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Paralysée par la grève, la Grèce fonctionne au ralenti
Publie le mercredi 10 décembre 2008 par Open-PublishingParalysée par la grève, la Grèce fonctionne au ralenti
Par Reuters, publié le 10/12/2008 à 10:13
ATHENES - La Grèce fonctionnait au ralenti mercredi en raison d’une grève nationale marquée par des perturbations du trafic aérien, la fermeture des banques et des écoles et un service restreint dans les hôpitaux.
Manifestation devant le Parlement grec à Athènes. La Grèce fonctionnait au ralenti mercredi en raison d’une grève nationale marquée par des perturbations du trafic aérien, la fermeture des banques et des écoles et un service restreint dans les hôpitaux. (Reuters/John Kolesidis)
Après quatre jours d’affrontements entre des manifestants et les forces de l’ordre, ce mouvement social de grande ampleur fait peser une pression supplémentaire sur le gouvernement de Costas Caramanlis.
Des ouvriers se sont réunis dans le centre d’Athènes, à l’appel des deux principaux syndicats du pays, et ont scandé des slogans hostiles à la politique économique du Premier ministre.
De leur côté, les autorités se préparaient à une cinquième journée de violences, les plus importantes depuis le coup d’Etat militaire de 1974.
"La participation à la grève est totale, le pays est à l’arrêt", a déclaré Stathis Anestis, porte-parole de la GSEE, fédération syndicale du secteur privé.
La GSEE a été rejointe dans son action par l’ADEDY qui représente environ la moitié des cinq millions d’employés du secteur public et qui s’était déjà mobilisée contre les privatisations, la réforme des retraites et la hausse du coût de la vie.
"Ne touchez pas à nos droits !" chantait un groupe d’une cinquantaine de personnes rassemblées sur la place Syntagma devant le parlement.
AU BORD DU GOUFFRE
Mardi, des dizaines de jeunes se sont heurtés à la police en marge des funérailles de l’adolescent de 15 ans, Alexandros Grigoropoulos, tué par un policier samedi soir.
Le décès du jeune homme avait déclenché le mouvement d’émeutes dans la capitale grecque.
"La mort de ce gamin a été l’allumette qui a mis le feu aux poudres", a commenté un épicier athénien. "Aujourd’hui, nous avons encore plus peur, à cause de la grève."
De nombreuses boutiques du centre de la capitale sont restées fermées mercredi et avaient protégé leurs devantures pour prévenir de nouveaux dégâts.
L’opposition socialiste a estimé que le parti de la Nouvelle démocratie, qui dispose de la majorité pour un siège au parlement, ne jouissait plus de la confiance populaire et elle a souhaité la convocation d’élections.
"Le gouvernement et la police sont au bord du gouffre", affirme le quotidien Ta Nea en première page.
Caramanlis a, lui, appelé les dirigeants politiques à l’unité et a demandé aux syndicats d’annuler les manifestations prévues mercredi.
"Lui (Caramanlis) et son gouvernement sont responsables de la crise qui se répand dans le pays et que doit affronter la société grecque", a dit George Papakonstantinou, porte-parole du parti socialiste.
Un policier a été inculpé de meurtre après la mort de Grigoropoulos, mais il a affirmé avoir seulement voulu tirer un coup de semonce.
Le rapport des services de la balistique doit être rendu public mercredi et le policier doit être entendu par les enquêteurs, avec son collègue inculpé de complicité.
Version française Pierre Sérisier