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Petite note d’un (d’une) enseignant(e) de lille 3 “mobilisé(e)”
Publie le vendredi 30 novembre 2007 par Open-PublishingLes étudiants mobilisés contre la loi ont souvent manifesté leur déception face au silence ou quasi-silence des enseignants de Lille 3 ; cette déception est compréhensible et justifiée, et j’ajoute qu’ils devraient en être aussi très étonnés : nous sommes, nous, enseignants, plus concernés qu’eux encore par cette loi.
Pour beaucoup d’entre vous, étudiants, vous “passez” par l’université : nous y sommes, nous y restons, y resterons. Nous avons choisi ce métier, celui d’enseignant-chercheur, lequel est menacé, dans son principe même, par nombre d’aspects de la loi, et j’ajouterai par son esprit même.
Cela dit, si ce sont les étudiants qui, indéniablement, ont lancé le mouvement, ce dont nous les remercions et les félicitons, les enseignants ne restent pas inactifs, et ne se contentent pas de “soutenir” le mouvement étudiant : ils s’opposent aussi en leur propre nom, ce qui est encore une fois la moindre des choses.
Cette opposition ne s’est pas encore déclarée à Lille dans une véritable AG de tous les personnels (enseignant et administratif), c’est vrai, et cette grande AG, nous l’appelons de nos vœux ; mais : — il y a eu, ici et là, quelques prises de position collectives : la lettre d’opposition aux directeurs d’UFR signée d’une douzaine de noms, la déclaration de quelques enseignants de Lettres modernes (six noms seulement, c’est vrai, mais c’est toujours ça), la motion de “Sauvons l’Université” adoptée par l’AG de Lettres modernes (enseignants et administratifs), laquelle sera lue aujourd’hui vendredi 30 novembre au C.A. ; — il y a d’autre part quantité d’enseignants qui se mobilisent au niveau national en signant individuellement les pétitions appelant à une autre réforme et à la suspension d’application ou à l’abrogation de celle-ci ; — d’autre part encore, nombre d’enseignants sont dans la rue lorsqu’il y a une manifestation : parfois à Lille, parfois dans la ville où ils habitent.
La mobilisation contre la loi doit exister sur le plan local, bien sûr, mais elle a pris ces derniers temps, et c’est fort heureux, une dimension nationale, avec rassemblement des enseignants de différentes universités.