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Occupation et expulsion de la bourse du travail : c’est le pouvoir qui profite de cette situation

Publie le jeudi 25 juin 2009 par Open-Publishing
7 commentaires

Hier, mercredi 24 juin les sans-papiers occupant la bourse du travail depuis plus d’un an ont été évacués par le service d’ordre de la CGT, armé de gaz lacrymo.

La coord’ 75 a emmené des sans-papiers desespérés (payés au noir entre autre, difficilement régularisables) dans une lutte stérile. Si on peut critiquer le réformise de la CGT sur certains points, et la violence avec laquelle les sans pap’ auraient été expulsés (je n’étais pas là au moment même de l’expulsion, mais plusieurs personnes auraient été blessées), il ne faut pas oublier que cette occupation était perdue d’avance. Sans aucun impact sur le gouvernement elle génait plus les régularisations organisées par la CGT que la préfecture elle même.

Car il ne faut pas se tromper d’enemis, c’est bien contre le gouvernement qu’il faut lutter, et pas contre la CGT, aussi réformiste soit elle. Alors pourquoi cette décision d’occuper la bourse du travail, pourquoi ne pas occuper la préfecture, la mairie, le conseil régional ? On peut se questionner sur les réelles motivations de la coordination 75.

Durant 14 mois d’occupation des négociations ont eu lieu entre la CGT et la coordination, le syndicat ayant fait de nombreuses propositions alternatives pour sortir de cette impasse sans jamais que cette dernière n’accepte.

Aucun résultat, c’est vraiment le bilan qu’on peut tirer de cette année d’occupation, dès hier les sans’pap ont posé leur maigres paquetages sur le boulevard Voltaire encadrés par un énorme cordon de crs et de gendarmes mobiles, le regard perdu, dégoûtés par tant d’efforts gâchés.

Et c’est le pouvoir qui profite de cette situation : hier les policiers se posaient comme "les défenseurs" des sans-papiers, tout en interdisant aux sympathisants de fournir aux sans-pap’ des vivres comme de l’eau ou du pain. Pendant que les différentes forces progressistes se tirent dessus, on doit bien rigoler au ministère de l’immigration.

Le site des sans-pap’ occupant la bourse du travail, expliquant leur motivations et d’autres infos : http://bourse.occupee.free.fr

Jules

Messages

  • je suis militante de paris et je connais la situation que vivent nos camarades de la bourse du travail, à tout ceux qui critiquent avez-vous fait qque choses pour nos camarades sans papiers ??

    le silence est d’or n’est pas mesdames et messieurs qui critiqués plus facile à faire que de venir militer aux côtés des sans papiers quand ils en ont besoin, malheureusement les médias en font leur sauce et vous tombez naïvement dedans...

    Je soutiens la CGT car je connais ses valeurs et je sais que nous serons toujours aux côtés des sans papiers quoi qu’en pensent certains qu’on a rarement vu lors des 1ères grèves des camarades sans-papiers, cagoules, crânes rasés, barres de fer ? et puis quoi encore...

  • Pourquoi les sans papiers n’ ont - ils pas envahi il y a 14 mois le siège du MEDEF ?

    Et si cela avait été le cas le squatt aurait-il duré aussi longtemps ? la police aurait débarqué 1 heure après.

    Posez-vous les bonnes questions, surtout les bobos qui vivent dans les beaux quartiers sachez que ce sont toujours les mêmes communes et quartiers qui accueillent les gens en difficulté Nanterre , seine saint denis ...

  • ont été évacués par le service d’ordre de la CGT

    a bon maintenait seulement la CGT est responsable et par exemple SUD et les autres ??????????

    Libération de la Bourse du Travail de Paris

    COMMUNIQUE DE LA COMMISSION ADMINISTRATIVE (*) DE LA BOURSE DU TRAVAIL DE PARIS

    Paris, le 24 juin 2009

    Depuis plus d’un an, des organisations syndicales agissent pour la régularisation des salariés sans papiers. Avec l’aide d’associations, les actions se sont élargies et de nombreuses régularisations de travailleurs en grève ou isolés ont été obtenues.

    Dans ce contexte, la décision des délégués de la Coordination Sans Papiers 75 (CSP 75) d’occuper la Bourse du Travail de Paris est incompréhensible car elle a conduit les sans papiers concernés dans une impasse totale. De plus, en agissant ainsi, la CSP 75 se trompe de cible car paradoxalement, patronat et gouvernement sont totalement épargnés par cette action.

    En choisissant, le 2 mai 2008, d’occuper la Bourse du Travail de Paris, les délégués de la CSP 75 ont fait le choix de paralyser ce bâtiment qui est un outil indispensable à la défense de tous les salariés parisiens et à l’activité de leurs syndicats. Cette occupation de la Bourse du travail de Paris, désapprouvée par les autres collectifs, les associations et les syndicats, était une voie sans issue.

    La Bourse du travail de Paris est un bien commun, c’est un outil à la disposition des salariés parisiens et de leurs syndicats : CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC, UNSA, Solidaires qui, depuis l’occupation, ne peuvent plus accéder à leurs bureaux et aux salles de réunions. Empêcher les salariés de se défendre et neutraliser l’activité des syndicats, cette sorte de prise en otage n’était pas inacceptable.

    De fait :

    Depuis le 2 mai 2008, 7 salles de réunions sont neutralisées, plus de 2 300 réunions ont été annulées ; chaque jour, des salariés ne pouvaient pas se réunir pour organiser leurs luttes ; des congrès de syndicats étaient reportés car la plus grande salle disponible à Paris pour les salariés (salle Eugène Hénaff), était occupée,

    Les formations syndicales ne pouvaient plus se tenir, 2 imprimeries syndicales ne pouvaient plus fonctionner normalement,

    Des permanences de défenses juridiques des salariés ne pouvaient plus se tenir.

    De plus, cette occupation posait des problèmes d’hygiène et surtout de sécurité car les bâtiments sont constitués de salles de réunions et bureaux qui ne sont pas prévus pour y vivre nuit et jour avec présence de matelas, de bouteilles de gaz et de cuisines improvisées.

    Malgré ces conditions, les syndicats, avec de nombreux collectifs et associations, n’ont pas ménagé leurs efforts depuis un an pour proposer aux délégués de la CSP 75 de travailler ensemble les dossiers de régularisation.

    Les délégués CSP 75 n’ont cessé de refuser systématiquement toutes les propositions faites, préférant s’enfermer dans une occupation sans issue qui pénalisait les salariés sans papiers concernés.

    C’est dans contexte, que l’outil « Bourse du Travail » vient d’être libéré par des syndicats parisiens.

    Après plus d’un an, les locaux vont redevenir disponibles pour tous les salariés parisiens -y compris les sans papiers- afin qu’ils puissent se défendre et organiser luttes et ripostes avec leurs syndicats.

    La Commission Administrative et les services de la Ville de Paris mettront tout en œuvre pour que les sans papiers récupèrent leurs effets personnels dans les meilleures conditions.

    Le secrétaire Général de la CA de la Bourse du Travail de Paris

    (*) la Bourse du Travail de Paris est gérée par une commission administrative composée des organisations syndicales CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, UNSA, Solidaires

  • Curieux !

    Une cohorte de journalistes parlent de brutalité de la part de la CGT.
    S’ils le disent, c’est qu’ils devaient être présents.

    1ère question : qui les aurait donc invité ?

    2ème question : comment se fait-il qu’aucun d’entre eux n’ait eu l’idée d’emporter un appareil photo, une caméra, ou tout simplement un portable.

    Puisqu’il n’y a aucune photo. Rien !

    En vérité, tout repose sur le témoignage de ceux qui squattaient depuis 14 mois, ou plutôt de ceux qui instrumentalisaient l’occupation de la Bourse du Travail et qui attendaient que la situation dégénère.

  • Communiqué du DAL (Droit au Logement) :

    " L’Association Droit au logement (DAL) "dénonce la méthode expéditive et le caractère illégal de l’expulsion des sans papiers de locaux de la Bourse du travail de Paris", précisant toutefois qu’elle s’était "désolidarisée de l’occupation de la Bourse par les sans papiers, motivée par des considérations peu crédibles." "

    Tout est dit. Si la manière dont a agit le SO qui a évacué la bourse du travail est critiquable, on doit reprocher à la CSP 75 son attitude durant toute cette année d’occupation. Volonté de faire échouer les négociations avec la cgt et motivations et pratiques douteuses ont réduit la lutte des sans-papiers à néant.

    Jules

  • Communiqué de l’UD 75

    " Les syndicats CGT de Paris ont contribué à mettre un terme à l’occupation de l’annexe Eugène Varlin, rue Charlot, de la Bourse du travail de Paris investie depuis le 2 mai 2008 par des travailleurs sans-papiers, sur l’initiative de la Coordination 75 des collectifs de sans-papiers.

    Dès le début de cette occupation, les délégués de la Coordination des sans-papiers 75 ont interdit tout contact entre ces travailleurs sans-papiers et la CGT, ses militants et les autres syndicats. Ces délégués ont cultivé l’idée que cette occupation de la Bourse du travail permettrait la régularisation des travailleurs sans-papiers isolés. C’est volontairement qu’ils ont conduit dans une impasse ces travailleuses et ces travailleurs qui, comme d’autres, auraient pu faire le choix de s’organiser dans les syndicats pour mener des luttes collectives à l’entreprise.

    C’est parce que nous ne pouvions laisser perdurer cette occupation stérile que le mouvement syndical parisien a décidé de sortir ces femmes et ces hommes de cette impasse, et ce, sans faire appel aux forces de l’ordre.

    L’intransigeance des responsables de la Coordination 75 a été constatée à plusieurs reprises à l’occasion des nombreuses réunions qui, sur l’initiative de la CGT, ont rassemblé les Unions départementales CGT, CFDT, FO, FSU et Solidaires, les associations de soutien aux travailleurs immigrés (Ligue des droits de l’homme, Autre monde, GISTI, RESF, CIMADE …) et la coordination 75 des sans-papiers.

    Les syndicats et les associations ont réalisé des actes concrets :

     participation de la coordination 75 à la délégation qui a été reçue par le représentant du Préfet à l’occasion de la manifestation du 11 juin 2008 organisée par la CGT devant la Préfecture de police de Paris,
     par courrier en date du 23 juin 2008, à la demande de la coordination, les syndicats et les associations ont saisi le ministre de l’Immigration d’une demande de rencontre au sujet des travailleurs isolés en difficultés pour obtenir des contrats de travail de leurs employeurs (1300 dossiers ont été recensés),
     le 3 juillet 2008, à l’occasion d’une nouvelle manifestation à l’initiative de l’UD CGT de Paris, la Coordination a fait partie de notre délégation et date a été prise avec les représentants du Préfet de police de Paris pour la remise de leurs dossiers. Deux réunions à la Préfecture ont suivi, en présence et avec l’appui du secrétaire général de l’Union départementale CGT de Paris.

    Ils ont formulé des propositions

     parrainage par les syndicats des dossiers relevant de la régularisation par le travail, y compris ceux des travailleurs individuels qui ne peuvent pas se mettre en grève,
     appui par les associations des dossiers des travailleurs non déclarés, sans contrat de travail ni bulletin de salaire,
     appui par le réseau RESF des dossiers des familles ayant des enfants scolarisés,
     étude de tous les dossiers par les associations et les syndicats, dans le cadre d’un travail en commun avec la Coordination des sans-papiers afin d’évaluer pour chacune des personnes concernées les chances objectives de régularisation afin de réduire au maximum les risques encourus et procéder à la construction collective des dossiers.

    Toutes ces propositions, pourtant très constructives et d’ordre pratique, ont été refusées par la Coordination au motif qu’il s’agissait de « leurs dossiers ». Qui peut comprendre une occupation motivée par un besoin d’aide et le refus de toute proposition ? Plus fondamentalement, comment comprendre que la coordination 75 des sans-papiers porte préjudice au mouvement syndical, et en particulier à la CGT, tout en faisant soi-disant appel à son soutien ?

    Ces derniers mois, nous avons même entretenu des contacts réguliers avec le Haut Conseil des maliens de France avec lequel plusieurs réunions de médiation ont eu lieu. A plusieurs reprises nous avons pensé que nous arriverions à trouver une issue positive par la signature d’un engagement pour des luttes communes et la construction d’un rapport de force unitaire, mais en vain !

    Que signifiait donc cette occupation qui, au fil des jours, était devenue un « squatt » dont nous ne voyions pas la fin ? Qui avait intérêt à cette occupation mise en œuvre deux semaines après la grande grève des salariés sans-papiers déclenchée, le 15 avril 2008, dans plusieurs dizaines d’entreprises d’Ile de France ? Qui gênons-nous et à qui faisons-nous de l’ombre ?

    En tout état de cause, s’avérant sans effet sur les pouvoirs publics et le patronat, s’avérant surtout sans issue et paralysant l’activité des syndicats par la spoliation de la majeure partie de leurs locaux (sept salles de réunions, deux imprimeries, entrave à l’accès normal du site aux salariés et syndicats parisiens…), cette pression insensée sur le mouvement syndical, et la CGT en particulier, ne pouvait durer. C’est pourquoi, les syndicats CGT de Paris ont décidé d’y mettre fin avec la certitude d’avoir tout tenté par le dialogue.

    La lutte se poursuit

    La CGT, qui se bat quotidiennement aux côtés des travailleurs sans-papiers, comme aux côtés de tous ceux qui luttent dans ce pays, ne pouvait continuer à être prise pour cible. Elle devait retrouver la plénitude de ses moyens et faire cesser cette pression inadmissible parce que totalement injuste. Les responsables du désespoir des sans-papiers sont, eux, les véritables adversaires, mais ils sont ailleurs ! Il s’agit de ceux qui ont la culture du résultat et appellent à faire du chiffre en remplissant centres de rétention et charters et de ceux qui, trop souvent, profitent de l’existence d’une « armée » de travailleurs sans-papiers et sans droits, donc exploitables à merci : gouvernement et patronat !

    La lutte commencée à Paris, en février 2008, avec les salariés sans-papiers du restaurant « La grande Armée » a permis la régularisation de plus de 2000 salariés.

    La CGT poursuivra son combat pour la régularisation de tous les autres. "

    Jules