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Orlando Zapata… une mort utile

Publie le dimanche 28 février 2010 par Open-Publishing

de Enrique Ubieta

Le manque absolu de martyrs dont souffre la contre-révolution cubaine, est proportionnel à son manque de scrupules. Il est difficile de mourir à Cuba, non seulement parce que l’espérance de vie est égale à celle des pays dits "civilisés" - personne ne meurt de faim, malgré le manque de ressources, ni à cause des maladies guérissables-, mais parce que la loi et l’honneur règnent.

Les "Dames en Blanc" et Yoani (Sanchèz) pourraient être arrêtées et jugées selon les lois en vigueur - dans aucun pays les lois ne peuvent être violées : par exemple, recevoir de l’argent et collaborer avec l’ambassade d’Iran (un pays considéré comme ennemi) aux États-Unis peut occasionner la perte de tous les droits civils dans cette nation-, mais elles savent qu’à Cuba personne ne disparaît ni n’est assassiné.

Par ailleurs, certains offrent leur vie par idéal pour le bonheur des autres, non pour leur propre intérêt. C’est ce qui s’est passé avec la mort lamentable d’Orlando Zapata, un prisonnier de droit commun – avec un lourd passé délictueux, n’ayant rien à voir avec la politique. Cela réjouit intimement ses hypocrites et "douloureux" partisans. Ceux-là mêmes qui ont transformé, après beaucoup d’allers et venues en prison, Orlando Zapata en "activiste politique", en ont fait le candidat parfait pour l’auto exécution.

C’était un homme "malléable" pour les groupuscules et facile à convaincre pour qu’il persistât dans une grève de la faim absurde, assorties de demandes impossibles (une cuisine personnelle et un téléphone dans sa cellule) qu’aucun des meneurs réels n’a eu le courage d’avouer.

Chaque grève antérieure de "dissidents" avait été annoncée comme devant déboucher sur une mort probable, mais les grévistes renonçaient toujours en bon état de santé. Incité et encouragé à poursuivre jusqu’à la mort - ces mercenaires se frottaient les mains dans l’attente qu’il meure, malgré les efforts permanents des médecins-, le cadavre de Zapata s’exhibe maintenant avec cynisme comme un trophée collectif.

Les médias -les mercenaires étasuniens et de la droite internationale-tournaient comme des vautours autour du moribond. Son décès est un festin. Ils l’offrent en spectacle. Ils ne s’apitoient pas de la mort d’un être humain mais ils l’arborent presque avec joie et l’utilisent à des fins politiques préméditées. Le cas de Zapata me rappelle celui-là de Pánfilo : les deux ont été manipulés et, d’une certaine façon, conduits à l’autodestruction de manière préméditée pour satisfaire des nécessités politiques étrangères : l’un encouragé à une grève de la faim persistante de 85 jours (il en avait déjà réalisé d’autres qui, antérieurement, avaient affecté sa santé) ; l’autre, alors qu’il était en plein processus de désintoxication alcoolique, invité à boire pour qu’il dise face au tribunal ce qu’on voulait lui faire dire.

Je me demande si cela n’est pas une accusation contre ceux qui s’approprient maintenant sa "cause". Ils ont raison d’affirmer que c’était un meurtre, mais les médias cachent le véritable assassin.

(traduit de l’espagnol par Pierre Huguet)

Source : http://www.cubadebate.cu/opinion/2010/02/24/zapata-un-muerto-util/