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Obésité : il faut "repenser" les politiques agricoles

Publie le mercredi 6 septembre 2006 par Open-Publishing

Obésité : il faut "repenser" les politiques agricoles

L’obésité, qui a atteint les proportions d’une pandémie, appelle à une refonte complète de nos politiques agricoles. Celles-ci encouragent une surproduction d’aliments gras et sucrés, selon le dixième Congrès international sur l’obésité à Sydney.

"Cette pandémie d’obésité insidieuse et rampante se propage dorénavant dans le monde entier", a lancé Paul Zimmet, professeur à l’Université Monash d’Australie, en ouvrant le Congrès.

L’Occident avait été le premier touché, avec sa richesse, ses habitudes alimentaires et son manque d’activité physique. Mais "les pays en développement adoptent dorénavant ces pratiques", a averti l’expert devant deux milliers de délégués réunis jusqu’à vendredi dans la plus grande ville d’Australie. Le Congrès se tient tous les quatre ans.

Le monde compte dorénavant plus d’obèses que de personnes souffrant de malnutrition, a récemment indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : un milliard d’habitants est victime d’excès pondéral tandis que 800 millions de personnes ne mangent pas à leur faim.

Pour lutter contre le problème, c’est l’ensemble de nos politiques agricoles qu’il faut repenser, a estimé Philip James, président de l’Equipe internationale de lutte contre l’obésité et ancien conseiller du premier ministre britannique Tony Blair.

Certains pays commencent à prendre conscience du problème, a-t-il souligné, citant le Danemark, qui a interdit les mauvaises graisses, considérées comme néfastes à la santé. Les Etats-Unis ont contraint les McDonald’s à verser plus de huit millions de dollars après avoir été accusés de n’avoir pas réduit la proportion de mauvaises grasses dans leurs produits.

"La conférence va traiter de l’obésité comme la clef de voûte de toutes les priorités sanitaires car il s’agit de la plus importante source de maladies chroniques dans le monde", a indiqué Ian Caterson, professeur à l’Université de Sydney, qui copréside l’événement.

Le surpoids a atteint une telle ampleur que même les petites filles dès l’âge de cinq ans sont inquiètes de leur apparence, a révélé une étude présentée lors Congrès.

"Des éléments psychologiques tels que la perception de sa propre séduction, l’estime de soi ou la capacité physique peuvent être améliorés même avec une perte de poids modeste", a-t-il déclaré. A l’âge adulte, le phénomène se poursuit et les femmes confrontées à un problème de surpoids sont plus exposées au risque de dépression que les autres, selon les experts.

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