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Nucléaire : Dieu ne serait pas assez con pour vouloir sa propre destruction ; l’Humanité, si !

Publie le lundi 14 mars 2011 par Open-Publishing
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Le 26 décembre 2004, la centrale nucléaire de Kalpakkam, au Tamil Nadu, fut inondée par un tsunami, renversant le coeur du réacteur.

L’eau de mer se mêlant aux eaux de refroidissement entraînèrent, dans leur reflux, des fuites radio-actives qui mirent en danger la ville de Mahabalipuram et leurs habitants.

Les autorités indiennes et la presse internationale ensemble turent l’événement, profitant de l’énormité du désastre, par ailleurs, pour cacher ce détail (1)...

L’incompatibilité entre la construction de complexe atomique, au bord de l’océan, et l’éventualité d’un raz de marée n’ont jamais été débattues, à l’époque, sur la place publique.

Aujourd’hui, le voile de Maya, jeté sur la chose nucléaire, est déchiré brutalement au pays du soleil levant.

Quatre réacteurs atomiques, construits - en toute connaissance de cause - en zone sismique y sont au bord de la fusion nucléaire.

Déjà plusieurs explosions, dues à l’accumulation d’hydrogène, dans les bassins de refroidissement où baignent les barreaux d’uranium 235, eurent lieu, à Fuckushima, brisant le confinement et les toitures.

La production nucléaire et la construction croissante de centrales, sur la Planète, sont-elles, pour autant, arrêtées ?

Non !

En 1945, Hiroshima et Nagasaki stoppèrent la guerre entre américains et japonais ; aujourd’hui, étrangement, la guerre du lobby nucléaire contre tous se poursuit...

Pour la ministre français, Nathalie Kosciusko-Morizet, les centrales japonaises, à la limite de l’implosion, prêtes à être englouties au prochain tsunami, constituent comme un laboratoire d’essais.

On attend "le retour d’expérience" dit-elle ingénument.

La catastrophe nucléaire, même apocalyptique, est intégrée au cours des choses.

Une large place leur est laissée aux actualités.

Depuis Tchernobyl, on n’arrête plus les nuages radio-actifs à la télé, on en fait de l’audience.

Pendant que les experts nous expliquent comment les réacteurs risquent d’exploser et que des millions de personnes, sur plusieurs générations, vont crever d’un cancer ou engendrer des monstres, les marchands d’images profitent du côté dantesque du Tsunami pour vendre des dépliants publicitaires aux touristes du malheur.

Les traces laissées par un Gotzilla fou, sur les plages du Japon, laissent pantois les téléspectateurs.

Chaos de voitures, trains renversés, bateaux sur les toits, tout ça ressemble à nos jeux d’enfants où nous renversions d’un revers de main des châteaux de sable.


"Nous sommes peu de chose..."
dit une grand-mère nippone, tenant, dans ses mains, ce qui reste de sa maison, un rideau maculé de boue...

Les cataclysmes n’engendrent pas une prise de conscience mais une tétanisation des esprits, une infantilisation voire une fascination de l’apocalypse.

Même le parti écologique dont on n’attendait qu’il soit à la pointe de la colère reste bien timoré.

Face au danger que constituent ces milliers de centrales, plantées sur la Terre, l’européen ne s’interroge pas mais vante les mérites de la soumission nippone.

Jean-Luc Mélenchon, droit dans ses bottes patriotiques, parle d’une éducation admirable...

Quelle éducation faut-il donc recevoir pour vivre à l’ombre d’une centrale nucléaire dont on ne maîtrise pas la durée de nuisance ?

Toute chose sur Terre naît, vit, meurt sauf la radio-activité ; et l’Homme ne peut la supporter longtemps.

HIMALOVE

1. J’étais un des rares journalistes, présents en Inde, le 26 décembre 2004, à parler de cet incident ; lire mon article "Une démocratie nucléaire à l’épreuve du tsunami".