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On ne tire pas sur un être humain comme ça

Publie le mardi 8 mars 2005 par Open-Publishing
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HIER SOIR, à 22 h 45, la Goutte-d’Or à Paris donnait l’impression d’une zone en état de siège. Déployés par dizaines, policiers avaient massivement investi les recoins de ce quartier populaire de la capitale.

Le secteur du commissariat de la rue de la Goutte-d’Or, à deux pas de l’endroit où Balé habitait, était complètement bouclé. A cran, les forces de l’ordre semblaient promptes à réagir à la moindre alerte. « Vous reculez », hurlait ainsi une jeune policière à un groupe de passants au coin de la rue Myrha et de la rue Léon, sur fond de sirènes, hurlantes. « Allez vous coucher », lançait pour sa part un de ses collègues, à un jeune homme venu titiller une escouade en patrouille près du métro Barbès.

Derrière le calme apparent, le quartier semblait prêt à s’embraser à la moindre altercation. Des gens du quartier s’exclamaient : « Ce n’est pas normal. En plus, ce n’est pas la première fois, qu’un tel drame se produit. » « J’ai la haine en moi, on ne tire pas sur un être humain comme ça », disait Mad, révolté. « Ce n’est pas une bavure, c’est une faute professionnelle », ajoutait le jeune témoin.

Au bord de l’émeute

En début de soirée, l’annonce de la blessure de ce jeune d’origine malienne avait plongé le quartier au bord de l’émeute. Véhicules incendiés, pare-brise éclatés, poubelles renversées, panneaux de signalisation à terre, le quartier portait hier les stigmates des événements qui l’ont secoué. La vitrine de la pharmacie du boulevard Barbès avait elle aussi subi les assauts des habitants en colère. La police a effectué plusieurs arrestations. A 21 h 45, à la suite d’une course-poursuite, un jeune homme était plaqué au sol par plusieurs policiers rue Custine. Quelques minutes plus tard, toujours dans une certaine excitation, une nouvelle interpellation musclée intervenait rue Léon. Balé était bien connu dans le quartier où, hier soir, des jeunes évoquaient sa personnalité. « C’est un enfant que je connais très bien, un garçon très respectueux. Ce soir, toutes les mamans de la Goutte-d’Or sont dans la douleur », lâchait une mère de famille du quartier.

« Ils ont monté une barricade »

Christophe, habitant de la rue Myrha.

« Des jeunes ont occupé la rue Myrha à l’angle de la rue Léon, en face de chez moi, et je les ai vus monter une barricade. Il y a des chantiers dans la rue et ils avaient tous des choses en main, des cailloux, des planches...
Je les ai vus incendier trois ou quatre voitures et je crois des scooters. Il y a eu une heure assez chaude, entre 20 h 30 et 21 h 30. Ensuite, la police a chargé en force et a dispersé tout le monde. De façon assez ferme. Vers 22 h 30, cela restait calme, mais je ne descends pas dans la rue. Cela fait trois ans que je vis ici, et je n’avais jamais vu cela. »

Fernand, habitant de la rue de la Goutte-d’Or.

« Il y a quelques années, un jeune avait été tué dans le quartier et cela avait déjà provoqué une flambée de violence, mais notre rue est plus tranquille ces derniers temps, avec toutes les réhabilitations qu’il y a eues. C’est sûr, le quartier est un peu chaud et animé, mais globalement, nous ne sommes pas embêtés, nous les habitants, par tous les petits trafics qu’il y a. Ils font cela entre eux. Hier soir, de chez moi, j’ai bien vu la tension monter entre des jeunes et des policiers. Ça a castagné et la police a dispersé tout le monde en force. J’ai entendu des jeunes dans l’immeuble se donner rendez-vous dans la nuit. Je pense que cela ne va pas en rester là. »

Le Parisien

Messages

  • moi je sui une jeune fille de barbes qui abite aussi a la goutte d’or je pense que les flics avait tore je connai balé il est tré gentille il na jamais étai violent le pauvre il ne mériter pas sa !!!!!! les flics on tro menti au information il na jamais voulu se défendre jai bien vu la scene