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Philippe Court : " On va vers six mois de grèves ".

Publie le mercredi 25 juin 2008 par Open-Publishing
12 commentaires

Le Canard Enchaîné, mercredi 25 juin, page 2 :

« Le sous-commandant Darcos passe à l’attaque.

Sarkozy en a fait une théorie : taper sur les syndicats enseignants (voire sur les profs), c’est bon pour ressouder l’électorat UMP en proie au doute. Du coup, le gouvernement Fillon leur a déclaré la guerre. Non content d’avoir supprimé 11 200 postes (dont 9 000 enseignants) à la rentrée 2008, le ministre de l’Education, poussé par Bercy, prépare un mitraillage encore plus nourri pour 2009.

Ce sont 20 000 départs à la retraite qui, cette fois, ne seraient pas remplacés. Darcos et son équipe en frémissent d’avance. « On va vers six mois de grèves », a prédit Philippe Court, directeur de cabinet de Darcos, à Eric Woerth, le ministre du Budget.

Lequel ministre du Budget a répliqué, martial : « Tant mieux, cela fera six mois d’économies sur les salaires. »

Messages

  • Les profs qu’ont tant désaillés de ministres... l’on va voir à la rentrée ce qu’ils ont dans le pantalon et ailleurs. A moins qu’ils ne pensent qu’à leur retraite.

  • Lequel ministre du Budget a répliqué, martial : « Tant mieux, cela fera six mois d’économies sur les salaires. »

    Cette remarque à la con, confirme bien ce que je pensais déjà de ce ministre, il le porte sur lui : c’est un NUL !

    C’est pas avec de tels arguments qu’on gouverne, traite les dossiers, et les citoyens. Ce type a oublié qu’il y avait en face des enfants à instruire, des profs et des parents à rassurer.

    Si nous sommes logiques avec nous-mêmes, Woerth doit démissionner, parce qu’il n’est plus au service des citoyens. Il confond ministre et chef d’entreprise. Un état ne se conduit pas de la même façon qu’une entreprise. C’est là toute l’ambiguïté depuis le début de l’élection de Sarko et de l’ump au pouvoir.

  • les chiffres qui nous gouvernent, ne tombent pas du ciel. Ils sont ceux de l’OCDE :
    http://www.oecd.org/dataoecd/50/19/35762507.pdf
    - pas étonnant qu’il confond l’éducation d’un enfant avec la fabrication d’un objet (cf Philippe Meirieu dans Charlie Hebdo du 18 juin)
    angela anaconda

  • Le problème est que la plupart des enseignants suivent les mots d’ordre des fédérations syndicales. La stratégie de celles-ci relève soit du suicide social, soit de la complicité avec les derniers gouvernements : trois à quatre grèves par an (sans aucune suite), des hésitations, des reculs, des revendications molles, du blabla...

    Aschiéri (FSU) n’a rien d’un combattant syndical ; Mailly, Chérèque et Thibault, n’en parlons pas ; et l’UNSA a poussé le ridicule jusqu’à annoncer une grève pour le... 7 octobre !

    • J’oubliais...

      Beaucoup d’enseignants se sont épuisés financièrement durant le mouvement de 2003. Les fédérations syndicales ont donc intérêt à assurer en ayant des mots d’ordre convaincants si elles veulent mobiliser sur une longue période. Cela n’a pas vraiment l’air d’être le cas : elles ont mené les professeurs en bateau cette année. Par conséquent, nombreux sont ceux qui estiment que les grégrèves organisées par les fédérations syndicales ne servent qu’à perdre une journée de salaire.

      Les syndicats sont tellement complaisants avec le pouvoir que les représentants de celui-ci peuvent à présent se permettre de tenir des propos provocateurs. La CGT, FO, la FSU, le SGEN... ne font plus peur aux membres du gouvernement. Je suis même sûr que certains UMP aimeraient bien -par idéologie anti-profs (ou parce que certains ont mal vécu l’Ecole)- une confrontation qui aboutirait à un échec de la profession.

      Les mêmes problèmes se retrouvent dans tous les secteurs du service public (ainsi, que font les impôts ? Que font les fonctionnaires de la Sécu ?) et des entreprises semi-privatisées telles que la Sncf (on aurait par exemple pu s’attendre, face aux projets du gouvernement, à une réaction bien plus épidermique de la part des cheminots).

      Les organisations qui pouvaient créer un mouvement faisant reculer le gouvernement ont trahi les salariés. Ils ont intérêt à se ressaisir, car l’Histoire les jugera.

    • Beaucoup d’enseignants se sont épuisés financièrement durant le mouvement de 2003. Les fédérations syndicales ont donc intérêt à assurer en ayant des mots d’ordre convaincants si elles veulent mobiliser sur une longue période. Cela n’a pas vraiment l’air d’être le cas : elles ont mené les professeurs en bateau cette année. Par conséquent, nombreux sont ceux qui estiment que les grégrèves organisées par les fédérations syndicales ne servent qu’à perdre une journée de salaire.

      Nombreux sont les collègues qui, bien que militants syndicaux de longue date, ont fait comme moi lors de la grève du 10 juin : pour la première fois de ma vie (ce n’est pas rien, la première fois, en une trentaine d’année de carrière !) je n’ai pas fait la grève lancée par mon syndicat, la FSU. Nous sommes nombreux à avoir en fait, ce jour-là, fait grève de la grève pour signifier à nos syndicats qu’il y avait un gros problème, un gros malaise.

      La situation n’est certainement pas simple, mais il est des stratégies qui ne passent plus tant elles ont démontrés leur inefficacité face à cette nouvelle droite forcénée. Que faire d’autre que d’essayer de construire les mouvements par la base, que d’aller vers l’auto-organisation des luttes afin de construire des convergences intersyndicales et interpro ? Ces journées de 24H secteurs par secteurs, c’est devenu insupportable. L’attaque de la droite est globale, il faut une réaction globale, pas cet éparpillement des luttes et des énergies militantes.

      Chico

    • En mai 2007, beaucoup de profs ont voté Sarkozy

      Accuser sans preuve, c’est facile et ce n’est pas honnête.

      Quelle proportion ?
      Quelle source ?

      Les profs sont plutot plus combatifs, plus politisés et plus de gauche que la plupart des autres professions.

      RESF a-t-il un équivalent dans une autre profession ?
      Quelle autre profession a le courage de défendre ainsi les sans papiers ?

      Arrêtons de casser du prof, et interrogeons nous plutot sur la stratégie perdante des "journées d’actions" voulue par les direction syndicales.

    • En mai 2007, en salle des profs, plusieurs collègues m’ont dit qu’ils avaient voté Sarkozy pour la 1ère fois de ma vie.

      D’autres collègues éparpillés dans toute la France m’ont avoué la même chose depuis.

      Qu’est-ce que vous croyez ?

      Vous croyez qu’en mai 2007, 100 % des profs ont voté à gauche ?

    • Que faire d’autre que d’essayer de construire les mouvements par la base, que d’aller vers l’auto-organisation des luttes afin de construire des convergences intersyndicales et interpro ? Ces journées de 24H secteurs par secteurs, c’est devenu insupportable. L’attaque de la droite est globale, il faut une réaction globale, pas cet éparpillement des luttes et des énergies militantes.

      Chico propose ceci, eh bien faisons en sorte d’organiser la riposte de cette manière, puisque ça ne marche pas autrement.

    • S’il est vrai que le programme de Royal était un véritable épouvantail pour prof (cf en particulier sa volonté d’augmenter le temps de présence dans l’établissement, et par ailleurs la politique qu’elle a mené entre 1997 et 2002) je ne connais personnellement AUCUN de mes collègues ayant voté sarko. Tout simplement aucun.

      Je pense que le recul de notre profession est tel qu’il va falloir poser sérieusement le problème de l’action des syndicats enseignants depuis 2002 (et même, depuis 1997) dans la lutte sociale.

    • C’est la seule façon de "résister".Se débarrasser des syndicats qui font le jeu
      du gouvernement et nous démoralisent dans des actions inutiles.
      Trois petits tours et remontent dans les bus les joyeux réfractaires.
      Chacun sa petite lutte..
      Ces 6 mois de grèves qui feraient des économies de salaires me rappellent la jolie
      petite phrase de Matéï qui disaient qu’en cas de canicule se seraient des économies de retraites à verser.
      Il a été exaucé .. !! Combien de morts .. Combien de retraites économisées ??
      Ces types là on les met au pouvoir par nos votes.. Arrêtons de voter .. Réveillons nous.
      Ils nous trahissent en bafouant notre vote NON au référendum et on ferme notre gueule.
      Nous aurions du tous faire la fête au résultat du vote des Irlandais.Les seuls autorisés à s’exprimer..
      Y’a pas comme un problème ??