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POUR GAGNER

Publie le mardi 12 décembre 2006 par Open-Publishing
6 commentaires

Une grande fatigue s’empare de moi à la lecture de nombreux textes. Allez, les jeunes, on arrête de carburer au shit AOC d’Amsterdam, on arrête d’halluciner, on range les éléphants roses dans le coffre à jouets et on revient un peu sur terre.

La réunion des 9 et 10 décembre a débouché sur l’impasse. Elle était prévisible. Pas besoin de lire dans les viscères d’une urne bourrée pour la prédire. La tentative de passage en force d’une fraction du PCF n’a pas été conduite à son terme. Il faut en féliciter, et tous les non-communistes, et la volonté unitaire de tous les communistes réalistes qui ne sniffent pas la ligne du Colonel Fabien.

Comment en sortir maintenant ? Chacun propose son petit truc. La votation citoyenne est une fausse bonne idée. Chaque encarté va nous trouver trois compagnons de route et MG Buffet va nous sortir 200 000 voix du chapeau. En Limousin, vieille terre rouge, on ira même faire voter dans les maisons de retraite. Et pas qu’en Limousin. Le collectif de Paris XVII a vu une personne de 91 ans venir voter. La carte du PC est un élixir de jouvence.

« Toute la question posée aux stratèges de l’autre gauche est de placer le choix du candidat à l’endroit où l’on peut capter la force politique disponible la plus grande. » (Jean-Luc Mélenchon)

C’est encore aujourd’hui la seule question qui vaille. Nos méthodes pour désigner un candidat ont échoué. Eh bien, délaissons-les !

Arrêtons de prendre en compte la volonté de rassembler nos petites forces tant bien que mal. Prenons plutôt en compte la volonté de rassembler le plus grand nombre de suffrages autour des idées de transformation sociale. Il s’agit avant tout de répondre aux cris de détresse de tous ceux qui sont les plus durement frappés par les dégâts de la mondialisation libérale.

Que faire pour rassembler le plus nombre de suffrages ? Un premier point réunit le consensus parmi nous. Nous souhaitons une candidature unique. Tous les candidats à la candidature nous disent souhaiter l’unité. Demandons-leur en conséquence de retirer leur candidature comme l’a fait José Bové. Cette première étape clarifie les choses. Ceux qui refuseraient éventuellement de se retirer seraient tenus pour responsables de la division et nous saurions quoi penser de leur sincérité.

Un deuxième point réunit le consensus parmi nous. Nous ne voulons pas d’une candidature de témoignage. Nous voulons bien peser, aussi lourdement que possible, sur le scrutin présidentiel. Peser sur les politiques à venir. Pour cela nous avons besoin de rassembler tous ceux qui ont contribué au succès du NON de gauche le 29 mai 2005. La LCR doit nous rejoindre et, dans ce but, nous devons nous assoir à la table des négociations jusqu’à un accord.

Maintenant que nous n’avons plus de candidat examinons les candidatures potentielles.

Marie-Georges Buffet représente le PCF. Nous nous souvenons tous du pitoyable résultat obtenu par Robert Hue le 21 avril 2002. Ce n’est pas ce que nous ne souhaitons. Des anticommunistes notoires, dont Georges Séguy et Jack Ralite, ont tenu à le dire eux aussi à leur manière : « Nous sommes en train d’engager quelque chose de bien plus grand que nous-mêmes, donc de difficile. » Le cinéaste Guédiguian ne le souhaite pas. Patrick Braouezec ne le souhaite pas. Une tapée de communistes du rang ne le souhaite pas.

Clémentine Autain et Yves Salesse sont inconnus hors d’un tout petit cercle de militants. Le résultat électoral de l’une ou de l’autre sera bien évidemment en rapport avec cette absence de notoriété. Ce n’est pas ce que nous ne souhaitons. Ces considérations ne sont que réalistes. Elles ne mettent en cause, ni la valeur de ces personnes, ni la valeur de ce qu’elles représentent.

Nous pourrions aussi présenter une personne inconnue choisie de façon symbolique en raison de sa situation sociale catastrophique. Certains ont proposé de présenter une personne inconnue, membre du PCF pour faire plaisir à Marie-George, et fortement engagée dans le mouvement social. Là encore le résultat électoral sera à la mesure de cette absence de notoriété.

Olivier Besancenot a dit clairement qu’il ne souhaitait pas être le candidat unitaire si la LCR intégrait pleinement la gauche de transformation sociale.

Il nous reste José Bové. C’est la solution de raison depuis le début. C’est le seul de nos candidats potentiels qui jouisse d’une notoriété bien établie. Le seul de nos candidats qui jouisse d’une grande popularité chez les plus mal lotis. Le seul qui apporte une différence significative aux résultats des urnes. Il faut le répéter puisque cela semble être oublié.

« Le 21 avril 2002, la gauche a perdu parce qu’elle n’avait pas su répondre aux attentes des citoyens et citoyennes les plus touchés par la précarisation sociale généralisée. » (José Bové)

En 2007 la VRAIE gauche perdra si elle ne sait pas s’adresser aux plus pauvres. Une élection ne se fait pas seulement en s’adressant aux classes moyennes dont nous sommes tous au sein des collectifs. Une élection ne se fait pas seulement sur des idées. Une élection se fait aussi sur la notoriété, sur l’image, sur les symboles et les sentiments véhiculés par le candidat en sus de ses idées.

Je ne vais pas répéter ce qui a déjà été écrit à ces adresses :

http://revoltes.free.fr/spip.php?ar...
« Ce ne sont pas les collectifs qui vont élire le président et les députés, ce sont les électeurs. » Une bonne synthèse.

http://www.alternativeunitaire2007....
« Au second tour il y aura Bové ou Le Pen »

http://www.alternativeunitaire2007....
« L’image de José Bové auprès de Yasser Arafat assiégé à Ramallah est encore dans toutes les têtes de la jeunesse des quartiers populaires »

http://www.alternativeunitaire2007....
« Ils ne savent pas parler à ceux pour qui la vie est une course de bête traquée. »

Le seul nom de Bové donne son caractère pluriel à notre campagne, incarne de manière simple notre mouvement dans ce qu’il a de neuf, donne son caractère social ancré dans la réalité des difficultés quotidiennes que vivent des millions de français. Il permet de marginaliser les candidatures « de témoignage ». Il permet de s’opposer au faux « vote utile » en faveur de Madame Royal. Il permet de combattre efficacement le vote Le Pen. Et il permet le retour aux urnes d’une partie des abstentionnistes, douze millions de citoyens en 2002 dont mézigue, écœurés de l’absence de choix politique.

Un ticket avec Autain, Besancenot, Braouezec, Buffet, Mélenchon, Salesse, porté par le nom de José Bové, serait promis à un résultat insoupçonné par les classes moyennes. Tout comme elles ne voyaient pas venir Le Pen en 2002. Ou comme elles ne voient toujours pas Le Pen en 2007.

Je m’inquiète beaucoup de tout ce qui conduirait à la fin du processus unitaire et remettrait à long terme la possibilité d’une transformation sociale. Alors même que ce besoin est URGENT pour un nombre toujours croissant de nos concitoyens.

Les pauvres, les méprisés et les humiliés ne peuvent pas attendre.

Hubert de la gauche d’en bas

P.S. Un petit rappel avant de me tomber sur le poil. José Bové n’est PAS le candidat de mon choix. J’ai une autre préférence à titre personnel. Mais je suis un intellectuel bien frotté de culture élitiste. J’ai une vie plutôt confortable. Mon opinion personnelle ne vaut rien du tout d’un point de vue électoral.

Messages

  • ET OUI !!!

    allez allez, décidons-nous vite !

    Tous derrière (devant et à côté) de José !

  • Bravo. Le texte le plus constructif, convaincant, tourné vers l’avenir que j’ai lu aujourd’hui.

  • bonsoir,

    Cette démonstration est pleine de bon sens_et si nous retenions cette hypothèse

    nous serions effectivement au deuxième tour !!

    Seulement, quand on analyse l’attitude du PCF et de MGB, il est clair que ce sera NON

    pour eux !!

    Et à ce stade, je me pose beaucoup de questions _quant à leur attitude et déclarations

    dans les médias depuis dimanche !!

    Et si ; cette crispation n’était autre qu’il leur faut absolument cette première place

    pour négocier des places pour le pcf aux deux élections_présidentielles et législatives !!

    Voilà, c’est ma réflexion

    Marc

  • Bon je suis pas du tout dans els collectifs anti libéraux meme si je les suit car ils représentent mon seul espoir de ne pas voter blanc...
    Je suis pas non plus quelqu’un qui regardce ça depuis ses pantoufles, j’ai mes propres engagements et actions.

    Alors je vais vous donner mon point de vue rapidement.

    Buffet et le PC : aucune chance. Outre que le PC est complètement décrédibilisé, outre que si elle passe cette initiartive va éclater ou du moins perdre beaucoup, outre qu’ell en’est pas du tout convaincante ou crédible, il s’agit là d’un parti avec une logique de bureaucrate, des plans sois disant matérialistes en tout cas éléctauraux. Les décisions viennet d’en haut. La logique n’est pas celle de l’espoir mais du calcul. Je ne dit pas qu’il ne faut pas calculer, mais il ne faut pas faire que ça. Les instances dirigeantes du PC, vieux parti moribond voient dans ce mouvement une oppourtunité de se refaire une jeunesse, pas un espoir pour la gauche en 2007. Ils ne cherchent pas à porter les intéret du mouvement anti libéral mais ceux du PC. Et je parle bien des bureaux nationaux, des pontes du partis car c’est là la logique des parti : tout vient d’en haut. Or ce qui fait la force de votre mouvement c’est bien que c’est une base citoyenne associée à des organisation qui le fait bouger ; ce sont les militants plsu que les leaders. Alors si un cadidat est élu par des directives de partis, tout est perdu à mon sens. Voilà pour quoi MGB n’est pas une option envisageable.
    Pourquoi il ne faut pas une logique majortitaire ? Parce qu’on la vu ce WE : une logique majoritaire est tro pfacilement manipulable par un parti tel que le PC.
    Je finirait par Coluche : Vous savez quelle est la différence entre le PC et le bea_ujolais nouveau ? Le Beaujolais lui il est sur de faire 12.5%

    Pourtant je ne suis pas d’accord avec la raisonement de Bové comme candidat. Sa notériété vous desservira. Qu’il soutienne cette liste sera un plus clairement, il sensibilisera une population engagée et pas toujours vitante. Mais en tant que candidat il desservira en liguant contre lui tout ceux qui le juge trop extremistes ou à l’inverse trop calculateur. Bivé est certes assez populaire, mais il prete finalement plus à rire qu’à la confiance poru une majorité.

    Mais surtout je suis persuadé que vous ne devez pas choisir voitre candidat par sa notoriété. La force de ce mouvement c’est d’etre un mouvezment uqi part de la base. Il faut que le candidat qui vous représente soit votre représe"ntant, que sa force, sa crédibilité, vienne de vous, de la base, de son écoute et de son respect d’une démocratie aussi bien dans les textes que dans les faits. Il ne faut surtout pas que ce soit l’inverse, que vous vous appuyez sur la notoriété d’un leader en lui apportant votre soutient.
    Il faut jouer la carte de l’engagement individuel, de la force politique tirée de la participation. Tant que l’on votera pour déléguer notre pouvoir sans nous préoccuper de la suite, tant qu’on ne votera pas dans une logique de participation nous ne ferons pas progresser la démocratie.
    Ces mots peuvent paraitre reveurs et utopiques mais ils ne le sont pas. A l’heure d’aujourd’hui les luttes sociales s’essoufflent de plsu en plus, sont de plsu en plus dictées par les médias. Les aprtis d’extremes gauches, et de gauche perdent leur crédibilité tandis que le PS est clairement au centre si ce n’est à droite. Nous ne pouvons lutter sur le plan du calcul, de la manipulation. D’une part nous n’avons aucune chance, d’autre part ce n’est pas comme ça que nous avancerons. Si nous nous appuyons sur un pouvoir central, sur des décisions concentrées entre des mains qui ne s’informent pas auprès de la base nous allons nous planter.
    Notre terrain c’est celui de l’angagement citoyen. C’est dire que la sphère politique se fout de notre gueule depuis trop longtemps. Ils n’ont plus rien à voir avec nous, ils ne nous représentent plus. Nous voulons un candidat (ou une candidate) qui nous représentent au lieu de se présenter à nous. Nous voulons des représentant qui cherchent notre soutient au lieu de nous l’extorquer. Nous voulons une démocratie de fait et non de texte. Le pouvoir doit se baser sur la participation citoyenne et non la démagogie et le populisme.

    Tout cela je suppose que vous le savez déjà. Mais repensez-y. Ne choisissez pas un candidat en fonction de son image. Ce n’est pas le marketing électoral qui nouspermettra de gagner mais bien l’engagement de chacun. Ce n’est pas le leader qui portera un tel mouvement à la victoire mais bien sa base. en militant activement, en faisant campagne autour de sois.

    Donc ni MGB ; ni Besancenot, ni Bové (qui a eut la sagesse de se retirer, ce qui m’a surpris). reste Autin et Salesse. effectivement je ne les connait pas. A vous de voir. Si je vote pour ’lun d’entre eux, je voterai en faisant confiance au mouvement plsu qu’au candidat.

  • AH... HUBERT,

    ... j’ai cherché dans tes propos ce qui pouvait te permettre de te baptiser "de la gauche", mais je n’ai pu y trouver que le justificatif "bonisseur de la la Bath".
    Regrets !

    NOSE

    • ET POUR ÊTRE CONSTRUCTIF...

      ... j’ajoute que je trouve bien plus intéressante la longue intervention, dans le forum ouvert par Patrick BRAOUZEC sous le titre "Y croire encore", des camarades du collectif de Roussillon (38) Isère.
      En effet, ils présentent une synthèse très fouillée et argumentée qui met en lumière les défauts de notre rassemblement et certaines pistes pour y remédier.

      NOSE