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Paris-Bercy 1er avril 2007, Odette Nilès : le dernier adieu de Guy Moquet (video)

Publie le mardi 3 avril 2007 par Open-Publishing
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Lettre de Guy Moquet à la veille de sa mise à mort par les allemands le 22 octobre 1941

Ma petite maman chérie,
mon tout petit frère adoré,
mon petit papa aimé,

Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c’est d’être courageuse. Je le suis et je veux l’être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c’est que ma mort serve à quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean. J’ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas ! J’espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l’escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracée.

Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j’aime beaucoup. Qu’il étudie bien pour être plus tard un homme.

17 ans 1/2, ma vie a été courte, je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’être courageuse et de surmonter ta peine.

Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d’enfant. Courage !

Votre Guy qui vous aime

Guy

Dernières pensées : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !


Odette Nilès, présidente de l’Amicale de Châteaubriant, dénonce l’utilisation du nom du jeune résistant.

"Les valeurs de Nicolas Sarkozy n’ont rien à voir avec celles des résistants et des résistants communistes." Odette Nilès, présidente de l’Amicale de Châteaubriant, est autant émue que révoltée après les références répétées du candidat de l’UMP à son camarade Guy Môquet,fusillé à dix-sept ans et demi par les nazis, avec la complicité du régime de Vichy.

"J’ai eu l’occasion de partager la vie de Guy au camp de Châteaubriant et de le voir partir à la mort avec ses camarades. Et 66 ans après, je n’ai jamais oublié cette journée du 22 octobre 1941. Guy, c’était un battant. C’était l’exemple du courage de cette jeunesse qui ne baisse jamais les bras. Ni même devant la mort. Il n’aurait pas accepté que Sarkozy se serve de son nom pour camoufler la politique néfaste de cet ambitieux ministre, si loin des aspirations des jeunes d’aujourd’hui qui ont manifesté contre le CPE", explique-t-elle.

Dernière femme des six témoins encore vivants sur les 600 internés du camp, Odette Nilès veut dénoncer l’usurpation du nom du jeune résistant parle ministre de l’Intérieur. "Nicolas Sarkozy, c’est tout le contraire de Guy Môquet. Il est plus proche de Le Pen que de la gauche. On ne l’aurait jamais admis avec nous s’il avait défendu ce qu’il défend aujourd’hui. Et nous l’aurions même combattu. Tout nous oppose !", affirme-t-elle.

Espérons que les livres d’histoire n’aient jamais à le démontrer.

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