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Nouveau face-à-face entre étudiants et CRS au Mirail
Publie le mercredi 10 juin 2009 par Open-PublishingUniversité. Toujours le dialogue de sourds entre étudiants et enseignants et l’administration de la fac.
Bis repetita. Comme la veille, alors que certains cours avaient repris dans la matinée, hier, les CRS ont levé les piquets de grève remontés à l’université du Mirail à l’issue de l’assemblée générale des étudiants et enseignants de la fac. Sans heurts, les forces de l’ordre ont débouché façon Destop les trois couloirs bloqués devant les UFR d’histoire, de psycho et de science du langage, accusées de ne pas jouer le jeu de l’harmonisation des modalités d’examen. Puis un nouveau face-à-face entre policiers et étudiants a eu lieu, lors duquel ces derniers scandaient « Flics, hors des facs » ou « Laissez-nous étudier pour pas finir policier ».
Le président présent à l’assemblée générale
Fait marquant de la journée : pour la première fois depuis le début du conflit, il y a quatre mois, le président de l’université, Daniel Filâtre a bien voulu prendre part à l’assemblée générale. Pour en prendre plein la gueule. Accusé notamment d’avoir eu recours aux CRS pour casser la dernière grève encore répertoriée dans les facs françaises.
Ce pas du président du Mirail vers les étudiants et enseignants succédait à un autre. Dans la matinée, il avait présenté à une délégation d’étudiants grévistes un document dans lequel l’une des revendications des étudiants est satisfaite : une représentation paritaire dans la composition de la commission de médiation.
Le document était surtout censé préciser les modalités d’examens et d’évaluation. En résumé et pour traiter l’ensemble des étudiants avec équité : « Pour toutes les unités d’enseignement où cela est possible, l’option de réaliser un dossier ou un travail spécifique est proposé aux étudiants », à remettre entre la fin du mois de juin et le 31 août.
Pour l’assemblée générale, ce « où cela est possible » reste passablement flou et de nature à rendre l’ensemble du document caduc.
Sans compter que, « tout cela reste conditionné au départ des CRS », martèle Hervé Larroze, enseignant chercheur en psychologie. La police dans l’université, voilà d’ailleurs la pomme de discorde.
Daniel Filâtre a beau rappeler que son « objectif principal n’est pas forcément que le mouvement cesse ; je reste très vigilant par rapport au gouvernement, affirme-t-il. Notre mission première, c’est la formation des étudiants et la validation des examens », il reste ferme sur la question policière : « Le seul responsable juridique et pénal ici, c’est moi. La décision grave du recours aux forces de l’ordre a été prise pour assurer la libre circulation dans la fac. Si les piquets de grève sont maintenus, je serai obligé d’y recourir. » Et de faire planer la menace de l’invalidation du semestre.
Menace inopérante : les étudiants ont remonté leurs barricades et prévenu, par la voix d’un étudiant : « Les CRS occupent la fac. S’ils ne la quittent pas, nous on va les occuper. » Dont acte.