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Voici quelques commentaires décapants du chef de gouvernement PS/PCF/PdG de la région PACA.
Qui peut croire que cette déclaration d’amour aux "entrepreneurs" reste sans effet sur les choix budgétaires de la région PACA ?
Qui peut croire que la solidarité politique obligée dans un exécutif régional est un détail évoqué par de vilains gauchistes pour refuser la fameuse "unité" ?
Qui peut croire que cette pratique contribue même de manière même limitée au redressement de la gauche de transformation sociale ?
Michel Vauzelle répond à Marc Reverchon, directeur général délégué de la Compagnie méridionale de navigation, président de la Fédération portuaire et maritime, qui l’a interpellé sur sa supposée « caricature des positions du Medef » dix-huit mois auparavant, lors de la campagne des élections régionales de 2004 () :
« Dans cette période difficile et complexe, il faut écouter les chefs d’entreprise et leur dire avec respect que l’emploi et le développement de la richesse dépendent d’eux. L’époque où le patron était considéré comme un ennemi par les hommes de gauche est révolue. Nos concitoyens préfèrent voir les chefs d’entreprise et les élus bien s’entendre. Une région qui a un mauvais climat social est une région qui n’attire pas l’investissement. Il est clair que la politique sociale, la politique économique, la politique d’équipement forment un tout. Par conséquent, l’homme politique ne tient pas deux langages, l’un au peuple et l’autre aux patrons. L’homme politique est obligé d’être comme le dieu Janus à deux faces : l’une expliquant au peuple comment gérer les affaires délicates et l’autre gardant le contact avec les responsables économiques qui attendent de l’élu un langage encourageant et sincère. Il se peut que ma prise de position sur le référendum ait été mal comprise dans certains milieux économiques. Cependant, j’essaye, en tenant le même langage en direction de la population et en direction du patronat, de faire le lien entre les deux. Nous habitons la même région. Je sais que les patrons sont, tout autant que les travailleurs, attachés à la défense de notre région. Tout le monde est républicain et sert la même éthique républicaine. Ensuite, il faut voir comment faire fonctionner tout cela au quotidien.
[…]
Depuis sept ans, j’ai ouvert un bureau à Bruxelles et j’ai signé des accords de coopération, qui ont attiré l’attention de la Chambre des comptes. C’est ainsi que j’ai dû expliquer aux magistrats que je n’allais pas à Canton, à Haïfa ou à Alger pour faire du tourisme, mais pour promouvoir la région et accompagner les chefs d’entreprise qui revenaient les valises chargées de contrats. Dans un pays comme la Chine, où le politique a la mainmise sur l’économique, le fait de voir arriver en même temps l’autorité économique et l’autorité politique inspire confiance.
[…]
Dernier point, l’un d’entre vous a dénoncé le poids des réglementations dont la stupidité a été soulignée tout à l’heure et qui compliquent à l’envi la tâche des élus et des industriels. L’homme politique doit au contraire faciliter la vie du chef d’entreprise, surtout quand se rajoute la mondialisation qui, vous le savez mieux que moi, ne fait pas de cadeau. »
Messages
1. Perles de gauche, 27 janvier 2010, 18:32
C’est vrai que quand on lit ça, on peut avoir des envies de Révolution violente ou de mettre une bombe sous la chaise de Mr Vauzelle pour lui faire fermer son clapet définitivement.
Mais je suis décidemment pour la solution démocratique. C’est peut-être plus lâche et plus compliqué et plus long aussi... mais la prise de conscience doit grandir pour que de tels propos soient un jour minoritaires et relégués aux oubliettes. Bien sûr, les candidats PCF et PdG devraient se démarquer publiquement de telles affirmations. Peut-être l’ont-ils déjà fait.
En tout cas, c’est dans leur intérêt, s’ils veulent rassembler le maximum de voix au premier tour pour faire cracher le patronat au bassinet dans un futur que j’espère proche... Peut-on leur faire porter le chapeau de cette collaboration de classe ? J’en doute...
1. Perles de gauche, 27 janvier 2010, 18:43, par Quentin
Tu as la mémoire courte et tu proposes aux travailleurs de faire de même.
Et Jospin, les privatisations, la pérennisation des saloperies de la droite sur la retraite, le temps de travail, etc, c’est un e anecdote
Bufet/Mélenchon, qui par leur présence jusqu’au bout ont cautionné le tout, ne seraient ni coupables, ni responsables ?
Ils ont crédité, même à leurs corps défendant (ce qui reste à prouver) cette politique de régression sociale et idéologique.
Gouverner en PACA avec Vauzelles, c’est récidivé et nous demander d’épouser une méthode faillie et dramatique pour le référentiel d’un authentique socialisme.
2. Perles de gauche, 27 janvier 2010, 18:56
Non, je n’ai pas la mémoire courte, mais je compte sur la prise de conscience des citoyens et électeurs qu’ils doivent par leur nombre imposer d’autres solutions -révolutionnaires - pour en finir avec les crises du capitalisme et le capitalisme lui-même. Et toi que proposes-tu ?
3. Perles de gauche, 27 janvier 2010, 19:31, par Quentin
Ce que je propose ?
Sûrement pas de dissocier la lutte dans les entreprises, écoles, facs, quartiers... des élections.
Sûrement pas de voter, comme le PCF, le PdG, les Verts, les budgets 2010 des régions PS qui amplifient la bataille de l’"attractivité" de "leur" territoire en amplifiant, comme le pratique Vauzelles, les subventions aux boîtes et à l’école privées.
Sûrement pas de respecter la propriété des moyens de production et d’échange et de populariser toutes les expériences d’occupation, de production sous contrôle ouvrier (Philips Dreux), d’occupation des logements vides, etc.
Sûrement pas de me lier les mains dans un exécutif régional qui fera inévitablement à la politique sociale-libérale.
Au contraire, défendre dans les urnes un programme cohérent avec ce que je défends dans les luttes, c’est-à-dire un programme 100 % à gauche aux 1er, 2e et 3e tour.
4. Perles de gauche, 27 janvier 2010, 19:52
100% à gauche mais avec 2% des voix... Le jusqu’au-boutisme est-il révolutionnaire ? Je ne le pense pas. L’unité, malgré les divergences, est-elle compromission ? Pas si simple....
Quant à la grève générale et au Front populaire, comme vous, je suis partante. En attendant, il y a la bataille des idées et la démocratie qui passent par les urnes. Car même après une grève générale victorieuse, je ne peux envisager l’avenir sans système électoral qui permette à tous de s’exprimer.
Enfin, pour la classe ouvrière, face au Front uni du patronat et de l’oligarchie financière, la question de l’unité et d’un vrai programme de transformation sociale n’est pas anecdotique... mais indispensable. Il ne s’agit pas au fond de réunir Buffet, mélenchon et Besancenot mais tous ceux qu’ils représentent.
Car ce sont eux la véritable force qui changera les choses...
5. Perles de gauche, 27 janvier 2010, 21:05
Honduras : Les militaires ayant expulsé Zelaya ont été acquittés
http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...
Dans les urnes comme ça ???
Mais avec quelques quelques milliers de travailleurs armés dans les rues alors.
Parce que si demain les travailleurs sont au pouvoir, même timidement, par la grève ou par les urnes, c’est ça qui nous attend.
Et TOUS les travailleurs le savent, confusément ou pas.
Et c’est bien ça qui leur pose problème car ils savent que non seulement ça risque de se passer, (Et qu’ils auront à combattre), mais aussi qu’ils sentent bien plus précisément que ceux qui ont charge de les mobiliser et de les diriger n’ont aucune envie d’y aller car le fromage est bien trop bon en l’état pour eux.
Comment tu veux être crédible si quand tu explique à quelqu’un "comment ça va se passer", ce quelqu’un tu ne lui dis pas tout ? En gros tu ne lui dis pas qu’il ne suffira pas de "voter" mais aussi qu’il faudra payer de sa personne pour garder les acquis si on change réellement les choses.
Sûr que le mec te le diras pas comme ça de peur de passer pour un poltron.
Mais en réalité il savent que si ça barde, ceux qui leur tiennent de beaux discours "lé-ni-nifiants", ((- :, les largueront à la première occasion.
Ce dont on a besoin c’est de dirigeants qui payent de leur personne et qui parlent "la réalité d’aujourd’hui et celle de demain". Sans fioritures.
Y en a et j’en connais. Charles Hoareau en est un exemple type et il est pas seul. Mais ils n’ont aucune chance d’arriver au sommet de la pyramide des partis et des syndicats car ils crachent dans la soupe des intérêts de la majorité officielle de ceux-ci. Celle que Sarko et ses sbires qualifient de "responsable".
Ils croient pas si bien dire : Pour être "responsables", ils le sont... de la merde ou on évolue actuellement, et des malheurs du Monde.
G.L..
6. Perles de gauche, 28 janvier 2010, 08:34, par Copas
Ah, la démocratie passe par les urnes ?
Qu’il faille tenir compte des illusions de la plus grande masse de la population sur les possibilités de transformation par les urnes c’est un aspect incontournable.
Mais de croire que c’est cela qui change les choses alors que depuis des dizaines d’années des majorités de gauche, à tous niveaux, ont prouvé qu’elles faisaient assidument le boulot des patrons, contre le peuple,est assez impressionnant.
Comment peut-on dire de pareilles âneries ?
Est-ce qu’un jour on finira enfin, à gauche, par sortir du crétinisme électoral qui fait qu’on confonde démocratie restreinte et véritable démocratie, qu’on ne comprenne pas comment des partisans d’une transformation finissent par devenir des gens qui marquent des buts contre leur camp, se transformant en couche sociale dorée, etc...
La bataille des idées ne passe pas par les urnes telles qu’elles sont.
Je partage le fait qu’une démocratie soit indispensable pour décider, mais dans les règles actuelles, elle ne sert à rien, voir sert à trahir et baiser la population.
Comment expliquer que des militants du PS, du PC, des Verts, etc, deviennent des gens au service de la bourgeoisie ?
Je ne pense pas que ce soit un problème idéologique en soit, mais une question de système. Tant qu’une classe ne s’organise pas en démocratie distincte de celle restreinte de la bourgeoisie, il n’y a aucune conquête sociale significative.
Les exemples cités sont éloquents de la transformation de la gauche en force supplétive de la bourgeoisie.
Ceux qui soutiennent cela deviennent de facto, des petits frères de Sarko et des bourges, rien d’autre.
7. Perles de gauche, 28 janvier 2010, 18:56
C’est pire que "50% à gauche mais avec 6%" ?
Ou pire que 10% à gauche mais avec 30%" ?
Qu’est-ce que le jusqu’au-boutisme ? Est-ce une notion objective ? On est tous le jusqu’au-boutiste de quelqu’un. On a tendance à appeler "jusqu’au-boutiste" simplement celui qui se positionne un peu plus à gauche que soi-même...
Ben ça dépend ! Répondre oui ou non serait une ineptie. Elle peut l’être, elle peut ne pas l’être.
– Si, au-delà de leurs divergences, PCF et NPA s’étaient unis dans l’indépendance vis à vis du PS, j’aurais trouvé ça très bien.
– Si le NPA avait tissé une alliance l’amenant à soutenir une démarche de gauche plurielle, alors que ses militants sont persuadés (à tort ou à raison) que c’est une impasse aux conséquences très négatives, j’aurais trouvé cela lamentable de sa part.
Chico