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POUR UN OEUF....

Publie le mercredi 4 avril 2007 par Open-Publishing
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Transmis par Janos

POUR UN OEUF....

Mars 2006.

Gabriel, élève au lycée Louis-Armand à Paris, 15e, participe au mouvement anti-CPE.
Le 21, il manifeste en compagnie de 150 à 200 élèves devant son établissement.

Le ton monte, des barrières sont déplacées, des poubelles brûlées, un (ou deux) œuf(s) jeté(s) sur le proviseur.

Alors que Gabriel est raccompagné chez lui à scooter par un autre élève, ils sont tous deux arrêtés par la BAC, emmenés au commissariat puis inculpés pour l’ensemble des faits commis ce jour-là.

Parallèlement, le proviseur se rend dans ce même commissariat pour porter plainte contre celui qui lui a lancé un œuf, qu’il admet alors ne pas avoir identifié.

La police lui suggère que le coupable pourrait être Gabriel. Ledit proviseur porte plainte pour « violences commises avec arme par destination, en l’espèce un œuf ».

Garde à vue de quarante-huit heures, transfert au palais de justice le 23, jugement en comparution immédiate et condamnation (lourde) dans la nuit du 23 au 24 à huit mois de prison avec sursis.

27 mars 2006.

Quand Gabriel se présente à son lycée pour reprendre ses cours, on lui en interdit l’entrée parce qu’il « fait l’objet d’une procédure judiciaire ». Cette mesure « conservatoire » fera l’objet, dit le proviseur, « d’une annulation écrite dès que les circonstances le permettront ».

Aucune procédure n’étant plus en cours, cela ne devrait pas tarder… L’annulation ne vient pas.

En revanche, le 7 avril, l’agent comptable réclame ses livres à l’élève, affirmant qu’il a quitté l’établissement – alors qu’on lui en interdit l’entrée.

Silence radio du côté de la haute administration du lycée.

Les semaines passent.

Finalement, sous la pression des parents, de la FCPE et du rectorat, un conseil de discipline est réuni par le proviseur le 22 MAI et prononce l’exclusion définitive de Gabriel.

Appel devant le recteur qui, par lettre du 14 juin, déclare la sanction ILLEGALE (« en l’absence d’établissement de l’imputabilité des faits à l’élève ») et annule l’exclusion.

On pourrait croire l’affaire close.

Fin février 2007, Gabriel reçoit une nouvelle citation à comparaître devant le tribunal, pour… « violences commises avec arme par destination, en l’espèce un œuf » contre le proviseur.

Encore ?

En réalité, la première plainte du proviseur n’avait pas été retenue par le parquet. Ledit proviseur s’est donc empressé, après avoir été désavoué par la commission académique, de re-déposer, dans la semaine qui a suivi, une plainte vindicative contre Gabriel.

Et l’adolescent de se retrouver à nouveau devant les tribunaux en pleine préparation du bac, pour assouvir le désir de vengeance d’un proviseur qui semble avoir trouvé en lui quelqu’un sur qui cristalliser ses frustrations et son amertume.

Jusqu’où ira-t-il ? La Justice le suivra-t-elle ?

Réponse le 6 avril à 9 heures devant la 30e chambre correctionnelle de Paris, 6 bd du Palais 75001 Paris.

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Messages

  • "Finalement, sous la pression des parents, de la FCPE et du rectorat, un conseil de discipline est réuni par le proviseur le 22 MAI et prononce l’exclusion définitive de Gabriel."

    Cette phrase laisse à penser que la FCPE aurait demandé que Gabriel soit sanctionné ; ce n’est pas le cas ; la FCPE a protesté contre la mesure d’exlusion définitive prise illégalement par le proviseur sans passer par le conseil de discipline. Le Conseil de discipline a permis à Gabriel d’assurer sa défense et même si la première décision ne lui a pas été favorable, d’obtenir gain de cause en appel

    FCPE Paris