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Plainte pour dénonciation calomnieuse d’un délégué CGT de la Poste
Publie le jeudi 17 juillet 2008 par Open-Publishing3 commentaires
Qui veut la peau de Thomas Barba ?
de Lucy Bateman
LA POSTE Ce syndicaliste qui défend des postiers précaires devant les prud’hommes a fait l’objet d’une plainte pour enrichissement personnel. Il dénonce une "cabale", qui serait menée contre lui par une direction de la Poste rancunière et décidée à le faire taire.
Hasard, énorme coïncidence ? Dans le Tarn, un syndicaliste CGT qui défend depuis une dizaine d’années des postiers précaires devant les tribunaux vient de faire l’objet d’une enquête de la gendarmerie. L’enquête visait à établir s’il avait touché personnellement de l’argent pour défendre ces salariés. Le procureur d’Albi vient de classer l’affaire, mais le syndicaliste, très affecté, estime que l’attaque a « atteint son but » : le déstabiliser, ruiner sa réputation, et décourager les précaires de faire appel à lui.
LA PRÉCARITÉ, SON CHEVAL DE BATAILLE
Thomas Barba, cadre à La Poste et délégué CGT, a fait de la lutte contre la précarité son cheval de bataille. Depuis 2003, il a défendu avec succès des dizaines de précaires devant les tribunaux, obtenu la requalification de leurs contrats en CDI et d’importants dommages et intérêts. Des victoires qui, si elles donnaient des idées à d’autres, pèseraient lourd sur le portefeuille de La Poste. En mai, une de ces salariées le contacte, affolée, pour lui expliquer qu’elle a été convoquée par la gendarmerie à son sujet. Dans les jours qui suivent presque toutes les postières qu’il a aidées dans le département sont priées à leur tour de se rendre à la gendarmerie. L’une d’elles se souvient : « Ma tête s’est mise à tourner, je me suis demandé si j’avais fait une bêtise en voiture ! » Les gendarmes la rassurent, ils ont juste quelques questions à poser sur Thomas Barba : « Comment j’avais rencontré M. Barba, est-ce que je lui avais versé une partie des sommes qu’il m’avait fait gagner aux prud’hommes ? » raconte Nathalie, qui a obtenu la requalification en CDI de plus de ses 400 CDD accumulés à La Poste. Comme les autres, elle a seulement fait un don au syndicat, ce qui est l’usage. Encore plus étonnant, les gendarmes leur demandent si Thomas Barba a fait pression sur elles pour qu’elles saisissent les prud’hommes. Il n’a pas vraiment eu besoin de leur forcer la main : les unes ont appris l’existence du « Zorro des CDD », via la CGT, les autres par les médias locaux. « J’avais vu aux informations régionales qu’une postière de Cordes avait obtenu grâce à lui la requalification de 200 et quelque CDD » se souvient l’une d’elles. « Je suis allée chercher mon dossier, j’ai compté : j’en avais 175 ! Alors j’ai appelé M. Barba. Jusque là, je pensais que ma situation était normale : La Poste était quand même une entreprise respectable, si elle faisait ça, c’est qu’elle en avait le droit ! » « Le gendarme m’a dit que ça allait être vite classé, raconte une autre, qu’on répondait toutes la même chose, et qu’il serait blanchi rapidement. » Mais pour le syndicaliste, le mal est fait : « Mes filles sont bouleversées, ma compagne perd le sommeil, on a mobilisé toute la gendarmerie du Tarn pour me discréditer, m’intimider, me toucher dans mon intégrité, ruiner ma réputation dans les bureaux de poste », s’emporte Thomas Barba qui parle d’attaque « machiavélique ». « Je suis quelqu’un d’honnête, et tous mes comptes sont à La Poste : il suffit à un employé de presser un bouton pour constater que je n’ai jamais commis de malversations », explique celui qui ne peut s’empêcher de voir le bras de l’entreprise derrière la dénonciation qui aurait provoqué l’enquête.
QUI EST DERRIÈRE L’ ENQUÊTE ?
La direction régionale de La Poste Midi-Pyrénées indique qu’elle est totalement étrangère à cette enquête, dont elle dit avoir appris l’existence par un journaliste. Un porte-parole ajoute : « La Poste a vérifié que cette plainte ne provenait pas de quelqu’un représentant l’entreprise. » Maître Terrier, l’avocat que Thomas Barba a chargé de porter plainte pour dénonciation calomnieuse, attend d’avoir eu copie de l’enquête pour y voir plus clair. Une source judiciaire proche de l’enquête citée par la Dépêche du Midi parle d’une « histoire grotesque » et de « règlements de comptes », et ajoute : « Toutes les vérifications ont été faites. Elles sont négatives ». De leur côté, les salariés que Thomas Barba a défendus ne tarissent pas d’éloge sur le syndicaliste : « Calme, posé, honnête, droit, avec un grand sens moral, il aide ceux qui ne peuvent pas se défendre. C’est dégueulasse d’en arriver là pour casser quelqu’un. »
Messages
1. Plainte pour dénonciation calomnieuse d’un délégué CGT de la Poste, 17 juillet 2008, 08:16, par Patrice Bardet
Bellaciao va certainement devoir supprimer cette dépêche AFP (copyrigth)
Voir les deux articles dans l’Huma du 16 juillet
http://www.humanite.fr/Qui-veut-la-peau-de-Thomas-Barba
http://www.humanite.fr/2008-07-16_Politique_La-Poste-mauvaise-perdante
2. Plainte pour dénonciation calomnieuse d’un délégué CGT de la Poste, 17 juillet 2008, 11:52
L’acharnement contre les militants CGT (mais aussi de SUD) à la Poste n’est pas nouveau. Depuis la mise en oeuvre de la Loi Quiles (PS) en 1990 et la mise en place d’un nouveau type de gestion : les RH les atteintes aux libertés individuelles et à la dignité se sont multiplièes.
Tout d’abord, on en parle insufisamment, la gestion des ressources humaines est à l’humain ce que l’orage est à la flamme. Ce type de gestion est prédateur de l’individu. Les RH sont introduites dans les entreprises avec la mise en oeuvre du libéralisme ou de l’application la plus sauvage du capitalisme. La gestion des RH a la particularité de cultiver et de sublimer les instincts les plus vils de l’être humain.
Je ne suis donc pas étonné, même si je suis scandalisé, de lire sur l’HUMA ce que doit subir mon camarade du Tarn à qui j’envoie tout mon soutien et mon admiration pour son travail militant.
Moi même, j’ai dû passer mes cinq dernières années dans un placard. Élu durant 17 ans représentant des cadres dans mon département, inconditionnel des valeurs du Service Public pour lesquelles j’ai prété serment (ce que les fonctionnaires oublient trop souvent) je n’ai jamais cédé un pouce aux méthodes archaïques de "management" (commandement militaire du haut vers le bas sans retour) et de casse généralisée de nos services. Des calomnies, lettres anonymes, carrière bloquée, ...... etc je sais ce que c’est !
Aujourd’hui je ne suis pas seulement syndicaliste retraité CGT, militant communiste, je suis aussi un résistant à la dictature soft en place, à la tyrannie du marché financier et profondément convaincu que nous devons mettre en avant un Conseil National de la Résistance ayant pour objectif d’informer, rassembler, agir, désobéir, construire un projet politique alternatif ambitieux en rupture totale avec le marché financier où la reconstruction des services publics, leurs développements, leur gestion, ..... seront au coeur des propositions.
Cadre de la poste en retraite
1. Plainte pour dénonciation calomnieuse d’un délégué CGT de la Poste, 17 juillet 2008, 16:14, par Seb
Barba est un militant syndical très connu pour ses victoires juridiques contre l’injustice postale (temps d’habillage Albi, mais aussi sur les requalifications de CDD). Le soutenir est une évidence et un devoir pour toutes les organisations syndicales. C’est clair, la boîte tente de se débarrasser d’un opposant efficace à sa politique. Courage camarade !
Seb, SUD Postaux Paris