Accueil > Oum Zaman , 2000 et désormais six
Oum Zaman * déchire le ciel de ses cris
quand disparut la rectitude du matin
et nous , appuyés sur l’ombre de nos mains,
les joignons dans les creux
laissés par une veille de brouillards
inapte à estomper l’épouvante
Falloujah et Ramadi de leurs pouces
abaissent les paupières de leurs enfants
retardant l’effroi
il pleut des étincelles vertes
et s’affaissent, dans un sifflement troué de lueurs jaunes
tous ceux qui jonchent maintenant
la terre épuisée de s’ouvrir pour les accueillir
Les montagnes déclinent leur puissance
retiennent le manteau de la nuit
Naplouse , Rafah
couvrent les conques de leurs enfants
et c’est dans l’intervalle entre deux chars
et de deux avions assourdissants
qu’ils prennent sommeil
S’érodera
la perfection de la machinerie
à ravager
La mort infime
sera ridicule face à la simplicité
de l’émeute
Badia Benjelloun
* "Mère du Temps"