans les prochains jours, ce qui permettrait de suspendre la sentence. Un coup de poker puisque, si l’affaire venait à être rejugée avant les prochaines municipales sans issue favorable pour le maire, celui-ci pourrait alors purger sa peine et manquer ce rendez-vous crucial pour sa carrière politique. Quoi qu’il en soit, l’espoir semble de mise dans le camp de l’élu communiste qui interprète les multiples relaxes obtenues notamment dans les différents dossiers afférents aux marchés publics comme un encouragement à obtenir un total blanchiment en appel. “On a vu un effondrement de la quasi-totalité des accusations. Je ne comprends pas que le tribunal se soit acharné sur les petits dossiers pour condamner mon client, même si les peines prennent en compte le fait que le code des marchés publics est complexe et changeant et qu’il n’y avait pas d’intention malveillante de la part de Maurice Gironcel”, pointait pour sa part Me Rémi Boniface, l’avocat de l’édile lui aussi prêt à aller devant la juridiction d’appel.
LE DOSSIER VOLE EN ÉCLAT
À son avantage en effet, les relaxes totales obtenues dans le seul dossier passé par l’instruction, quand les autres relevaient d’une citation directe du parquet. Le tribunal s’est en effet complètement désolidarisé d’une ordonnance de renvoi pour diverses entorses au code des marchés publics, un dossier qui avait pourtant traîné en longueur et mobilisé deux juges d’instruction d’affilée. Ainsi, Maurice Gironcel s’est vu blanchi dans l’affaire du kiosque et du boulodrome, où le tribunal a reconnu le droit de l’édile à faire jouer “le fait du prince”, terme administratif justifiant son droit à substituer sans formalisation une prestation à une autre, en l’occurrence le remplacement d’un boulodrome d’ailleurs emporté par les eaux par une extension du marché forain. Innocenté également dans le dossier des dix kiosques à pique-nique, où le tribunal a préféré voir une volonté du maire de privilégier de petites entreprises plutôt qu’un véritable saucissonnage de marché public à vocation de favoritisme. Relaxé encore, Maurice Gironcel, dans le dossier des travaux de rénovation de l’OMS et de l’OMCTL. Cette fois, le tribunal estime que le choix de l’entreprise Siou a été dicté par le bon sens, en l’occurrence une offre inférieure à celle des concurrents, et non pas par les bonnes relations entretenues par le maire et l’entrepreneur qui ne cachent d’ailleurs pas leur amitié. Maurice Gironcel dédouané enfin dans l’affaire des travaux de restructuration du stade Luçet-Langenier, le tribunal estimant que le maire n’avait pas mené d’action concertée pour favoriser les entreprises SOTRES et Chamand.
Les juges regretteront toutefois que dans cette affaire, les enquêteurs n’aient pas approfondi les allégations selon lesquelles le premier adjoint Sylvain Mounigan, apparu à plusieurs reprises en filigrane dans ce dossier et récemment évincé du conseil municipal, aurait pu, lui, sceller un pacte de corruption avec l’entrepreneur. Au final, ses partisans auront donc bien mis en évidence les multiples relaxes dont bénéficie Maurice Gironcel, estimant que ses condamnations ne sont à côté que des broutilles. Mais l’argumentation pourrait aussi leur être retournée : si le tribunal a fait preuve d’une telle clémence dans la majorité des dossiers, pourquoi les quelques condamnations prononcées ne le seraient-elles pas à juste titre ? Des éléments à prendre en considération avant de se lancer dans une nouvelle étape judiciaire.
Sébastien Gignoux
Le maire à nouveau convoqué chez les gendarmes
À peine condamné, Maurice Gironcel n’a pas le temps de souffler qu’il est de nouveau convoqué par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie dès mardi prochain, à la caserne Vérines de Saint-Denis. cette fois, le maire doit être entendu dans le cadre d’une enquête ouverte pour harcèlement moral au sein de l’appareil municipal. “C’est à se demander si ce n’est pas plutôt la justice qui harcèle Maurice Gironcel”, ironise son avocat Me Boniface, avant de déplorer plus sérieusement “un jeu malsain, un acharnement” contre le maire de Sainte-Suzanne. Ce dernier pourrait en outre avoir affaire encore une fois à la justice à la suite d’une enquête que mènent actuellement les gendarmes autour de la maison des associations.
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