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Poèmes de mes treize ans…

Publie le dimanche 20 mai 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

de Pasquale

Prise de conscience

Rien, plus rien, ne me fera sourire
Rien, plus rien, plutôt mourir
Depuis que j’ai croisé ces regards humiliés
Depuis que j’ai pressé ces mains moites et blessées
 
Rien, plus rien, ne me fera sourire
Rien, plus rien, plutôt mourir
Depuis que j’ai vu ces enfants affamés
Depuis que j’ai senti leur douleur d’être nés
 
Rien, plus rien, ne me fera sourire
Rien, plus rien, plutôt mourir
Le cœur gros, je suis repartie
Je ne me suis pas retournée mais j’avais compris
 
Rien, plus rien, ne me fera sourire
Rien, plus rien, plutôt mourir
Ce que je n’avais pas voulu croire existait
On avait beau cacher la misère, elle retentissait
 
Rien, plus rien, ne me fera sourire
Tant qu’existeront ces malheureux soumis
Qui n’ont plus la force de pousser un cri
Rien, plus rien, plutôt mourir
 
La Vérité, qui ose la profaner ?
Qui ose la souiller ?
Vous, riches et moins riches
Moi, coupable autant que vous qui pensez « je m’en fiche » !
 
Ne me dites rien, votre âme est assez noire
Ne la salissez plus, laissez moi l’espoir
Que peut-être un jour, vous comprendrez
Que peut-être un jour, vous réagirez
 
Regardez plus loin que vous
Ayez ce courage, la lumière n’existe pas
Dans un monde qui la châtie, la fait marcher au pas
Vous vous croyez les plus sages, vous êtes les plus fous
 
Pitié, n’est pas un appel à la générosité
Pitié, c’est un appel à la Clarté
C’est un cri à la vérité
Pitié ne vous demande pas la charité
 
La Misère vous semble si éphémère
Vous, qui ne la côtoyez pas !
Mais c’est le pire des maux qui soit ici bas
Avec la guerre. Pour les Pauvres, la terre tourne à l’envers…
 
Rien, plus rien, ne me fera sourire
Rien, plus rien, plutôt mourir
 
Petit tambour
 
Petit tambour au cœur battant
Tu marches fièrement au devant
De la troupe qui s’en va en guerre
Tandis que loin, derrière toi, pleurent père et mère
 
Petit tambour courageux
Tu joues là un rôle dangereux
Ta musique donne vaillance aux cœurs
Des hommes qui combattront tout à l’heure
 
Petit tambour tu n’as pas d’arme
Mais jamais tu t’en alarmes
Tu préfères ne pas tuer
Et plutôt sur ton tambour taper
 
Petit tambour lorsque tout sera fini
Et si tu restes encore en vie
Parfois en mémoire de ces soldats
Sur ton tambour tu joueras
 
Le crime ne paie pas
 
Le crime ne paie pas
Ni pour vous, ni pour moi
Le crime ne paie pas
Excepté pour les messieurs bien gras.
Pas de papiers gras
Bourrés d’actions, de lingots et cætera
Vous savez ! De la tête aux pieds !
 
Est-ce criminel de posséder de l’argent ?
Pourtant rien de plus naturel pour vivre…
Est-ce criminel d’exploiter les gens
Qui ne peuvent que survivre ?
 
Allez, laissez-moi rire
Et laissez-moi pleurer
A vous de réfléchir
Et de ne pas vous leurrer
 
Il est bon d’en convenir
Le crime paie pour certains
Pour les plus malins
Ceux sans scrupules ni repentir
 
Conscience
 
Conscience de la science qui fait vivre
Qui invente la bombe et améliore la vue
Conscience des hommes qui ne croient en rien
Mais qui vous tiennent entre leurs mains
 
Conscience qui bât en sourdine comme un cœur apeurée
Conscience qui meurt avant d’être née
Et qui revient après avoir été tuée
Conscience imprudente et pourtant abritée
 
Conscience, quant te révèleras-tu ?
Quand te sépareras-tu de l’encens
Qui t’empêche de te diriger dans le bon sens ?
Quand éclateras-tu à la figure du monde, toute nue ?
 
Violette hébergée
 
Toute seule, perdue dans l’immense jardin princier
Petite violette est née
Elle est venue un beau matin ensoleillé
Sans que s’en soit aperçu le sévère jardinier
 
Une soubrette l’a trouvée
Et sur son sein l’a cachée
Puis dans son minuscule jardin l’a replantée
Tout à côté d’un joli fraisier

Messages

    • Bon puisque tu dis "encore" en voici un dernier pour la route, toujours un poème de mes treize ans (j’en ai fait d’autres vers mes 20 ans et faut que je les retrouve,ils sont quelques part dtapés sur une vieille machine à écrire, dans un vieux dossier poussiéreux) bon je n’ai pas quatre vingt dix ans non plus ! ;-)))

      voici un autre poème de la petite Pasquale - 13 ans vvenant d’attérir dans une banlieue sans âme après avoir vécu les années précédentes à Saint-Ouen où elle avait tous ses souvenirs d’enfance...
      Donc elle s’ennuie, regarde les cubes gris par la fenêtre et elle écrit dans son petit cahier vert.

      "Enfants de partout "ou "Parias"

      Enfants dépravés, malmenés
      Enfants d’alcooliques, rachitiques
      Enfants de fous, sans dégoût
      Enfants abandonnés, qui savez si bien pleurer.

      Enfants du malheur, enfants débauchés,
      Enfants de la misère, au destin pathétique
      Enfants de n’importe quand, de n’importe où
      Enfants d’ouvriers, enfants exploités

      Oui, vous, enfants du monde entier
      Enfants sans pitié, durcis par la vie
      Enfants sombrant dans l’oubli
      Je voudrai, dans mon coeur ,vous protéger et vous soigner

  • Merci pour ces vers,viens donc avec nous, dans ce joli café ou l’on parle Amour,Poésie,bons vins et même quelques fois politique,ou ça dis-tu ? Au fou bien sur ,Au Fou de Bassan.

    Roger bretagne

    • Hélas mes treize ans sont révolus depuis longtemps même s’ils sont toujours présents dans mes révoltes et que la candeur se cache encore dans quelques coins obscurs de mon être...
      Actuellement je monte le dernier documentaire de création que j’ai réalisé à Berlin il s’appelera sans doute "Souviens toi, Berlin" (histoire du passé de Berlin) et tu peux aller voir sur dailymotion à imagomonde trois petites vidéos (courtes) que j’ai réalisé...little sister is watching you, les hommes aux épaules étroites, et la bande annonce du festival 2006 Bobines sociales.

      Je passerai un de ces quatre au fou de Bassan...

      Pasquale

  • La poésie,n’a pas d’age et souvent pas une ride,des vers qui restent d’actualité ce qui justifie notre combat.

    Fraternellement Roger.