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Philippe Courroye a pris les rênes du parquet de Nanterre

Publie le samedi 28 avril 2007 par Open-Publishing

Les circonstances de la nomination de ce procureur, proche de la droite, qui aura à gérer le dossier visant Jacques Chirac, suscitent la polémique.

Le nouveau procureur de la République de Nanterre a pris ses fonctions hier, en fin d’après-midi. Non sans quelques remue-ménage autour de sa nomination. Ce magistrat âgé de quarante-huit ans est l’un des plus emblématiques de sa génération. Pour preuve, il a interrogé dans son cabinet des justiciables qui ont pour noms : Alain Carignon, Michel Noir, Jean-Christophe Mitterrand, Charles Pasqua, Jean-Charles Marchiani, Charles Pieri ou encore Pierre Bédier. Hier juge d’instruction au pôle financier, Philippe Courroye prend aujourd’hui les rênes d’un parquet hautement sensible. Celui qui recèle parmi ses dossiers le dernier volet des emplois fictifs du RPR, toujours en cours d’instruction, dans lequel Jacques Chirac est mis en cause. Ou encore, celui qui pourrait chercher des poux à Nicolas Sarkozy concernant l’acquisition de son ancien appartement sur l’île de la Jatte.

On comprend mieux pourquoi les circonstances entourant la nomination de Philippe Courroye en ont ému plus d’un. D’abord, l’homme, dont la réputation à l’instruction n’est plus à faire, se voit remettre les clés d’un des plus grands parquets de France en dépit de son inexpérience (il affiche seulement trois petites années au parquet de Lyon - NDLR). Une pratique assez inhabituelle - tout comme le fait que le juge n’ait postulé qu’à Nanterre - qui avait poussé le Conseil supérieur de la magistrature à mettre son veto à cette désignation. Un veto aussitôt levé par le garde des Sceaux en personne, Pascal Clément, ce qui avait délié les langues dès lors qu’il s’agissait d’un juge plutôt proche de la droite et qui a eu des contacts avec Nicolas - Sarkozy. « C’est un verrouillage par la droite des postes stratégiques », n’a pas hésité à attaquer le Syndicat de la magistrature.

Des accusations que le parcours de Philippe Courroye vient nettement atténuer. Il a autant épinglé des personnalités de gauche que de droite. Une garantie de son indépendance, veut-on croire. Pour autant, cette nomination, entre les deux tours de présidentielle et qui en accompagne de nombreuses autres, en forme de remerciements pour services rendus ou de protections futures, laisse circonspect. Une perplexité qui poussera à examiner à la loupe tous les faits, gestes et actes du nouveau procureur de la République à Nanterre.

S. B.

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