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Objections imaginaires du Nouvel Observateur. Retour sur l’interview de Sarkozy dans l’hebdomadaire.
Publie le mercredi 8 juillet 2009 par Open-Publishing3 commentaires
Objections imaginaires du « Nouvel Observateur ».
« Brutalité », « mépris » : les rédacteurs de l’Obs n’étaient pas habitués à qualifier ainsi leur patron. C’est pourtant avec ces mots qu’ils ont décrit le comportement de Denis Olivennes après l’affaire du « nouveau Sarkozy ».
Les faits sont connus. Une interview est programmée dans une dizaine de jours. Sans doute pressé de prendre l’univers à témoin de sa nouvelle sérénité, « Sarkozen » convoque un samedi les patrons de l’hebdo, Denis Olivennes et Michel Labro, pour le lendemain dimanche. Les deux nouveaux symboles de l’ouverture éditoriale se précipitent. Ainsi saute la couverture de l’Obs, initialement dévolue à Michael Jackson. Emoi général. Et les journalistes de conseiller gentiment à Olivennes de « s’appuyer sur la rédaction ».
Cette pressante invitation dominicale n’ayant guère laissé le temps aux invités de préparer leurs fiches, voici, en effet, avec un peu de retard, quelques répliques et objections qui auraient pu être faites, au fil de l’entretien, à quelques assertions de Sarkozen.
A propos du rebondissement de l’enquête sur l’attentat de Karachi : « Croyez-vous qu’aujourd’hui on puisse arrêter une affaire sensible ? C’est impossible et c’est heureux. » Objection possible : la protection du secret-défense s’est renforcée depuis le début du quinquennat. La toute récente loi de programmation militaire précise par exemple que le secret-défense, qui ne concernait jusque-là que des documents, s’étendra désormais à des lieux entiers. Lorsqu’un magistrat souhaitera perquisitionner un lieu classé secret défense, il devra se faire accompagner par un haut fonctionnaire qui filtrera les informations que le juge collectera, afin de lui cacher les informations « sensibles ».
A propos de la violence avec laquelle le Président a répondu à un journaliste, sur la même affaire, la question était : « Vous étiez ministre du Budget, vous souteniez Balladur dans la campagne présidentielle, il y a l’attentat de Karachi, est-ce que vous étiez dans le coup ? » Objection possible, le vrai texte de la question selon notre confrère de l’AFP aurait été : « Selon des informations qui ont été rapportées hier à la suite d’une réunion entre les parties civiles dans l’attentat de Karachi et les juges d’instruction, il semblerait que l’origine de l’attentat ne soit pas due à un acte terroriste mais plutôt à des représailles de l’Etat pakistanais après le non-versement de commissions. On parle même de rétro-commissions qui auraient dû alimenter la campagne électorale d’Edouard Balladur en 1995. Est-ce que en tant que ministre du Budget, vous avez été au courant de tels accords ? »
Toujours sur la même affaire, Sarkozy : « Je fais de la politique depuis trente-cinq ans, je n’ai jamais été associé à un scandale quel qu’il soit, et pourtant on a enquêté sur moi sous tous les angles. » Objection possible : certes. Mais contrairement à son engagement de campagne, le candidat Sarkozy n’a jamais publié intégralement son patrimoine.
A propos d’économie, Sarkozy : « 5,5 millions de salariés ont bénéficié des mesures en faveur des heures supplémentaires avec une augmentation de l’ordre de 10 % de leur salaire. » Objection possible : personne n’est capable de déterminer, dans cette augmentation des heures supplémentaires, la part imputable à des heures supplémentaires qui étaient effectuées auparavant sans être déclarées. Personne n’est capable non plus de dire dans quelle mesure les entreprises ont utilisé la mesure pour éviter des embauches.
A propos du renvoi en correctionnelle de Dominique de Villepin dans l’affaire Clearstream, Sarkozy : « Deux juges dont l’indépendance d’esprit est notoire ont instruit l’affaire. Ils ont demandé l’avis du Parquet sur le renvoi de Dominique de Villepin. Le Parquet pouvait dire non. Il a dit oui. » Objection possible : les deux juges, tout indépendants soient-ils, ont bénéficié d’un coup de pouce présidentiel discret, et inhabituel. Le Président a dû signer un décret prolongeant les fonctions de l’un de ces juges, afin qu’il puisse lui-même renvoyer Villepin en correctionnelle. Une attention dont ne bénéficient pas les victimes ordinaires de bavures judiciaires.
A propos de Frédéric Mitterrand, Sarkozy : « Il a fait un étonnant travail à la Villa Médicis. » Objection possible : oui, par exemple, Mitterrand a négocié avec le groupe TF1, plutôt qu’avec le service public, la coproduction d’une émission mensuelle sur la Villa Médicis. Son interlocuteur était Laurent Solly, ancien conseiller du candidat Sarkozy, passé chez TF1.
Par ailleurs, pas une question n’a été posée sur les sans-papiers, la tentative d’éviction par Eric Besson de la Cimade de la supervision des centres de rétention, les mutations préfectorales de confort présidentiel (exit le préfet de la Manche, exit le préfet du Var, jugé inefficace dans une affaire de tout-à-l’égout concernant la villa de la Première belle-famille), etc., etc. Ce sera pour la prochaine convocation.
Daniel Schneidermann.
http://www.liberation.fr/medias/0101578135-objections-imaginaires-de-l-obs
Messages
1. Objections imaginaires du Nouvel Observateur. Retour sur l’interview de Sarkozy dans l’hebdomadaire., 8 juillet 2009, 23:28, par caleb irri
dans son programme, le président disait aussi :
"Je ne passerai jamais sous silence les atteintes aux droits de l’homme au nom de nos intérêts économiques. Je défendrai les droits de l’homme partout où ils sont méconnus ou menacés et je les mettrai au service de la défense des droits des femmes."
certains mauvais esprits pourraient estimer que les relations commerciales avec la Chine, la Libye ou l’Iran devraient être interrompues, et ce serait une erreur : comme il est écrit clairement, on pourrait "en imagination" objecter que ce ne sont pas les droits de l’Homme qui seront défendus mais ceux des hommes (masculins), pour les mettre au service des femmes !
et oui, ainsi on comprend mieux la future loi sur le voile intégral : c’est une promesse de campagne qui va se réaliser, et pendant ce temps-là le commerce peut continuer sereinement.
http://calebirri.unblog.fr
2. Objections imaginaires du Nouvel Observateur. Retour sur l’interview de Sarkozy dans l’hebdomadaire., 9 juillet 2009, 11:04, par Sélim Oudayène
Bonjour,
Une autre question imaginaire à postériori aurait été : " L’affaire des moines de Tibéhérine" qui implique Chirac, Villepin, Juppé et Pasqua, ne vient-elle pas comme par hasard à point nommé pour faire oublier Karachi ?
Et quel général "barbouzard", soutenu par quelques journalistes aux ordres et autres avocats du lobby islamiste, peut-il nous faire croire que le mitraillage par hélicoptère aurait criblé de balles les corps des sept moines en EPARGNANT leurs têtes ?
Les hélicoptères que l’armée algérienne utilise dans la traque des terroristes islamistes sont des hélicoptères de combat lourds de fabrication russe, du même type que les "tigres" franco-allemands ou les "apaches" US. Leurs mitrailleuses lourdes et leur canons ont le même effet dévastateur et s’ilavaient touché le "bivouac" des islamistes et leurs otages, non seulement les sept corps, mais aussi les têtes, auraient été réduits en bouillie !!!
De plus ce général "barbouzard, qui tiendrait ces infos d’une personne qui la tiendrait lui-même d’un prétendu pilote, est soit incompétent soit menteur !
En effet, les pilote d’hélicoptère de chasse ne se posent JAMAIS pour évaluer les dégats de leur "mitraillage", les photos sont stockées pour visionnage et évaluation par des services spécialisés, et éventuellement les forces spéciales sont dépêchées sur place pour évaluation de visu !!!
La question est donc de savoir ce qui a poussé certains journalistes et politiciens aux ordres à INVENTER cette affaire ?
1. Objections imaginaires du Nouvel Observateur. Retour sur l’interview de Sarkozy dans l’hebdomadaire., 9 juillet 2009, 15:17
C’est aussi simple que de l’eau de roche : il faut que les journalistes cessent de parler de l’affaire KARACHI au Pakistan, car c’est assurément le talon d’Achille de Sarkozy, qui pourrait bien le destituer !
En fait, "l’affaire des moines français assassinés en Algérie" lancée dans la cour des journalistes et qui impliquerait Chirac, Villepin, Juppé et Pasqua (?) est un coup porté par le clan Sarkozyste contre le clan Chiraquien, qui pourrait bien être à l’origine de la publicité faite à "l’affaire Karachi" ces dernières semaines et mois.
On dirait que les deux clans se livrent une guerre sans merci qui finira par éclater au grand jour. On peut d’ores et déjà se fournir en pince-nez, ou en masque !