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"Olivier Dartigolles, l’apparatchik du PCF s’émancipe", Le Monde
Publie le mercredi 19 septembre 2007 par Open-Publishing8 commentaires
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C’est un peu son coming out politique. Après des mois de ligne officielle, de mise en scène de la geste communiste pendant la campagne électorale et de bagarre contre tous ceux qui doutaient que Marie-George Buffet puisse s’imposer à l’élection présidentielle, Olivier Dartigolles a décidé de prendre la tangente.
Lui, le fidèle porte-parole, voire le porte-flingue de la secrétaire nationale du PCF, sort du bois. Et ose afficher ses désaccords. "On ne peut plus se la raconter. Après la claque électorale qu’on s’est prise, si on fait comme avant, on meurt", dit-il.
Désormais, il est persuadé qu’il faut "une nouvelle organisation politique" dans laquelle existerait "une sensibilité communiste organisée". Pas un "parti ripoliné", mais bien une autre organisation avec d’autres sensibilités, antilibéraux, socialistes de gauche, syndicalistes, altermondialistes.
Son look sage de premier de la classe, avec ses chemises à carreaux bleu ciel et ses fines lunettes, n’est pas encore très connu. On l’a aperçu sur quelques plateaux télévisés pendant la campagne électorale, défendant ardemment sa candidate.
Pourtant, à 37 ans, il a gagné sa place dans le cercle très restreint de la secrétaire nationale, celui qu’elle réunit tous les lundis matin dans son bureau place du Colonel-Fabien.
C’est Jean-François Gau, un des proches de la numéro un, qui l’a fait "monter".
Auparavant, le jeune prof d’histoire était le patron de la petite fédération des Pyrénées-Atlantiques, élu au conseil national en 2000 puis à l’exécutif en 2004 pour s’occuper du secteur jeunesse.
Avec son accent du Béarn, celui qui était permanent à mi-temps de sa fédération de Pau débarque dans les couloirs du vaisseau blanc construit par l’architecte Niemeyer et apprend vite. Il se voit rapidement attribuer des missions de confiance.
"J’AI FAIT MON JOB"
En deux ans, il a appris à manier la langue de bois sans sourciller et à tout justifier.
Comme quand, en décembre 2006, il doit défendre sa patronne comme candidate unitaire, alors que les autres forces antilibérales n’en veulent pas.
Il se souvient encore de ce "moment affreux" où il est monté à la tribune sous les huées des centaines de militants des collectifs massés dans la grande halle de sport de l’Ile-Saint-Denis. "J’ai fait mon job même si je savais que cela ne passait pas", raconte-t-il.
"Il s’est comporté comme un apparatchik sectaire", relate Francine Bavay, vice-présidente (Verts) du conseil régional d’Ile-de-France . "C’était l’homme de confiance chargé de faire passer la ligne, mais il essayait de le faire oublier par l’humour et l’autodérision !", corrige l’adjointe au maire de Paris Clémentine Autain.
Il a alors la totale confiance de la secrétaire nationale. "Sans être un courtisan", précise Eliane Assassi, membre de l’exécutif. C’est un peu de cette légitimité qu’il entend jouer aujourd’hui auprès des militants, de toutes ces fédérations qu’il a sillonnées pour faire passer la ligne. Mais sa loyauté ne saurait lui faire oublier la sanction électorale trop brutale pour qu’il ne puisse, à son tour, exposer ses états d’âme.
Le communisme emplit tout son univers. Fils d’une sage-femme, déléguée CGT, qui a élevé seule ses deux fils, il a grandi en écoutant les chansons de Colette Magny et de Jean Ferrat et les récits du grand-oncle, Jean Lafourcade, conseiller général, ancien déporté à Dachau.
"Jeannot", la figure paternelle par procuration, celui qui l’emmenait à Leningrad pour comprendre ce qu’est devenu le socialisme réel. "Il m’a donné des repères forts", raconte-t-il aujourd’hui.
A sa mort, en 1999, c’est un peu "pour mettre [ses] pas dans les siens" qu’il s’engage à Pau, où il vient d’être muté dans un lycée agricole. Auparavant, il était adhérent, mais pas vraiment militant. Il est repéré par le secrétaire fédéral, qui en fait son successeur.
Le jeune cadre découvre alors les turpitudes d’une vieille garde qui monnaie en emplois fictifs son soutien au maire PS. Plein d’idéal et de certitudes, il décide de faire le ménage.
Il essuiera en retour attaques en règle et vilaines rumeurs sur sa vie privée avec une militante socialiste.
UNE CRAINTE : LA RÉSIGNATION DES MILITANTS
"Avec lui, le PCF s’est retrouvé une morale. Ils ont tout tenté pour le casser", se souvient Jean Ortiz, universitaire et ancien du parti. Sur ses terres basques, il tient pourtant, apprend à gérer les vieilles équipes, renouvelle le style militant et parvient à couper les ponts avec le PS en présentant une liste autonome du PCF aux régionales de 2004.
Aujourd’hui, ce Béarnais passe cinq jours sur sept à Paris et les deux autres à Pau, où il aime retrouver le terrain. Et panser ses bleus dans une petite bergerie au cœur de la vallée d’Aspe, son iPod lui susurrant Les Paradis perdus du chanteur Christophe.
Comme le soir du 22 avril et le calamiteux 1,93 % obtenu par sa candidate. "Il a vu s’effondrer tout ce qu’il pensait avoir construit durant la campagne enthousiasmante du non au référendum", se souvient Hubert Delpont, un de ses amis communistes.
Oliver Dartigolles n’a désormais qu’une crainte : la résignation de militants désabusés. "Il faut faire du neuf puisque tout ce que nous avons tenté depuis vingt ans a échoué", martèle-t-il d’une voix assurée. La thèse du sursaut, il n’y croit plus depuis le 22 avril.
Alors il s’est accroché à la petite phrase lâchée par Marie-George Buffet, fin août : "L’idée de la continuité peut nous tuer", a-t-elle lâché.
Il a voulu croire qu’après deux mois de silence, la secrétaire nationale allait bouger. Ses récentes déclarations l’ont douché. Défendant "la visée communiste", elle a commencé à tacler ceux qui évoquent le dépassement du parti, ces "camarades" qui voudraient "tout mettre en vente, organiser une braderie".
Le porte-parole a alors décidé de franchir la ligne : si la secrétaire nationale est tentée, une fois de plus, de ménager toutes les sensibilités et d’organiser le statu quo pour sauver le parti, il sera "en situation de combat", assure-t-il crânement. Pourtant, il aimerait mieux éviter, sachant l’aura dont dispose encore Mme Buffet auprès des militants.
Alors, le jeune dirigeant visite les sections, fait part de ses "doutes" et explique qu’"ils sont nombreux à ne plus vouloir gérer les affaires ordinaires pendant dix ans encore". Il s’y essaiera à nouveau lors des débats de la Fête de l’Huma les 14, 15 et 16 septembre.
"Le Parti a changé", veut-il croire, assurant disposer d’une trentaine de secrétaires fédéraux "qui comptent" et de la moitié de la direction. Reste au congrès extraordinaire de décembre de "donner le signal" que le PCF est prêt à tourner une page en 2008. Il y croit. Il est même prêt à envisager "l’après-Marie-George".
Sylvia Zappi
Messages
1. "Olivier Dartigolles, l’apparatchik du PCF s’émancipe", Le Monde, 19 septembre 2007, 11:49
Que repondre à cette sous merde d’article ? mis a part quelle est à la hauteur du "Monde" d’aujourd’hui !
Bien coulée dans le moule ...
Jean Claude des Landes
1. "Olivier Dartigolles, l’apparatchik du PCF s’émancipe", Le Monde, 19 septembre 2007, 11:57
J’ai oublié de préçiser connaissant Olivier, ce n’est pas "les 30 secrétaires de fédé qui comptent" c’est les militants qui comptent.
Mais Mme Zappi, propagandiste sarkosiste est trop c.... pour comprendre cette chose aussi élémentaire de la démocratie communiste.
Jean Claude des Landes
2. "Olivier Dartigolles, l’apparatchik du PCF s’émancipe", Le Monde, 19 septembre 2007, 18:33
Pour le monde, libé et les médias, en gros ce qui est interessant, c’est la division/vision du pcf en deux blocs, les renos modernes branchés et les stals gardiens du temple ! Noir ou blanc , vice et versa, mais le pcf est beaucoup plus complexe que ces caricatures médiatisés , des passerelles, des amities , des luttes communes , des rancoeurs aussi, font que par exemple comme à la fête de l’huma le débat a lieu partout et avec tout le monde ! Si quelques personnes ont envie de tout faire péter, ce n’est pas le cas de la majorité des communistes , ils connaissent les enjeux,leur histoire, ils se méfient des vautours mangeur de plats de lentilles ! Les cocos sont déjà ouvert , dans les actions avec d’autres sensibilités , mais il ne laisserons pas des non adhérents, mais vrais politiques, décider pour eux de l’avenir du PCF !
boris
3. "Olivier Dartigolles, l’apparatchik du PCF s’émancipe", Le Monde, 19 septembre 2007, 21:49
J’ai malheureusement trés peur de l’avenir du PC, voir l’Huma qui nous parle que de refondation et de création d’un nouveau parti. Si le parti communiste change de nom et ne revient au vrai idéal communiste, je crois que j’irai voir ailleur.
2. "Olivier Dartigolles, l’apparatchik du PCF s’émancipe", Le Monde, 19 septembre 2007, 22:06
Définition de "Apparatchik" dans le Larousse :" Nom masculin péjoratif, Membre de l’appareil d’un parti politique, particulièrement d’un parti communiste ou d’un syndicat."
La journaliste du Monde sait choisir les termes exacts pour présenter une situation : le titre de l’article en annonce parfaitement la teneur...
Et le Monde reste Le journal de référence pour se construire une culture générale en vue des concours administratifs du fait de... son objectivité...
Boudda
3. "Olivier Dartigolles, l’apparatchik du PCF s’émancipe", Le Monde, 19 septembre 2007, 23:24
Nous avons une presse au niveau de la cuvette des WC et des journaleux que je n’aurais pas aimé croisé en d’autre temps. Le plus dramatique c’est que ces journaux sont payants et qu’ils s’achètent.
Ah, pour la petite histoire j’ai fait campagne pour M G B, avant j’ai dit ce que j’avais à dire, après j’ai respecté mes camarades qui ont opté pour MGB. Aujourd’hui, j’ai des propos qui ne sont pas loin de ceux d’O Dartgolles. Je suis un apparatchik, venant de ce journal, j’en suis fier.
J Claude
4. "Olivier Dartigolles, l’apparatchik du PCF s’émancipe", Le Monde, 20 septembre 2007, 02:25
"Comme quand, en décembre 2006, il doit défendre sa patronne comme candidate unitaire, alors que les autres forces antilibérales n’en veulent pas."
J’étais contre une candidature communiste à la présidentielle, et ce même avant le congrès de 2006, la claque prise par HUE en 2002 me suffisait amplement.J’étais pour le rassemblement antilibéral.
Ceci étant quand LE MONDE parle des autres forces antilibérales qui ne voulais pas de la candidature de MGB,c’était qui ces forces ?
C.AUTAIN combien de militants
SALESSE combien de militants
VILLIER combien de militants
DEBONS pareil qui avait son siège à FABIEN
BAVAY pareil
Seul MELACHON représentait une certaine force, et ce fut le plus digne de tous.
PIQUET ne représentait pas grand chose à la LCR
Alors quand le MONDE avec son anticommunisme perpetuel parle des "autres forces antilibérales
il déforme niplus ni moins que la réalité, évitant en outre de parler du choix de plus de 60% des comités antilibéraux de bases pour MGB.
Et quand il parle de ST OUEN il oublie de faire état du déchainement de haine vis à vis des cocos, notamment de gens de la LCR qui en d’autres lieux par ailleurs soutenaient BESANCENOT.
L. BOURSON militant PC à Levallois
1. "Olivier Dartigolles, l’apparatchik du PCF s’émancipe", Le Monde, 20 septembre 2007, 08:18
Cet article est dégueulasse, de la prose de guerre froide dont les informations mêlant vie privée et vie publique semblent tirées des fiches de police : je connais bien Olivier, c’est un ami, il mérite le respect pour l’intégrité dont il a toujours fait preuve à tous les niveaux même si je ne partage pas toujours ses positions comme celles exprimées par MGB et une partie des militants du Conseil National sur la difficile voie de l’unité du PCF après les années désastreuses qui ont précipité notre déclin sous la direction de camarades qui ne voyaient le salut qu’ accrochés aux basques et aux prébendes du PS. Olivier a été sali, par des gens dont le comportement méprisant vis à vis des militants de base comme moi, leur permettait de s’affranchir des règles élémentaires de l’honnêteté .
Le MONDE c’est du "People" et ça sent la haine du Communisme, preuve s’il en est la référence (Zappi a oublié BOVÉ) au prétendu rassemblement antilibéral dont l’échec est à trouver d’abord dans le microcosme de ces "généraux sans troupes", de ces baudruches qui furent et sont encore comme AUTAIN la coqueluche des médias. Ne vous inquiétez pas, je ne me sens pas coincé dans mes certitudes dans les murs d’une citadelle assiégée : je constate que l’affablissement du PCF dont le PS a cru bénéficier, fait aujourd’hui les beaux jours du SARKOZISME et le malheur des exploités de notre pays. JdesP