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Plus réac que Fillon, c’est possible
Publie le mercredi 16 mars 2005 par Open-Publishing16 commentaires
Dans l’Humanité du 16 mars 2005, la sénatrice (PCF) A. David se soucie de la formation des enseignants.
Dénonce-t-elle le fait que les congés-formation, bien que statutaires, tendent à devenir inaccessibles ? Non.
Dénonce-t-elle le continu ubuesque des "formations" post-concours de l’IUFM (entre thérapies de groupe et pauses-café, aucune réflexion scientifique et mépris des disciplines professé ouvertement) le jargon des "scientifiques de l’éducation", le flicage des stagiaires (feuilles de présence, encouragement à la délation, socialisation obligatoire) ? Non.
David propose que les stagiaires-enseignants soient contraints à passer deux ans à l’IUFM avant d’être titularisés dans la Fonction Publique de l’Etat, au lieu d’une année actuellement.
Selon elle, le fait que les futurs enseignants passent des années à étudier avant la réussite au concours n’est pas une garantie de qualité trouvant grâce à ses yeux. De plus en plus de lauréats obtiennent le concours du CAPES ou de l’Agrégation (avec des taux de réussite de l’ordre de 5 à 10 % par rapport aux inscrits) après des études de troisième cycle, et après plusieurs tentatives pendant plusieurs années. Certains ont réussi au préalable le concours de Normale Sup. Mais cela ne suffit pas nous dit A. David.
Non, non, et non : il y a une impérieuse nécessité à "intégrer les nouvelles technologies, l’apprentissage des langues et la lutte contre les discriminations" dans la formation des stagiaires.
On imagine à quel point un professeur de philosophie, de grec, de latin, de lettres, d’histoire-géographie est défaillant sans les nouvelles technologies. Vite une pétition de parents d’élèves au recteur ! "Ce monsieur (cette dame) voyez-vous, ne "fonctionne" (sic) qu’avec la vision de l’Ecole de grand-papa. Il refuse de prendre le jeune dans sa globalité (sic)".
On sent bien que lesdits professeurs, et leurs collègues de mathématiques, de biologie sont ignares et devraient être sanctionnés pour ne pas utiliser des langues étrangères pendant leurs cours. Vite une pétition de parents d’élèves au recteur ! "Ce monsieur (cette dame), voyez-vous, n’est pas ouvert sur la modernité mondiale".
On mesure qu’à l’évidence, les futurs enseignants maîtrisent mal la lutte contre les dicriminations, tellement plus mal que les fonctionnaires de police ou les instances statuant sur les demandes d’asile (moins de 4 % d’admis désormais). Et d’ailleurs, les enseignants ne sont-ils pas majoritairement coupables de discrimination, puisque plus de 80 % soutiennent la loi excluant les élèves voilées ? "Ces messieurs-dames, imbus de leur statu de fonctionnaire voyez-vous, sont des intégristes de la laïcité". Vite une pétition de parents d’élèves au recteur !
Ceux qui souscrivent à la vision de l’ecole exprimée par le PCF ne mesurent en revanche pas que le taux de refus de titularisation, en forte progression ces dernières années, exploserait si cette "mesure" était mise en oeuvre. Bénédiction que Fillon n’avait pas proposée aux petits chefs, mais qui, comme l’enseignement du fait religieux, vient de la mouvance du PCF, "progressiste", est-on prié de croire.
Je suis pour ma part diplômé du troisième cycle, et agrégé. Mon traitement net après quelques années d’ancienneté n’atteint pas 1800 euros.
Cette frange de progressistes-là, qui ne s’intéressent pas au statut de la Fonction Publique, qui ne cherchent pas à ce que les lois protégeant les fonctionnaires de l’Etat soient appliquées (loi du 13 juillet 1983), qui emboîtent systématiquement le pas à l’administration contre les personnels, ces progressistes-là, donc, proposent un fonctionnement de l’Education nationale où la transmission du savoir cède la place à la garderie, où les personnels sont asservis face aux petits chefs incultes.
Cette Ecole-là n’est pas la mienne.
Messages
1. > Plus réac que Fillon, c’est possible, 16 mars 2005, 20:18
Et encore, on a probablement rien vu : les "spécialistes" de l’Ecole au PCF ne risquent-ils pas de proposer que la présence obligatoire des enseignants en établissement soit allongée ? Ils n’ont pas grand chose à refuser aux associations de parents d’élèves...
2. > Plus réac que Fillon, c’est possible, 16 mars 2005, 23:39
Et pourquoi ne pas lire directement l’interview ?????
http://www.humanite.presse.fr/journal/2005-03-16/2005-03-16-458520
Et le projet communiste pour l’école ?????
http://www.pcf.fr/docs/telecharger/295715_01.rtf
1. Projet "communiste" pour l’école : des ambiguités sur la laicité, 17 mars 2005, 18:26
REPONSE AU PROJET "communiste" SUR L’ECOLE.
Le texte ne prend pas position clairement sur la laïcité.
– Par exemple, plutôt que de défendre le principe "pas d’argent public pour l’école privée", il se prononce "pour l’intégration des établissements sous contrat dans le service public".
Ce n’est pas la même chose !
– Le texte, s’il évoque l’anomalie de la situation de l’Alsace-Moselle, ne prône, en aucune manière l’abolition de cette anomalie par le retour à une loi qui s’appliquerait sur TOUT le territoire national.
– le texte interprète de manière particulièrement floue la laicité dans le cadre scolaire, "facteur de rassemblement et d’intégration des individus, dans le respect des différences, et ne pouvant donc etre assimilé à un quelconque mécanisme d’exclusion" ;
Ici, la réthorique, saturée de lieux communs, ne permet pas de parvenir à une conclusion sur la position du projet "communiste" sur la loi sur les signes religieux à l’Ecole. Après 20 ans de débats sur cette question, le PCF n’ose se départir d’une prudence qui veut dire tout et son contraire !
Enfin, il semblerait que certains parlementaires "communistes" ou apparentés "communistes" croient aux "faits" religieux.
Il n’existe pas de "fait" religieux.
Il existe des faits économiques, des faits sociaux, des faits politiques, que l’on analyse avec les outils de la Raison.
2. Encore une réponse au projet "communiste" sur l’école !, 17 mars 2005, 18:58
Concernant la formation des enseignants, le texte est sans ambiguité : les enseignants ne seraient pas assez formés, et devraient être rééduqués...
On y découvre que la création des IUFM a contitué un "progrès historique" ...
Et l’on mesure, à la lecture de ces lignes, la rupture existant aujourd’hui entre les penseurs du PCF et les enseignants ; on a meme l’impression, à dire vrai, que les penseurs du PCF n’ont jamais rencontré un professeur stagiaire à l’IUFM !
Aussi, le texte ne redoute pas d’infliger aux stagiaires "une prolongation de stage" (deux ans pour le prix d’un ?) en agravant ainsi le chantage à la titularisation et la flicage intensif par les petits chefs pédagos !
Le texte enseigne doctement que ledit IUFM, aux mains des "scientifiques" de l’éducation, doit permettre de dépasser "les fausses oppositions" entre enseignants "polyvalents" (professeurs des écoles) et enseignants "monovalents" (professeurs des lycées-collèges)
les différences de qualification des uns et des autres, des niveaux de recrutement et des exigences professionnelles, de "fausses oppositions" ?
Remarque : le retour à la bivalence au collège, c’est le projet éducatif de la droite ;
La disparition des corps, supposés trop nombreux dans la fonction publique parce qu’ils garantissent le respect des qualifications et des statuts particuliers, c’est à dire de droits acquis, c’est encore le projet de la droite !... pour des raisons bien compréhensibles de baisse de la dépense publique socialement utile ...
Le texte veut introduire une obligation de soumission au dogme pédagogique :
"la formation continue en relation avec la recherche (universitaire, pédagogique) devrait etre ntégrée dans les OBLIGATIONS de SERVICE de chacun, tout au long de la carrière " !
Les penseurs du PCF imaginent-ils que l’on forme un individu contre son gré, où appellent-ils de leur voeux une société anti-démocratique ou la réeducation mentale prendrait toute sa place ?
3. > Projet "communiste" pour l’école : des ambiguités sur la laicité, 18 mars 2005, 10:57
Bien sur qu’il existe des "faits" religieux , et ce sont des objets d’histoire au même titre que Napoléon !
Il faut alors, par exemple, essayer de comprendre comment, il y a 2000 ans, un groupe d’homme a t il pu être à l’origine d’une religion pratiquée par plus d’ 1 milliard de personnes aujourd ’hui
4. > Encore une réponse au projet "communiste" sur l’école !, 18 mars 2005, 11:32
il y a des penseurs au PCF ???
5. > Projet "communiste" pour l’école : des ambiguités sur la laicité, 18 mars 2005, 16:07
réponse au 18 mars 10h57
Il n’existe pas de "fait" religieux, même si votre enthousiasme s’en trouve contrarié.
Napoléon n’est d’ailleurs guère un objet d’histoire en lui-même, car l’étude psychologique des personnalités historiques n’est guère un objet d’étude, en histoire.
Enfin, si un groupe d’homme a pu être à l’origine d’une religion pratiquée par MOINS d’un milliard de personnes aujourd’hui, cela s’étudie et s’analyse, en histoire, sociologie, économie, sciences politiques,anthropologie : toutes ces études, scientifiques, ne font pas du phénomène observé un "fait" religieux !
6. > Projet "communiste" pour l’école : des ambiguités sur la laicité, 18 mars 2005, 17:18
De la manière de brasser beaucoup de vent pour ne pas dire grand chose : bon d’accord c’est le mot "fait" qui te dérange , alors supprimons le et étudions les réligions tout simplement, tu sais les profs d’histoire qui le font tous les jours de la 6eme à la terminale ne sont pas d’horribles curés ....au fait le christianisme , environ 1,2 milliards..
7. > Projet "communiste" pour l’école : des ambiguités sur la laicité : nuance ..., 21 mars 2005, 17:51
J’enseigne l’histoire, pas les religions. Cela signifie que j’enseigne des mécanismes économiques, sociaux, politiques, et culturels vus sous l’angle des sociétés touchées par ces mécanismes. La religion n’a pas le même sens pour celui qui la révère et celui qui la rejette, pas le même sens non plus pour celui qui fait partie des "élites", et celui qui est en bas de l’échelle sociale. La religion n’est pas une donnée immuable, sauf ...pour les religieux. L’histoire est une science sociale, alors que l’enseignement des religions relève de la théologie.
3. > Plus réac que Fillon, c’est possible, 17 mars 2005, 16:20
Non à l’intégrisme religieux non au curé laîque. Le facho qui pense que l’islmam est le problème n01 des quartier populaires doit être un beau bobo qui ne connait rien à l’exclusion sociale. Chômage, racisme, exclusions sont les vrai problèmes de ces quartiers. Classes laborieuses classes dangereuses...
1. > Plus réac que Fillon, c’est possible, 17 mars 2005, 18:10
Réponse à la contribution du 17 mars, 16h20.
Vous raisonnez à l’aide de slogans.
Vous vous exprimez par l’invective.
Conseils pour progresser :
1- Lire attentivement le texte que vous vous apprêtez à critiquer.
2- Rédigez une première fois votre texte sur un brouillon, en travaillant votre argumentation.
3- Faire relire votre essai par un tiers, moins exalté que vous.
4- Tenir compte des remarques du tiers et corriger votre texte.
5- Rédiger votre texte sur Bellacio, en retravaillant votre argumentation.
6- Vous intéresser aux commentaires éventuels que votre texte aura suscité.
2. > Plus réac que Fillon, c’est possible, 18 mars 2005, 09:41
C ’est bien joli , et pas trés dur , de hurler contre les IUFM , mais tu proposes quoi à la place ?
3. > Plus réac que Fillon, c’est possible, 18 mars 2005, 11:35
Oui papa. heureusement que tu es là pour apprendre à ce petit mal appris les usages et les bonnes moeurs citoyennes...
4. > Plus réac que Fillon, c’est possible, 18 mars 2005, 16:01
A la place des I.U.F.M. on peut suggèrer l’intelligence, comme principe de formation des enseignants !
5. > Plus réac que Fillon, c’est possible, 18 mars 2005, 17:20
et aussi la tolérance , l’écoute , le dialogue , le respect , la compréhension, la dignité .....
4. > Plus réac que Fillon, c’est possible, 5 mai 2006, 16:09
Je ne peux que souscrire à votre opinion. Moi aussi diplômé de troisième cycle, agrégé et ayant exercé différents métiers à l’étranger pendant dix ans, je me retrouve également en I.U.F.M. face à des gens qui n’ont de cesse de me reprocher mes méthodes " à la bon-papa ", le comble étant qu’elles ont le tort de marcher même avec des élèves faibles que je " ne devrai[s] même pas essayer de pousser, parce qu’ils resteront nuls de toute façon " (!). Et moi qui croyais devenir professeur pour enseigner quelque chose...