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On peut être écolo sans être d’accord avec Hulot

Publie le vendredi 12 janvier 2007 par Open-Publishing
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La réponse d’Olivier Besancenot et de la LCR

Nicolas Hulot a proposé à l’ensemble des candidats de signer son pacte écologique. Parce que nous pensons qu’être écologiste, c’est être radicaux contre ce qui met en danger la planète, à savoir la course folle au profit, nous ne pouvons pas signer ce pacte.

La réponse d’Olivier Besancenot et de la LCR à Nicolas Hulot :

Le « pacte écologique » sur lequel vous interpellez les candidat(e)s comporte 5 engagements.

Le dernier engagement est de se prononcer sur les « dix objectifs » et les « 5 propositions » défendues dans le livre « Pour un pacte écologique ». Vous pourrez trouver dans le document ci-joint un commentaire argumenté sur ces propositions.

Nous partageons les trois engagements précédents et nous tentons, tant par nos propositions programmatiques que par notre participation active aux mobilisations écologiques, de traduire ces engagements en actes.

Par contre, nous ne pouvons absolument pas souscrire au premier engagement demandé. En effet, nous ne considérons pas que les enjeux écologiques soient « une priorité commune qui dépasse les clivages entre partis politiques ». Bien au contraire !

Nous sommes convaincus que pour fournir des réponses à la hauteur de ces enjeux, il faut s’attaquer à la racine du mal.

Les menaces sur la planète sont une des conséquences barbares du système économique et politique actuel : le capitalisme mondialisé. C’est la course au profit qui est responsable des désastres écologiques passés, présents et à venir. Ce sont les multinationales et leur concurrence exacerbée qui détruisent la biodiversité et menacent les conditions d’existence des hommes et des femmes. Ce sont les politiques irresponsables - nucléaire, OGM, agriculture productiviste, dilapidation des ressources naturelles (à commencer par l’air, l’eau et la terre) - qui sont en cause. Les différents gouvernements qui se sont succédé aux
affaires depuis trente ans n’ont pu freiner cette course vers l’abîme
parce qu’ils pas pu - ou pas voulu - s’affronter aux véritables
responsables. Que leurs héritiers directs paraissent aujourd’hui se
préoccuper d’écologie sans effectuer aucun retour critique n’a rien qui
puisse rassurer pour l’avenir.

A l’inverse, nous pensons qu’une transformation radicale, écosocialiste
de la société est nécessaire pour commencer à remédier aux dégâts du
capitalisme et du productivisme. C’est là, pour nous, un clivage
politique fondamental, à la fois légitime et indispensable.

Telle est la raison pour laquelle Olivier Besancenot ne souhaite pas
signer le « pacte écologique » en l’état. Ce n’est pas, vous l’aurez
compris, la marque d’une indifférence aux questions écologiques ou d’une
sous-estimation de leur urgence. Mais, au contraire, la conséquence d’un
engagement écologiste radical.

Naturellement, Olivier Besancenot est tout disposé à rencontrer Nicolas
Hulot pour échanger sur ces questions et poursuivre la discussion, à une
date et selon des modalités à convenir.

Réponse aux cinq propositions du pacte :
http://lcrangers.free.fr/spip/article.php?id_article=123

Messages

  • Communiqué de la LCR.

    Le mercredi 10 janvier, O.Besancenot a rencontré N.Hulot : une heure et demie d’échanges fructueux. O.Besancenot a rappelé pourquoi la LCR n’avait pas signé le pacte écologique dont le caractère très général et minimaliste ne permet pas d’orienter la lutte vers de véritables solutions écologiques aux problèmes actuels. Un accord et une ambition partagée se sont dégagés pour s’attaquer en urgence au réchauffement climatique, diminuer par quatre les gaz à effet de serre, développer une éducation à l’écologie afin de produire, consommer, se déplacer, se déplacer, se chauffer différemment.

    Au sujet de la taxe sur le carbone, O.Besancenot a fait part de son opposition à un projet qui dédouanerait les gros pollueurs en capacité de payer pour polluer. O.Besancenot a fait part de ses réserves quant à l’efficacité d’un vice-premier ministre en charge de l’écologie qui, en l’absence d’une politique globale, servirait plutôt de caution.

    En effet, une véritable politique écologique ne peut que s’affronter aux diktats de la Commission de Bruxelles. Il est, par exemple, indispensable de prendre des mesures pour développer le service public ferroviaire, le ferroutage au niveau européen, favoriser les transports en commun, remettre en cause le modèle productiviste européen en matière d’agriculture qui réserve 80% des subventions à 20% des exploitations. Le 11 janvier 2007.