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PCF. Départs et interrogations

Publie le lundi 29 mars 2010 par Open-Publishing
7 commentaires

de Mina Kaci

Plusieurs personnalités annoncent leur prochain départ du PCF. D’autres militants critiques hésitent. Le débat porte sur l’avenir.

La salle parisienne s’avère trop exiguë vendredi soir pour recevoir les quelque deux cents personnes qui ont répondu à l’invitation de l’association Communisme en mouvement les incitant à réfléchir à un éventuel départ collectif du PCF et à la construction d’une force bannissant la forme parti. Il y a là des adhérents d’expérience, avec des décennies de militantisme dans cette formation politique dans laquelle ils ne se reconnaissent plus.

« La structure actuelle du PCF est fossilisée, elle est irréformable. Le patrimoine communiste est en train d’être dilapidé. Il faut cesser de perdre son temps dans le parti », dit l’historien Roger Martelli, l’un des principaux artisans de la refondation. « Continuer à être un peu dedans et un peu dehors ne peut maintenant qu’entraîner de l’impuissance », souligne Pierre Zarka. « Nous avons besoin d’avoir les mains libres pour élaborer une forme de la politique qui ne dépossède pas les citoyens et une forme d’organisation qui ne cherche pas à se substituer à eux.

Les mains libres mais aussi et surtout l’esprit libre », poursuit l’ex-directeur de l’Humanité. Pierre Zarka, Roger Martelli, tout comme Gilles Alphonsi, Patrick Braouezec, député, et Pierre Mansat, adjoint au maire de Paris, annoncent ce soir-là leur départ du PCF, dans une atmosphère où règne à la fois le déchirement de devoir quitter sa famille et l’espérance d’une nouvelle vie militante. Certains, comme Daniel Brunel, ancien vice-président du conseil régional d’Île-de-France, certes très critique, entendent rester dans leur parti. Comme lui, certains autres hésitent à rompre les liens. Ainsi, Bernard Calabuig  : « Quitter le PCF oui, à condition que cela permette de libérer les énergies. »

Mais d’autres ne sont pas loin de rendre leur carte, à l’image de Lucien Sève  : « Il est possible que je prenne cette décision. Mais pour aller où  ? Une nouvelle force politique est un océan de problèmes. Pourquoi certains sont réticents à garder le mot “communisme” ? Comment faire pour que tout le monde participe à l’élaboration. Nous sommes à la fin d’un cycle mais comment en ouvrir un autre  ? »

Ces questions obsèdent ce philosophe pour qui « le vrai problème, c’est de travailler » afin de produire de la réflexion. Autant d’interrogations qui traversent l’assistance, particulièrement partagée sur l’avenir.

Il y a ceux qui préfèrent continuer à s’investir au sein du Front de gauche, estimant qu’il constitue « un espoir ». D’autres veulent transformer cette alliance en une force successible de transcender les partis « à gauche de la gauche ». « Personne ne comprendrait que l’on crée quelque chose d’autre maintenant que le Front de gauche existe et s’installe dans le paysage politique », souligne Julien, l’un des rares jeunes participants à la rencontre.

Mais trois heures de réunion ne peuvent venir à bout de cette nouvelle aventure, ce « nouveau départ », comme le stipule une proposition de texte, que d’aucuns sont appelés à amender, avant de la rendre public, sans doute à la mi-avril.

http://www.humanite.fr/2010-03-29_Politique-_-Social-Economie_PCF-Departs-et-interrogations

Messages

  • ..., "« Continuer à être un peu dedans et un peu dehors ne peut maintenant qu’entraîner de l’impuissance », souligne Pierre Zarka." ....

    Et bien mi ça me plait bien ça !!!
    Ils reconnaissent qu’ils étaient et dedans et dehors, ... mais ne disent pas comment dans cette situation ils ont pu ces grands personnage occupé malgrés tout les postes et responsabilités qu’ils "occupaient", ... occuper au sens strict (si vous voyez !!!?).

    Et "on ne comprend pas l’attachement au mot Communiste", bah, aller !!!
    Là, je m’epoustouffle ;-)

    Votre depart (mais ne faite pas le coup des tournées d’adieu à la Jonie Halidai)
    fait comme un bol d’air, il donne du frais !!!
    Profitons’en pour retrouver en tout cas de la clarté en nous libérant de ces valises de plomb là .

    Que chaqu’un prenne (dans le Front de Gauche) sa place, çàd eux la leur et nous la notre et vous verrez que l’on avancera mieux

    Bonne niouses ;-)

    Eli

    PCF, fede du Rhone

    • Rien de plus vrai, que chacun fasse un max pour le FG et le "bon dieu", c’est sûr, reconnaitra les siens !

    • Eh oui, facile de se faire plaisir, de montrer sa grande déception, mais...et après...

      Faites donc un petit tour à l’intérieur du parti de gauche profond... quand on parle avec eux, ils mesurent l’expérience de se séparer du grand frère...

      S’il suffisait de claquer des doigts pour devenir soudain une organisation immense dans laquelle tout le monde se jetterait...

      C’est sans compter que les institutions officielles de ce pays ont tout mis en oeuvre pour que n’existent que deux partis, le reste ne sera que du marginal...Même si ça ne me convient pas, les faits sont têtus...

      En plus, cerise sur le gâteau, à l’intérieur de ces marginaux où existent plein de grandes valeurs, ils se divisent et se redivisent en groupes de plus en plus insignifiants donc le pied pour nos adversaires de classe !

      Seule l’idée communiste reste l’outil d’interpellation d’un noyau important de personnes avec pleins de nuances voire de divisions.

      Hormis l’idée communiste rien n’émerge des centaines d’autres organisations ou associations.

      Même ces rénovateurs ne veulent pas s’écarter de cette idée, ce sont les formes pour développer cette idée qui ne leur conviennent pas, sans compter tout ce que d’autres disent mieux que moi et qu’on ne peut pas empêcher... Une autre organisation ? oui et laquelle ? Pour l’instant dans notre monde on n’a pas trouvé mieux sinon ça se saurait...

      En attendant, en face ils réussissent toujours bien leur coup et ça leur profite bien...

      Un coco de la maison mère en 40.

    • je partage ce que tu dis...

      une remarque , cependant : les copains qui s’en vont en ont marre d’être TOUJOURS considérés comme étant une opposition , à qui donc on ne confie plus aucune responsabilité , aucun mandat ; suffit-il d’émettre une opinion différente pour être un mauvais communiste ?

      je ne le crois pas

      je comprends qu’à la fin ils s’en aillent ; et je me dis qu’en fait ON LES A POUSSES DEHORS !

      Etienne

    • Mi, ... suis d’accord avec ti ;-)

      Travaillons à se mettre ensemble (dans le parti, et finalement partout, ....!),
      Sinon, t’es "personne" :-(

      Le parti notre PCF, ... ce n’est pas comme dans Amélie Poulain !!

      Developpons les moyens pour partager, reflechir c’est à dire aimer finalement, .... !

      Courage

      Eli

    • Je regrette, mais, pour ma part, je ne considère JAMAIS un camarade en fonction de son alignement, du moment, sur les thèses du niveau supérieur, mais UNIQUEMENT en fonction de son travail militant, et de son engagement dans les luttes soutenues par le parti.

      Sur ce terrain, force est de constater que depuis qu’ils ont envoyé leurs signatures à Bové (avril 2007), leur activité politique, sous quelque sigle que ce soit, n’est pas éblouissante...au point de pouvoir exiger telle ou telle position sur des listes électorales. Pour exister ils en sont réduits à faire du "retenez-moi où je pars", moi je n’ai plus assez de forces pour les retenir...

  • C’est dure à entendre de la part de ceux qui depuis des années sont allé à la soupe et on fait carrière grace au parti et à la masse de travailleurs qui se sont battu pour un idéal. Le grand problème du parti vient, me semble t il, du
    recrutement des dirigents. Contrairement à ce qui se passait avant( les
    dirigents issus du monde du travail et du syndicalisme) nous en sommes arrivé à des dirigents issus directement du monde étudient ou associafif sans passer
    par la case salariés militant,et ce n’est pas propre au seul parti,et l’on en paie
    les conséquences. L’affaiblissement voir la disparition du parti serait un coup dur
    pour les travailleurs ce qui ne veux pas dire qu’il ne faut rien bouger mais,comme on dit en rugby, enrevenat aux fondametaux : lutte de classe,
    internetionalisme etc.. ; en quelque sort COMMUNISME. JP