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POURQUOI NOUS, FEMINISTES, N’APPELONS PAS À VOTER ROYAL … ni Pour qui que ce soit d’autre…
Publie le mercredi 28 mars 2007 par Open-Publishing9 commentaires
La médiatisation de la candidature de Royal à la présidence de la
République révèle un fait que certain-e-s peuvent oublier : le sexisme
est présent dans les médias, dans le milieu politique et dans la
société en général. Déjà, l’opposition « Sarko » et « Ségo » (et non «
Nico » et « Royal » par exemple…) dénote du paternalisme ordinaire que
les médias (et les hommes en général) réservent aux femmes, en les
appelant volontiers par leur seul prénom. De nombreuses attaques
contre Royal mettent en cause ses capacités présidentielles en tant
que femme. Les médias préfèrent rabâcher les erreurs qu’elle commet et
passer sous silence celles de ses homologues hommes. Pour tenter de
décrédibiliser les femmes, il est classique de les faire passer pour
des cruches (ou sinon pour des salopes).
Le genre féminin de Royal est mis en avant par ses détracteurs, mais
il est aussi brandi comme un label « qualité » par ses partisans. Les
arguments selon lesquelles une femme apporte du neuf, mène une
politique plus « humaine », fait preuve d’attention et d’empathie…
véhiculent une vision essentialiste des genres. Déjà, il n’y a rien de
« naturel » ou de biologique dans les différences psychologiques entre
femmes et hommes. Et puis, les politiciennes ont intégré la même
culture machiste que les politiciens : elles défendent avant tout les
intérêts du pouvoir. Les patrons sont-ils devenus plus doux et
compréhensifs depuis qu’ils sont représentés par une femme (Laurence
Parisot au MEDEF) ? L’armée est-elle plus aimable et plus pacifiste
depuis qu’une femme (Michèle Alliot-Marie) est ministre de la Défense
? L’élection d’une présidente de la République pourrait surtout
apporter l’illusion que « ça y est, l’égalité est acquise, on peut
arrêter les luttes. »
Ceux et celles qui penseraient qu’élire une femme est une démarche
féministe devraient examiner d’un peu plus près la politique de Royal.
Ses positions sont en fait plus proches de la droite conservatrice que
du féminisme. Elle glorifie la maternité : « Si l’égalité n’est pas
encore acquise, les valeurs féminines n’ont plus honte de s’affirmer.
Le désir d’enfant a remplacé l’IVG et la morale du libre choix
supplante l’égalitarisme obsessionnel. » (Le Monde, 10 mars 1990).
Lorsqu’elle était au ministère de la Famille et de l’Enfance
(1998-2001), elle a appliqué une politique aux relents puritains, en
censurant notamment une campagne de prévention contre le Sida pour les
ados. Encore aujourd’hui, Royal défend des ideés homophobes : « la
famille, c’est un père et une mère » affirmait-elle au Parisien (23
février 2006). La poignée de mesures destinées aux femmes dans son
programme actuel ressemble bien à de l’opportunisme : le soutien d’un
service public de la petite enfance (pour garder notre deuxième place
dans le peloton européen des pays à forte natalité ?), une loi cadre
contre les violences (c’est consensuel…), la gratuité de la
contraception jusqu’à 25 ans (et après, sommes-nous obligées de tomber
enceinte ? Peut-être croit-elle que l’on devient moins précaire avec le
temps…).
Le marketing du « produit » Royal joue à fond la carte de la
séduction féminine. Si la candidate est « belle-et-mince », elle le
doit sans doute à sa coach, la directrice générale du groupe
publicitaire Ogilvy & Matters, dont la campagne pour Dove en 2005 est
restée dans les mémoires féministes : celle-ci avait reçu le prix du
décervelage remis par le Collectif contre le Publisexisme et par les
Publicidaires. Mais la campagne de Royal s’appuie aussi en grande
partie sur son image de mère. « Ce sont les femmes qui transmettent
la parole, l’éducation, les valeurs, la qualité de la nourriture. Dès
lors qu’on les fragilise, qu’on les humilie, qu’on les violente,
qu’on les écarte, qu’on les voile, alors elles ne peuvent plus
accomplir dignement leur métier de femme et leur métier de mère »
a-t-elle déclaré à l’émission Ripostes, sur France 5, en décembre
2006.
C’est donc en tant que mère ayant élevé quatre enfants, qu’elle
revendique des compétences pour diriger la nation. Etre présidente,
c’est s’occuper de la population comme une maman s’occupe de ses
rejetons... Maman Royal est le pendant féminin de Papa Sarkozy,
figure du père viril et implacable. Tous deux misent sur la
séduction, l’une par le sourire perpétuel, l’autre par une attitude
de cow-boy. Tous deux mettent en avant la confiance (Royal place en
tête de ses propositions « la confiance retrouvée ») en même temps
qu’un ferme autoritarisme. Une main de fer dans un gant plus ou
moins rêche... Nous nous retrouvons dans la position de l’enfant
devant choisir entre papa et maman, et qui est obligé d’obéir. Comme
l’enfant a intériorisé l’idée selon laquelle il n’est rien sans ses
parents, nous pensons n’être rien sans nos dirigeant-e-s. Avons-nous
besoin d’une maman protectrice, « toujours du côté des victimes » et
gardienne de « l’ordre juste » ? Nous ne voulons pas de Maman Royal
! (ni de Papa Sarkozy ni de Tonton Bayrou).
Pour venir à bout du sexisme, de l’homophobie, de la lesbophobie..., ne
comptons pas sur le pouvoir, mobilisons-nous !
Pour en finir avec le patriarcat, seule la lutte paye !
Réapproprions-nous nos vies !
Collectif Contre le Publisexisme 145 rue Amelot - 75011 Paris
contrelepublisexisme@samizdat.net
http://publisexisme.samizdat.net
(Tract diffusé le 24 mars 2007, lors de la manif contre les Violences
faites aux femmes.)
Messages
1. POURQUOI NOUS, FEMINISTES,N’APPELONS PAS À VOTER ROYAL …ni Pour qui que ce soit d’autre…, 28 mars 2007, 10:17
Je suis femme et je suis mère. Mon mari aurait bien aimé être mère aussi, mais biologiquement ce n’était pas possible.
J’ai une relation privilégiée avec mes enfants parce qu’ils ont fait partie de moi (au sens propre du terme) pendant 9 mois. Je ne vois pas en quoi nier le fait que mes réactions sont différentes de celles de mon mari vis à vis de mes enfants en particulier ou de la vie en général depuis que je suis maman m’apporte quelque chose de positif.
Ce que je combats en revanche, c’est que les réactions que je peux avoir en tant que femme se mesurent seulement à l’aune des réactions masculines. Quand Ségolène Royal parle, moi en tant que maman, en tant que femme, je me retrouve dans son discours, je me retrouve dans ses réactions. Ce qui cloche, c’est lorsqu’on lui reproche de réagir comme une femme parce que ses réactions devraient être calquées sur le modèle masculin. Toutes les femmes se sont vues à un moment donné reprocher par des hommes des réactions qualifiées de "typiquement féminines" et retournent souvent envers les autres femmes ces reproches qui leur ont été faits. C’est là que ca ne va pas. Qu’il y ait des différences entre les hommes et les femmes oui, probablement surtout après la maternité. Que ces différences soient toujours jugées négativement du côté féminin, c’est là qu’il faut s’insurger. Et c’est là que la candidature de Mme Royal est intéressante à soutenir. Accusée de bien des choses par ses détracteurs hommes ou femmes, elle ne renie pas sa féminité tout en restant un animal politique. En cela, elle peut faire bouger bien des lignes. De même Mmes Buffet, Laguillier et Voynet. Leur différence fondamentale avec Mme Royal est que cette dernière est la seule capable d’être effectivement élue présidente dans 6 semaines.
1. POURQUOI NOUS, FEMINISTES,N’APPELONS PAS À VOTER ROYAL …ni Pour qui que ce soit d’autre…, 28 mars 2007, 13:28
peut être qu’elle risque d’être élue PR dans 5 semaines mais je ne crois pas que nous verrons la vie devenir meilleure car elle ne prendra pas les dispositifs nécessaires pour que notre vie s’améliore. Entre autre, au niveau du pouvoir d’achat et de l’emploi.... pour ne citer que ces deux problèmes là !!! que dire de sa volonté de développer les crèches pour que les femmes puissent continuer leur travail après la maternité ! je ne l’ai pas souvent entendu dire qu’il n’y en a pas assez sur le territoire.
ne nous laissons pas berner ! elle fera une politique de droite !
mg
2. POURQUOI NOUS, FEMINISTES,N’APPELONS PAS À VOTER ROYAL …ni Pour qui que ce soit d’autre…, 28 mars 2007, 14:40
Qu’elle bétise ce vote utile ! Des gens sincères, en l’occurence de vraies feministes vont se faire voler leur premier tour pour assurer l’hégémonie du PS sur la gauche en croyant effacer le spectre du 21 avril sans même voir que c’est le choix du renoncement à gauche qui en est à l’origine. Par se dérive droitière, Royal compromet les chances de toute la gauche et malgré le vote utile, elle perdra face à Sarkozy faute de réserves de voix suffisantes au second tour. Le vote utile aura tout siffonner.....Et pendant ce temps là, on aura voter pour rien.
C’est pas en se résigant jusque dans son vote qu’on fait changer les choses !
Ecoutez donc Marie Georges Buffet le 1er avril à Bercy, elle en vaut la peine....Et si elle pouvait faire la surprise ?
3. POURQUOI NOUS, FEMINISTES,N’APPELONS PAS À VOTER ROYAL …ni Pour qui que ce soit d’autre…, 28 mars 2007, 17:15
Je suis femme et je suis mère aussi. Mon compagnon n’avait aucune envie d’être mère ce qui tombe bien, i l ne pouvait pas , en effet.
Je n’ai pas de relations privilégiées avec mes enfants au prétexte qu’ils auraient fait partie de moi (ni au sens propre du terme, ni au sens sale d’ailleurs ) pendant 9 mois ; si j’en ai une ,c’est tout au plus parce que encore aujourd’hu i en 2007 je les change plus, je leur donne plus souvent à manger, je les baigne plus , je cours entre deux réunions pour les emmener chez le kiné, je joue plus avec eux etc etc.
Mes réactions par rapport à mes enfants sont différentes de celles de leur père mais paradoxalement i l est bcp plus "protecteur" que moi - qualité pourtant "féminine"... Etrange non ?
Moi aussi je suis bie n heureuse d’être mère - mais parfois aussi j’e n a i ma claque et j’aimerais faire un bond dans une faille spatio temporelle pour redevenir célibataire et sans enfants et m’abstraire de l’énorme responsabilité qui pèse ainsi sur moi (a h oui c’est mal , je sais).
Non quand j’écoute Royal le fait d’avoir comme points communs deux seins et un utérus qui n’est pas celui d’une primipare ne me fait pas oublier qu’elle et moi, ses enfants et les miens, son mec et le mien, c’est pas pareil et ça ne le sera jamais.
C’est le même problème avec Simone Veil, voyez-vous, qui finalement ,reste à soutenir Sarkozy , malgré son combat pour l’IVG , et se signe ainsi comme femme résolument de droite.
En revanche et pour être égalitaire ,si une femme en politique c’ets âs mieux qu’un homme, l’invers est vrai aussi et je suis d’accord sur le fait qu’on ne doit pas critiquer une femme PARCE Qu’elle est une femme. Et que de ce point de vue ,c’est vrai, Royal en a injustement pris plein la tête ,surtout de la part des es camarades.
Alors ,non, Royal ne risque pas, toute femme qu’elle est ,de comprendre mes soucis, ni ceux de mes gosses, ni ceux de leur père. Et non je ne me sens pas proche de sa socialdémocratitude.
Marie George en revanche , oui.
S’il faut une seule raison c’est parce qu’elle est communiste, et résolument de gauche.
VOTEZ BUFFET
La Louve
4. POURQUOI NOUS, FEMINISTES,N’APPELONS PAS À VOTER ROYAL …ni Pour qui que ce soit d’autre…, 28 mars 2007, 18:09
PRESIDENTE : PEUT-ÊTRE !! MAIS DE GAUCHE ???? NON ! NON ! ET NON !!
5. POURQUOI NOUS, FEMINISTES,N’APPELONS PAS À VOTER ROYAL …ni Pour qui que ce soit d’autre…, 28 mars 2007, 18:18
QUE CELA EST BIEN DIT, ET VRAI !!! SE FAIRE VOLER LE PREMIER TOUR POUR ASSURER L’HEGEMONIE DU PS !!! COMME SI C’ETAIT - LA - GARANTIE D’UNE POLITIQUE DE GAUCHE !!!! ALORS QU’UNE NOUVELLE TRAHISON ATTEND LE PEUPLE SOUVERAIN , UNE NOUVELLE FOIS BERNE !! GISELE
2. POURQUOI NOUS, FEMINISTES, N’APPELONS PAS À VOTER ROYAL … ni Pour qui que ce soit d’autre…, 28 mars 2007, 16:10
Ce n’est vraiment pas pour les raisons invoquées dans cet article que je ne voterai pas Royal. Qu’elle soit femme ou pas n’est pas mon problème, en revanche que sa politique ne soit rien d’autre qu’une politique libérale m’importe beaucoup puisque cette politique libérale a précarisé la vie des femmes des classes populaires et que leur salaire, leur retraite sont inférieurs à ceux des hommes et cette précarisation se retrouve dans leur vie familiale puisque les "familles monoparentales" sont en grande majorité le fait de femmes supportant seules les charges financières et l’éducation des enfants. Le féminisme ne se mesure pas à la taille des talons aiguilles, ni au tour de poitrine, ni à la rivalité avec les mecs (dont tout le monde se fiche) mais à l’engagement dans des luttes pour l’égalité politique et sociale réelle entre les hommes et les femmes et leurs combats commun contre l’exploitation. C’est pourquoi je voterai pour MGB !
M.
3. POURQUOI NOUS, FEMINISTES, N’APPELONS PAS À VOTER ROYAL … ni Pour qui que ce soit d’autre…, 29 mars 2007, 10:54
"La poignée de mesures destinées aux femmes dans son programme actuel ressemble bien à de l’opportunisme : le soutien d’un service public de la petite enfance (pour garder notre deuxième place dans le peloton européen des pays à forte natalité ?)"
Incroyable de lire des conneries pareilles !
Je ne voterai pas pour Ségolène Royal. Je me contrefous de ce qu’elle soit une femme et ait ou non des enfants... Margaret Thatcher aussi c’était une femme !
En revanche, affirmer qu’on est contre un service public de la petite enfance, c’est vraiment une honte ! Qu’est-ce que c’est que ce féminisme élitiste ? Eloigné des réalités ? Oui, aujourd’hui, ce sont encore les femmes qui, dans la plupart des cas, se tapent tout le boulot. ce sont les familles monoparentales qui forment le gros des troupes des foyers sous le seuil de pauvreté... Et des gens osent nous dire qu’il ne faudrait pas faire de service public à la petite enfance ?? Le but c’est quoi ? Que les femmes restent au foyer ? Que mes mères seules ne puissent plus jamais accéder à l’emploi parce qu’elles n’ont de toute façon pas les moyens de faire garder leurs enfants ???
On avait déjà des syndicalistes qui luttent à l’encontre des besoins des travailleurs. On a maintenant des féministes qui luttent à l’encontre des besoins réels des femmes (mais apparemment elles sont déjà au-dessus de nos basses contingences... revenons-en un peu au matérialisme, bon sang !)...
Et qui n’appellent à voter pour personne... C’est vrai, c’est comme ça qu’on laisse la place à ceux qu’ils veulent voir arriver au pouvoir : une droite qui n’a aucun risque de créer un service public à la petite enfance, et qui met en situation de pauvreté et de précarité beaucoup de femmes (mais elles n’avaient qu’à pas faire des mômes, ces connes, apparemment).
Je suis un peu énervée, là.
Mathilde
1. POURQUOI NOUS, FEMINISTES, N’APPELONS PAS À VOTER ROYAL … ni Pour qui que ce soit d’autre…, 30 mars 2007, 08:11
T’inquietes Math, Imagines Marie Georges Presidente, ca va te detendre !!!