Pas cher mon salarié !

Pas cher mon salarié !
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De nombreuses bonnes âmes se sont offusquées, non sans raison, contre le débilissime projet de notre dispendieux gouvernement de donner de l’argent aux élèves pour les encourager à aller à l’école. (Ce que le Canard baptise “certificat des thunes !)

Cette ânerie a même occupé une grosse partie de l’espace médiatique pendant un jour ou deux, avant de s’en aller pour faire place aux prochaines, comme toutes les âneries sarkozytes.

Or il se trouve que les radios du Service Public déversent actuellement dans nos oreilles agacées de la propagande gouvernementale, dans le genre (je cite de mémoire) “Bonjour, je m’appelle Jean-Kevin, j’ai 21 ans et je suis en stage, et mon patron m’a annoncé qu’il m’embauchait. Il faut dire que la prime gouvernementale de 3000 euros l’a aidé à faire son choix…”

Curieusement, je n’ai pas entendu une seule des bonnes âmes qui s’offusquaient de l’ânerie anecdotique et expérimentale consistant à promettre du pognon aux lycéens pour qu’ils condescendent à aller en cours ; s’offusquer de l’ânerie avérée et à grande échelle qui consiste à donner depuis des années de l’argent aux patrons pour qu’ils condescendent à embaucher.

Le budget 2010 vient d’être voté, tout le monde a noté son déficit record (8.5%). On nous impose des traités européens en se moquant de la démocratie, mais on n’est même pas foutu d’en respecter les clauses !

Pourtant, suivant en cela les dogmes libéraux, le gouvernement met le paquet sur les dépenses (suppression de postes de fonctionnaires, déremboursements de sécu, forfait hospitalier, franchises médicales, casse des retraites, transfert de compétences vers le niveau local sans le financement…), mais ne fait rien pour faire rentrer l’argent, bien au contraire ! Bouclier fiscal et niches fiscales pour les riches, diminution dogmatique des “prélèvements obligatoires”, suppression de la taxe professionnelle, cadeaux aux restaurateurs, et bien sûr les “exonération de charges” (comprendre “de cotisations”) pour les sacro-saintes entreprises, nos vaches sacrées.

Lisez-donc ce résumé instructif, et parcourez-en bien tous les liens : l’écoeurement devrait vous gagner.

Bon, je vous quitte car je dois faire court aujourd’hui : il me faut consacrer du temps à trouver un nouveau patron qui accepterait de condescendre à me payer pour que je vienne travailler pour lui ! Et ça, c’est pas gagné…

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