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Parti Socialiste : la morgue face au Non s’intensifie

Publie le lundi 6 juin 2005 par Open-Publishing
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de di2

En réponse au référendum du 29 mai, côté de la majorité, nous héritons du tandem Sarko/ Villepin. Deux ennemis unis pour la même cause. "Remettre ce peuple débile dans le droit chemin". Une non réponse au peuple Français (selon un sondage ipsos du 2 juin : Près de 80% des Français qui ont vu ou entendu parler de l’intervention Villepin mardi soir ne l’ont en tous cas pas trouvé convaincant. La critique est partagée par les deux tiers des électeurs du Oui, par 86% des personnes ayant voté Non, et même par une nette majorité des proches de l’UMP (58%).)

A l’autre versant, toujours sur les hauteurs nébuleuses de la surdité, on assiste de la part du parti Socialiste à des règlements de comptes suicidaires.

Le « Parlement » du Parti socialiste a en effet approuvé, par 167 voix contre 122 et 18 abstentions, un texte d’orientation proposé par le premier secrétaire François Hollande. Ce document comprenait notamment la nouvelle liste des membres de la direction de la formation, dont les fabiusiens sont exclus. lefigaro.fr

Affaibli par la victoire du non et le désaveu de l’électorat, François Hollande, 50 ans, à la tête du PS depuis huit ans, aura du mal à reconquérir une autorité bien entamée à la base. Considéré comme trop consensuel, ayant du mal à imposer son autorité aux "éléphants" du parti, il s’est vu reprocher, par certains de ses amis, de ne pas avoir sanctionné plus tôt la "trahison" des partisans du non.

Une critique et une proposition qui semblaient sonner le glas de la participation de Laurent Fabius au secrétariat national, l’instance exécutive du parti.

Le texte a été soumis après les discours à l’approbation des membres du conseil national - où les partisans du "oui" sont majoritaires - ceux qui choisiraient de ne pas le voter basculant dans la minorité du PS.

Outre Laurent Fabius, cinq de ses proches ayant milité contre la Constitution européenne doivent donc quitter le secrétariat national, dont Claude Bartolone, et le député européen Henri Weber, responsable national.

"Alors que nous avions engagé notre rénovation au congrès de Dijon, les manquements graves aux règles communes - que nous nous étions pourtant données ensemble - ont brouillé le message du Parti socialiste, troublé son électorat et heurté les militants", peut-on lire dans le texte voté par les délégués.

"Le rassemblement des socialistes est aussi indispensable qu’exigeant. Il ne peut se faire sans respect de nos règles collectives", poursuit François Hollande.

Après le "non", souligne le premier secrétaire, qui a mené la campagne en faveur du traité constitutionnel européen, "la perspective d’une renégociation apparaît aujourd’hui impossible", estime-t-il, lançant une nouvelle pique à l’adresse de Laurent Fabius, pour qui cette éventualité est "non seulement possible mais indispensable".

François Hollande dénonce également une campagne qui a été aussi "l’accumulation de toutes les peurs", de l’avenir, de l’autre, du monde. "Certains n’ont pas hésité à les attiser alors que nous devons d’abord y répondre", a-t-il insisté.

Monsieur Hollande sans se remettre en question, n’a sans doute pas compris la question à laquelle les Français ont répondu par NON. En évinçant Fabius, il affaiblit pour 2007 un candidat présidentiable en 2007, mais il discrédite aussi son parti en ayant des pratiques dignes d’un autre âge et d’autres moeurs... Car si l’on en croit Mr Hollande, le PS était pour l’adoption de ce traité suite au vote de ses partisans et que de ce fait, Fabius serait donc la cause de ces 30% de voix contestataires.

Quant à l’ex numero 2 du parti socialiste,Laurent Fabius, a mis en garde les socialistes, samedi, contre le "désir de régler des comptes" après la victoire du non au référendum du 29 mai, ce qui risquerait, selon lui, de conduire à "l’échec". lemonde.fr

"La mauvaise solution, a déclaré M. Fabius dans un discours devant le Conseil national communiqué à la presse, consisterait, selon des procédures certainement impeccables, à nous replier sur nous-mêmes, à céder à la tentation de la division interne et, même si on l’appelle autrement, au désir de régler des comptes".

"L’affaiblissement, la déception, voire l’échec risqueraient d’être au bout du chemin", a ajouté l’ancien Premier ministre, que le premier secrétaire François Hollande s’apprête à évincer de son poste de numéro 2 du PS.

Affirmant que "les Français veulent l’alternance", Laurent Fabius a demandé aux socialistes de s’y préparer "ensemble, je dis bien : ensemble, pour tracer un chemin de volonté et d’espérance"."L’alternance est à notre portée. Une mauvaise orientation peut la menacer, une bonne orientation, au contraire, la prépare. Cela exige de notre part à tous du courage, de l’écoute, de la sagesse et une vraie volonté d’unité", a dit l’ex-Premier ministre.

M. Fabius a une nouvelle fois prôné "une opposition frontale, c’est-à-dire qui ne louvoie pas, qui assume pleinement les différences entre gauche et droite". Il a éreinté, à droite, une "troïka de fin de règne" (Chirac-Villepin-Sarkozy, NDLR) et "la politique des petits coups et des petits clans, faits pour servir les privilèges et demeurer au pouvoir (...)".

"Là où ils (les gouvernants) sont aveugles et sourds, nous devons écouter le message populaire ; là où ils se déchirent, nous unir !", a-t-il poursuivi. Répondant à l’accusation selon laquelle il se serait écarté de la ligne majoritaire dans le parti sous l’influence du PC et de l’extrême-gauche, le député de Seine-Maritime a demandé qu’on évite "les débats artificiels". "Personne, j’imagine, ne pense que la ligne du PS doive être déterminée ailleurs qu’au PS", a-t-il dit.

Selon M. Fabius, "il n’y aura pas de victoire sans une gauche et des Verts rassemblés. Et il n’y aura pas de gauche et des Verts rassemblés sans refus du tout-libéral".

S’agissant de la Constitution européenne, M. Fabius a souhaité que "dans les rediscussions qui, d’une façon ou d’une autre, interviendront, (les socialistes) s’inspirent des positions" qu’ils avaient adoptées à l’unanimité en septembre-octobre 2003.

La fin de son discours a été salué à la fois par de longs applaudissements d’une partie de la salle et par des huées, moins nombreuses, comme ont pu l’entendre les journalistes contraints de rester à l’extérieur du lieu où se tient cette réunion à huis clos.

Le fait que Monsieur Hollande fasse reposer sa défaite personnelle en diabolisant un homme -quel qu’il soit- augure d’un fort égo traumatisé et cache surtout un manquement à son devoir de cadre supérieur du Ps. L’explosion et la déroute du premier parti de la gauche ne sera pas sans conséquence. Elle fera les choux gras d’une droite mal en point. Hollande vient d’offrir le marche-pied confortable à la future candidature de Monsieur Sarkosy.

Faire la "une" de cette façon, après 8 années de mutisme plonge dans la perplexité un électorat déjà déboussolé par les diverses actions discréditant son choix : fustigé par les uns et totalement infantilisé par les autres.

Mais Fabius ne serait pas la seule victime du PS...

L’association ATTAC a du délocaliser son rendez-vous estival à... Poitiers. Ses dirigeants ont demandé, il y a un mois, une allocation de 22 000 euros au conseil régional de Poitou-Charentes, dirigé par Ségolène Royal, ardente militante pro-oui lors du référendum. Cette demande de subvention est en cours d’instruction. Mais, selon un membre de l’exécutif régional, « depuis le 29 mai, ça coince ». Ça coince d’autant plus que la direction du PS soupçonne certaines collectivités locales dirigées par des élus socialistes pro-non de nourrir « le serpent ».

Ce NON du Peuple est déjà mutilé, dépouillé de toute substance par les pachydermes d’une élite de droite comme de gauche en pleine déconfiture qui ne sont pas enclins à changer leurs habitudes consensuelles et leur langue de bois, livrées aux bonnes grâces des sondages.

Un énorme travail de pédagogie est à pratiquer auprès des classes dirigeantes pour faire comprendre ce référendum avant le clash définitif.

http://e-torpedo.net

Messages

  • Je ne sais pas vous, mais moi, je me demande pourquoi une telle déclaration le 1° Juin ???????

    mercredi 1 juin 2005, 11h55

    François Hollande appelle au respect du pacte de stabilité européen

    PARIS (AP) - Le premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande a appelé mercredi le gouvernement à "respecter les règles européennes" et à ne pas dépasser les limites du pacte de stabilité et de croissance.
    "Nous ne pouvons pas décider seuls de ce qui nous paraît bon ou mauvais pour la politique économique européenne", a affirmé François Hollande sur RTL, interrogé sur l’éventualité d’une augmentation du déficit public français.
    "Le pacte de stabilité a déjà été assoupli", a rappelé François Hollande, "mais nos partenaires veulent, c’est bien le moins, qu’il y ait des règles". Le gouvernement peut vouloir "s’affranchir d’un certain nombre de règles. Mais nous devons en décider ensemble" avec nos partenaires européens, a-t-il souhaité. AP

    Kaa