Accueil > POLICE PARTOUT, MUSIQUE NULLE PART !

POLICE PARTOUT, MUSIQUE NULLE PART !

Publie le mercredi 1er mars 2006 par Open-Publishing

POLICE PARTOUT, MUSIQUE NULLE PART !

Communiqué du CNT-STE92

UNE RENCONTRE AUTOUR DU C.P.E. INTERROMPUE PAR LA POLICE

Vendredi 24 Février 2006, le Syndicat CNT des Travailleur-euse-s de l’Education du 92 (CNT-STE92) organisait une rencontre festive et musicale au siège de sa Confédération dans le XXème arrondissement de Paris. Cette rencontre devait permettre de sensibiliser à la lutte contre le CPE et de contribuer à la financer.

Peu avant la fin de la soirée, après plusieurs passages et menaces, les forces de l’ordre nous ont menacé de dresser amende pour « tapage » et d’arrêter le concert de force. Ne voulant prendre aucun risque, nous avons mis fin à la rencontre et décidé de rendre public ce cas flagrant d’ingérence policière.

La Confédération Nationale du Travail dispose d’un siège au 33 rue des Vignoles à Paris (XXème). De nombreuses fédérations et de nombreux syndicat y ont leurs locaux. Nous disposons également d’une « grande salle » dans laquelle nous proposons meeting, réunions, repas, projections et rencontres musicales.

Nous sommes conscients de la gêne que ces derniers événements peuvent causer au voisinage. C’est pourquoi ils n’ont lieu qu’une fois par mois, en fin de semaine et terminent au plus tard à 23h15. Le concert du vendredi 24 février allait terminer à 23h, la salle aurait été vidée à 23h15 et la rue aurait été calme à 23h30. Malgré cela, la police a décidé de mettre un terme à cette soirée, refusé la médiation et choisi de nous opposer une démonstration de force brutale (deux voitures, une fourgonnette, troupes quadrillant le quartier et rue bloquée).

La Confédération Nationale du Travail avait en effet reçu deux jours avant cette soirée une lettre lui demandant l’arrêt sans négociation de tout « concert » en son siège. Ayant reçu ce courrier au dernier moment, nous avons décidé de maintenir une dernière rencontre musicale. Celle-ci était déjà toute organisée, nous ne pouvions l’annuler sans préavis. Nous avons bien pris en compte la demande officielle et veillé soigneusement au respect des horaires pour ne pas indisposer le voisinage.

Nous tenons à déclarer solennellement que nous avons décidé de mettre un terme à la soirée sous la pression policière, alors que le voisinage lui-même accueillait bien la soirée. De nombreuses personnes du quartier y ont assisté et en étaient ravis. Nous tenons à dire que nous savons de quoi sont capables les forces de l’ordre. Lors d’une précédente rencontre musicale, la police avait fait usage de gaz lacrymogènes et avait distribué sans raison les coups de matraques. C’est donc bien pour assurer la sécurité des participants à la soirée que nous y avons mis fin.

Nous demandons fermement et publiquement : qui dérange le plus le voisinage ? Est-ce un regroupement festif et bon enfant, bien encadré, qui a lieu une fois par mois, qui ne finit pas tard, qui est ouvert à tous et toutes et qui anime un quartier ? Ou est-ce la démonstration de force policière, le quadrillage d’un quartier, le déploiement de troupes, les propos méprisant de la police et le barrage sans raison d’une rue empêchant toute circulation ? Pourquoi une mobilisation sociale et festive, fruit d’un engagement permanent dans la vie des quartiers, est-elle interdite arbitrairement sans médiation ?

Nous sommes conscient de la gravité relative de cet événement. Mais nous disons qu’il est représentatif d’une situation globale : la criminalisation des mouvements sociaux et la dérive sécuritaire de notre société. Nous dénonçons fermement l’attitude des « représentants » et de la police à notre égard et nous exigeons que de telles rencontres musicales et syndicales puissent toujours avoir lieu au siège de notre Confédération.

CNT-STE92 - ste92@cnt-f.org