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POUR L’ INDEPENDANCE DU MOUVEMENT ANTILIBERAL !

Publie le jeudi 21 décembre 2006 par Open-Publishing
4 commentaires

L’organisation d’un vote interne des adhérents du Parti communiste français ne peut pas être la réponse attendue au blocage actuel du Mouvement antilibéral. Ne nous y trompons pas. Ce n’est pas un signal fort en direction du Mouvement antilibéral qui est ainsi émis par le PCF. Malgré l’affichage qui en est fait, cette initiative est une tentative de réponse à une crise interne que ce Parti rencontre et qui handicape son fonctionnement. Cette crise a été déclenchée par le rejet de la candidature qu’il propose et qui à l’épreuve du consensus a fini par diviser en partie son propre camp.

En rejetant la candidature de sa première Secrétaire, c’est la place dominante du PCF au sein du Mouvement et la dépendance aux choix d’un parti déjà organisé qui sont rejetés par la base des militants non communistes. Hors, à ce niveau des intérêts contraires se télescopent.

La logique de parti ne peut accepter une situation incertaine pour son avenir. Cette pensée n’est pas le fait de militants dans les Comités locaux, mais bien celui de l’appareil central du parti, qui réagit dans un réflexe de survie. Par la réitération d’un vote déjà exécuté, il a adressé de manière implicite à son tissu militant un message signifiant qu’il est en difficulté, voire en danger. Il sonne le rappel des troupes dispersées et en appelle à se ranger derrière lui en confirmant sans ambiguïté le premier vote. C’est ce qu’on dénomme la discipline de parti !

Le PCF, à la lumière de ses faibles résultats électoraux de ces dernières années, a fait un choix historique. Pour la première fois, il a accepté à une majorité écrasante (96%) de ne pas engager son champion sous ses couleurs. Dans le scénario qu’il a écrit, il n’a cependant jamais imaginé que son candidat ne serait pas celui du Mouvement antilibéral. La preuve en est la réponse de MGB lorsque la question suivante lui a été posée par un journaliste : « Resterez-vous dans le Mouvement si vous n’êtes pas choisie ? » Sa réponse fut édifiante : « le Parti se réunira et décidera ! » L’engagement du PCF n’était donc pas dénué de tout !

L’enjeu est bien réel ! Il est même de taille, mais difficilement avouable : des élus, des permanents, un financement et par là même la pérennité du Parti. Il ne peut se résoudre à se diluer dans la mouvance antilibérale sans en apparaître à minima comme l’élément dominant. Il y va de son existence à terme.

Sa Secrétaire n’a récemment laissé aucun doute sur la suite. Une fois confortée par le parti, en cas d’absence de consensus avec les organisations sur son nom « il faudra travailler dans les collectifs avec ceux qui veulent aller de l’avant » a-t-elle déclaré à la presse ! Exit donc les autres, ceux qui ne sont pas d’accord avec sa candidature ! Plus question de la recherche d’un consensus à l’extérieur du Parti !

Par un tour de passe-passe, (certains ont parlé de passage en force) c’est donc bien le PCF qui est en passe de choisir le Candidat du Mouvement antilibéral ! Le risque est grand qu’il ne reste après le dépôt officiel de la candidature que les communistes et quelques alliés, mais le Parti a évalué les différentes éventualités et sa priorité actuelle est de sauver (provisoirement) les meubles.

Les militants du PCF porteront alors seuls ou presque le label antilibéral. Qui sera alors en mesure de vérifier dans les Comités leur véritable composition ? Tous les points concernant ces impératifs n’ont jamais été pris en compte et négociés lorsque a été pensé le processus du double consensus réunissant à la fois des forces diffuses et un parti structuré, ce qui est loin d’être un détail négligeable. A ce niveau, le Comité national de coordination du Mouvement a fait preuve de beaucoup de légèreté.

D’où un dialogue de sourd qui s’est engagé ensuite dans la tentative de double consensus. Le second étage de la fusée n’a pas fonctionné. Il ne pourra pas fonctionner ! La fameuse pétition pour le retrait de la candidature de MGB n’était que le symptôme visible d’un mal sournois, le geste maladroit d’une bouteille lancée à la mer et attrapée au vol par des membres du Comité national insuffisamment éclairés sur le plan de la stratégie politique. Ces derniers se sont rendus compte mais un peu tard de leur bévue et de leur enfermement.

Paradoxalement, pour essayer de débloquer le processus de désignation, le mouvement antilibéral mise sur un respect des grands équilibres et se focalise sur des appels désespérés à des messies providentiels : Besancenot, Bové, un autre candidat PC...L’absence de réponse positive fait apparaître le mouvement comme étant dans l’incapacité de se hisser comme une véritable force politique indépendante.

Pris dans la tourmente, le mouvement a pourtant des atouts qu’il a oublié au fil du temps : il est issu du peuple et porté par la base, il refuse la logique des partis majoritaires qui était celle du OUI au TCE. Il s’est déterminé au départ en cherchant à faire de la politique autrement. Paralysé par les enjeux électoraux de la présidentielle, il a perdu de vue ses fondamentaux. Il a délégué le pouvoir au Comité de coordination national et aux partis qui disposent maintenant de son destin. Les Comités unitaires locaux qui sont l’essence même du mouvement regardent vers le haut et restent figés dans l’attente qu’on décide de leur sort.

Il est temps qu’ils recadrent les enjeux et se repositionnent sous peine d’être marginalisés et de disparaître. Sans eux, le Comité national et les partis ne sont rien dans le Mouvement ! Ils ont laissé le processus de décision s’inverser. Qu’ils arrêtent donc de rechercher un schéma pyramidal sur le modèle politique traditionnel et persistent avec la même orientation que celle qui leur a si bien réussi jusqu’à présent. Il faut reprendre le pouvoir concédé.

Le mouvement antilibéral est aujourd’hui à un tournant. Où il ne réagit pas et il se désagrège, où il s’affranchit avant qu’il ne soit trop tard de toute tutelle et il se donne un sens. En s’affranchissant, il s’affaiblit en apparence (il ne peut plus compter sur l’aide matérielle des partis), mais il se renforce en conservant son âme et assure son implantation en tant que force autonome dans le paysage politique français. Pour avoir une chance de réussir, il doit le faire avant le vote du PCF !

Ne nous trompons pas dans l’ordre que nous voulons imprimer aux événements. La construction de notre mouvement dans le temps pour qu’il grandisse est notre priorité. La candidature à la présidentielle n’est qu’un épisode de notre histoire commune. La problématique de cette candidature ne doit pas être notre tombeau. Pour éviter de subir le cours de cette histoire, nous ne devons pas laisser le soin à d’autres de décider pour nous !

Proclamons dès maintenant l’indépendance du Mouvement antilibéral ! Provoquons des Etats généraux ! Sur la base des Motions des Coordinations départementales 34 et 31, annonçons immédiatement pour janvier 2007 la convocation de la Convention nationale de tous les Comités unitaires locaux !

Simbalito

Messages

  • L’important, pour la secrétaire nationale du PCF, c’est de trouver « une solution pour que la gauche gagne et réussisse » et de « rendre possible le très large rassemblement politique qui peut changer la donne à gauche, battre la droite et ouvrir en 2007 pour notre peuple une nouvelle période de progrès social et démocratique ». On peut même penser que, dans un « très large rassemblement populaire », il doit y avoir la place pour quelques dirigeants de l���UDF...

    Le décor est donc planté. On dirait même que, dans une stratégie globale de captation de militants et d’électeurs, les démarches de Marie-George Buffet, Ségolène Royal et Dominique Voynet ressemblent étrangement à un partage de tâches et de rôles en vue d’une opération politique ultérieure. Peu importent les divergences politiques affichées, ou les hypothétiques rivalités personnelles. En l’occurrence, on peut raisonnablement penser à une alliance d’intérêt jugée incontournable par la coupole du PCF.

    Des procès d’intention, des phrases extrapolées ? Honnêtement, je ne le crois pas.

    Dans un entretien publié par L’Humanité le 23 novembre, la dirigeante du Parti communiste revient à la charge : « Si je disais à l’une ou l’un de ces salariés rencontrés dimanche, si je disais aux familles en attente d’un logement que notre rassemblement n’aspire qu’à témoigner du bien-fondé de nos propositions ou à faire émerger une union de la gauche de la gauche, elles diraient : " Dans quel monde vit-elle ? Ne voit-elle pas l’urgence de battre la droite ? " Notre rassemblement doit clairement viser une majorité populaire pour constituer un gouvernement. Ne mettons donc aucune frontière ! ». Notamment, à « des hommes et des femmes de gauche » [qui] « ne se retrouvent pas dans le terme "antilibéral" ». Le seul objectif sensé est donc de « battre la droite » et de « ne pas laisser les clés de la République à Nicolas Sarkozy ». On ne peut pas être plus clair.

    Evidemment, une telle politique d’alliances ne peut pas ne pas générer de laissés-pour-compte. Les silences « au bon moment » en témoignent déjà. L’axe Royal-Buffet-Voynet, qu’on semble bien nous préparer, augure, malgré toute la phraséologie pré-électorale, une « gauche musclée » avec une politique sociale « dure ». De 1997 à 2002, Lionel Jospin n’a guère respecté ses promesses électorales et a sorti de son chapeau de nombreuses mauvaises suprises. Ce sont les mêmes à présent, et il faut s’attendre aux mêmes pratiques. Excluant donc, dans la réalité, un certain nombre de compromis et d’ouvertures. José Bové ne s’y est pas trompé lorsque, le 23 novembre, il a adressé aux collectifs « pour des candidatures unitaires de la gauche antilibérale » une lettre retirant sa proposition de candidature présidentielle. Un communiqué aussitôt qualifié de « signal d’alarme » par des membres de ces collectifs.

    Mais pouvait-on sérieusement espérer, par exemple, qu’un milieu politique ayant gouverné en 1997-2002 aide José Bové à accéder à des responsabilités d’une certaine importance ? Ce serait oublier un peu vite que le gouvernement Jospin était très favorable aux OGM. Qu’en 2001, des poursuites engagées par le Parquet et par un organisme de recherche public, le CIRAD, ont abouti à la condamnation de l’alors dirigeant de la Confédération paysanne, ainsi que d’autres militants, à de lourdes peines d’emprisonnement. Ni le monde politique ni les institutions n’aiment se déjuger sur des questions aussi graves.

    En réalité, des organisations comme le PCF ou les Verts, voire la « gauche socialiste », s’étaient rapprochées d’une certaine « extrême gauche » après la débâcle électorale de 2002. Suite logique d’un processus amorcé dès 1998-1989, lorsque la politique du gouvernement de « gauche plurielle » a commencé à susciter un mécontentement croissant, et qu’il est devenu impératif de « ne pas perdre de vue » les militants qui prenaient leurs distances. La volonté de récupération avait toujours été évidente. Mais avec la mise en orbite supermédiatisée de Ségolène Royal, les intérêts de carrière des appareils de ces partis pointent à nouveau vers une alliance sans fissure avec la direction du Parti socialiste afin de pouvoir accéder à ministères et administrations, de bénéficier de cette alliance lors des élections législatives et par la suite... Ce qu’un article d’Indymédia a appelé le buffet royal. Il ne pouvait pas en être autrement. Les tondus seront, comme d’habitude, les citoyens confrontés au « choix » entre une énième alternance, dont au fond ils n’attendent plus rien, et la continuité d’une majorité, dont la politique les a également laminés.

    Enfin, à l’égard des empêcheurs de tourner en rond dans cette démocratie-fiction, le bunker des cinq cents signatures risque de s’avérer un excellent cordon sanitaire. Les élections ne sont tout de même pas faites pour que les citoyens puissent exprimer ce qu’ils pensent vraiment...

    MILLAU

  • j’avais tous çà en vrac dans ma tete,( un peu encore sonné d’hier soir) tu viens d’exprimer une analyse tres claire qui me semble tres juste ..

    pfft, allez zou on ne baisse pas les bras c’est reparti ...on va la gagne le "tous ensemble" continue ...

    c’est comme un feu d’artifice, tant que le bouquet final n’est pas tiré, on reste unitaire ...

    • S’il vous plait ne faites comme les imbéciles de ces dernier jours.
      Et hop on y va ect.
      Il y avait cet après midi un espèce de forum improvisé, très intéressant, entre gens des collectifs. Ils l’on vite supprimé..
      Ils jouent avec vous et vous prennent à l’écran. Il faut aller sur d’autres forum.
      Le site va être déserté, comme le pc va être abandonné à son triste sort.

    • Le collectif de Pontivy réuni hier soir en bureau élargi c’est entendu pour continuer son travail sur le programme. rediscuter des présidentielles en refusant très majoritairement son soutien à la candidature de MGB. L’attente (’hors encartés du PCF qi ont leur candidate )est très forte pour une "sortie" par le haut et les propositions qui circuleront sur la recomposition et la réorganisation nécessaire après le coup de P... du PCF retiendront toute l’attention du collectif. Pour ma part j’ai déjà proposé sur ce site la possibilité de nous constituer en associations locales. Ceci a l’avantage d’éviter des comportements partitaires et le noyautage comme on vient de le subir. Cela peut être une solution.Tout est à discuter. Gilles