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Point de vue sur la PPL "Hommage aux victimes des régimes communistes", prop.de loi de Bruno Gilles
Publie le lundi 14 août 2006 par Open-Publishing7 commentaires
Point de vue sur la PPL "Hommage aux victimes des régimes communistes"
Par Robert Bret*
http://www.robertbret.org/article.p...
La proposition de loi " visant à établir une journée nationale d’hommage aux victimes des régimes communistes " déposée par M. Bruno GILLES et plusieurs députés UMP ne peut que m’interpeller.
Pourquoi une telle proposition de loi ? Il est vrai que depuis quelques années le politique est de plus en plus sollicité pour légiférer sur l’histoire.
Ce fut d’abord, en 1990 la loi Gayssot (suite à la profanation du cimetière de Carpentras) réprimant le négationnisme de la Shoah ; Celle de janvier 2001 relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915 ; Puis en mai 2001, la loi Taubira qualifiant l’esclavage de crime contre l’humanité. Enfin, l’adoption, le 23 février 2005, de la loi sur les Rapatriés qui dans son article IV qualifie de positif le rôle de la France dans ses colonies.
Toutes ces lois ont entraîné des réactions, voire des polémiques sur le rôle du Parlement. Dans tous les cas, le débat s’est ouvert face à cette volonté de légiférer pour rendre justice aux mémoires blessées ou pour « accorder la reconnaissance de leurs souffrances » aux victimes et à leurs descendants.
Cette association de la mémoire et des droits pose la question du rôle, de la compétence et du champ d’intervention du/des parlementaire(s) et de l’historien. L’histoire n’est pas un procès. Comment pourrait-on juger 1789 ? On ne peut pas répondre par oui ou par non. Il y a besoin de restituer en permanence le passé dans son contexte et non de le lire avec nos valeurs et repères contemporains. Pas plus qu’on ne saurait instrumentaliser le passé dans le sens d’un « communautarisme mémoriel » ou encore à des fins politiciennes.
Face à cette sollicitation récurrente de légiférer, n’est-il pas temps d’affirmer un véritable « devoir d’Histoire » pour ne pas laisser des souffrances venues du passé prendre possession du présent ? En conséquence, ne faut-il pas donner, en vue d’assumer ce devoir d’histoire, les moyens humains et financiers, à la recherche et à l’enseignement, lesquels restent encore aujourd’hui tributaires d’une tradition identifiant l’histoire nationale à un seul peuple et un seul territoire, celui de la Métropole ?
D’autant qu’il existe toujours trop peu de chaires d’enseignement par exemple sur la colonisation et l’esclavage, de même qu’il n’existe que très peu de travaux de doctorats en la matière.
Ainsi, l’immigration, l’esclavage et le colonialisme demeurent des événements périphériques qui n’ont jamais vraiment été considérés comme faisant partie intégrante du passé national. L’Histoire des autres en somme.
Donnons donc les moyens à nos historiens de mieux comprendre et d’éviter ainsi des visions simplistes, voire réductrices. Encore plus lorsque les faits se sont déroulés dans d’autres pays.
Il est de notre responsabilité de parlementaires de savoir raison garder et de ne pas empiéter sur le terrain des historiens. L’Histoire est notre bien commun. Elle doit réunir afin de traiter pour ce qu’ils sont tous les antagonismes mémoriels qui sont toujours source de conflits historiques et de divisions.
Autrement dit, quelle est l’utilité, comme nous le propose Bruno GILLES et ses collègues de l’UMP, d’instituer « une journée d’hommage aux victimes des régimes communistes » face à ce nécessaire devoir d’histoire ?
Oui, la critique du communisme du XXème siècle est indispensable et elle ne nous fait pas peur, nous avons même ouvert nos archives aux historiens. Elle est même une condition d’efficacité de notre combat politique d’aujourd’hui. Oui, nous devons poursuivre notre réflexion politique engagée depuis de nombreux Congrès sur cette question, tellement il est évident que le communisme demeure encore associé à cette première expérience d’anticapitalisme qui a failli. Cela pèse négativement dans notre relation à la société et sur notre identité elle-même. Mais n’est-ce pas le but recherché par les auteurs de cette proposition de loi ?
Tirer les enseignements de cette expérience d’un « socialisme réel » est d’autant plus urgent que l’effondrement des régimes qui se réclamaient de ce modèle n’a pas rendu pour autant le capitalisme plus social, ni la planète plus sûre.
Jamais les inégalités, les sources de conflits et les guerres n’ont été aussi criantes et insupportables. C’est bien la logique fondamentale d’accumulation privée du capital, ce dogme qui met aujourd’hui l’humanité en danger et qui appelle d’autres réponses. La question d’une véritable alternative au capitalisme s’impose donc et ne peut se limiter à des politiques d’adaptation..
Oui, il y a nécessité et urgence de libérer l’humanité de toutes les formes d’exploitation, de domination, de discrimination et d’aliénation. Et la possibilité d’y parvenir se pose avec plus de force que jamais.
Robert Bret, sénateur communiste de BdRh, groupe Communiste Républicain et Citoyen à l’Assemblée Nationale
Esteban
Messages
1. > Point de vue sur la PPL "Hommage aux victimes des régimes communistes", prop.de loi de Bruno Gilles, 15 août 2006, 00:36
Je vois mal comment la question communiste ferait mal au PCF, qui a été le vecteur principal, en France, de ce que Debord appelait le "mensonge du siècle". Et comment il serait aujourd’hui habilité à critiquer ce passé pour défendre le concept de communisme. Son communisme fut le bolchévisme français dans le miroir de Moscou et de l’URSS, un capitalisme d’Etat, pour faire simple. Les victimes en question, y compris et en premier lieu communistes, il leur cracha dessus.
Aujourd’hui, le PCF ne porte pas davantage une conception pertinente du communisme. Il est toujours réformiste, mais sous une forme adaptée au cours de choses du capital. Il prône l’alternative antilibérale.
Voir et lire ces contorsions sous la plume d’un membre du PCF, excusez du peu, c’est peut-être pathétique, mais ça ignore son ridicule.
Avec tout ça, je les trouverais plutôt légitimes, les réparations aux victimes du "communisme" qui ne fut pas le mien, mais bel et bien celui du PCF, qui n’est pas le mieux placé pour en parler : sauf que ça l’arrange, car tout cela relève de basse politique au nom de grands principes. Sauf que franchement, pour faire la révolution, les prolétaies, ils s’en foutront pas mal, et des tentatives (à droite) de déglinguer le concept même de l’abolition du capital, et de celles en miroir qui justifieront toujours, sous le nom de communisme, qu’on ne l’abolisse pas.
Je suis l’héritier des communistes qui n’ont jamais, même du temps de Lénine, reconnu le bolchévisme comme ouvrant la voie au communisme, et pas davantage dans sa variante trotskiste. L’héritier des communistes que Lénine et ses héritiers ont liquidés.
Je dénie à tout membre du PCF, au nom du passé comme au nom du présent, le droit de défendre le communisme en tant qu’abolition du capital, dont ils furent et demeurent un des meilleurs gardiens, contre les miens.
1. > Point de vue sur la PPL "Hommage aux victimes des régimes communistes", prop.de loi de Bruno Gilles, 15 août 2006, 02:37
En voilà un beau donneur de leçons. Si je partage ton analyse que le "communisme" du XXème siècle n’était qu’un capitalisme bureaucratique d’Etat, je suis curieux de voir tes propositions pour faire mieux...
Loin de moi l’idée que c’est impossible, mais j’en ai assez de ceux qui se content de critiquer sans proposer.
Anyway, ce système mourra soit dans un cataclysme, soit dans l’allégresse, mais sans doute pas encore demain. A nous d’accélérer le mécanisme.
GrayFox,
partisan d’une société de réseaux de petites entités cogérées (producteurs-consommateurs) éco-socialistes et tournées vers la réflexion et la culture.
Pour y arriver, réformisme "radical" ou révolution pacifiste ?
No lo se...
2. > Point de vue sur la PPL "Hommage aux victimes des régimes communistes", prop.de loi de Bruno Gilles, 15 août 2006, 08:15
Depuis 1920 , des millions d’assassins , dans notre pays , des gens sans foi ni loi , des partageux , des pauvres qui voulaient se croire egaux des riches , et oui , je suis un de leurs successeurs , le couteau entre les dents me gene un peu aux gensives , j’ai mal digéré le petit bourgeois que j’ai mangé hier à midi !
Comme disait Aragon , nous avons faits de grandes choses mais aussi d’abominables ,
Cela n’excuse rien , mais nous avons eu soixante dix ans pour changer le monde et nous avons echoué , nous avons partout dans le monde payé le prix du sang pour nos idées , pour notre reve d’humanité , alors ce qu’un homme peut penser de nous est interessant si cela doit faire avancer les choses , mais ce ne peut etre que méprisable s’il vient cracher sur des generations de militants qui ont voulu donner un peu d’espoir aux plus faibles d’entre nous .
Militant du PCF , fier de ses ainés ,
claude de toulouse .
3. > Point de vue sur la PPL "Hommage aux victimes des régimes communistes", prop.de loi de Bruno Gilles, 15 août 2006, 12:34
C’est clair que mépriser les seuls qui ont approché de loin la possibilité d’une alternative globale au capitalisme libéral serait une erreur. Les idées communistes sont toujours valables. Ce que je déplore, c’est qu’une nouvelle classe dominante au sein du "camp communiste" ait détourné ces idées. Et je suis désolé mais cette fausse expérience de communisme, ce capitalisme d’Etat, est la meilleure arme qu’on ait donné au Capital pour décrédibiliser toute alternative. Perso, moi ça me reste en travers de la gorge.
Cette proposition de l’UMP en est la preuve éclairante. On veut nous voler nos imaginaires, la possibilité d’espérer autre chose...Je ne pense pas que ça fonctionnera.
Venceremos !
GrayFox
2. > Point de vue sur la PPL "Hommage aux victimes des régimes communistes", prop.de loi de Bruno Gilles, 17 août 2006, 14:03
SUR LE DROIT/DEVOIR D’INVENTAIRE...
C’est la mode... Certains se croient obligés de réécrire le "Livre noir du communisme" qui nous valut il n’y a qu’une dizaine d’années de nous faire insulter "d’assassins" du haut de l’assemblée nationale par le député "démocrate", "républicain", UDF de ma circonscription : Charles-Amédée DE COURSON DU BUISSON etc.
C’est tellement plus facile que que de faire le véritable bilan de la véritable classe dominante (qui a proclamé la fin de l’histoire) au pouvoir dans le monde occidental depuis 3 siècles !
Revenons à ce laborieux inventaire...
– On trouve, dans tout çà, des proclamation du genre (sic) "je déplore... qu’une nouvelle classe dominante au sein du "camp communiste"... Mais qu’est-ce que c’est que cette classe ? D’où vient-elle ? Comment est-elle arrivée là ? Mystère des générations spontanées !
– Et on trouve, dans la foulée, cette dénonciation de la "fausse expérience de communisme" analysée comme un "capitalisme d’état"...
Tout çà n’est pas particulièrement clair au niveau de l’élaboration théorique !
Pour moi, le début du XX° siècle a été marqué par l’effort du peuple pour chercher une issue libératrice au capitalisme national et international, à l’impérialisme. L’expérience d’Octobre a échoué, mais comme dit Victor Hugo concluant son poème "Le procès de la Révolution" :
"O juges, vous jugez les crimes de l’aurore".
Personnellement, tout comme Claude de Toulouse, de cette "canaille" qu’on chantait sous la Commune comme Sarkozy la fustige aujourd’hui sous le nom de "racaille", je dis fièrement
"Eh bien j’en suis !"
NOSE DE CHAMPAGNE
1. > Point de vue sur la PPL "Hommage aux victimes des régimes communistes", prop.de loi de Bruno Gilles, 17 août 2006, 18:50
Si tous ceux qui critiquent la DICTATURE qui s’est mise en place en URSS et en Chine, en Corée, au VietNam, etc...sont des fachos, on n’ira pas loin.
Le minimum c’est de reconnaitre les faits : le salariat n’ pas été aboli sous les soi-disants régimes communistes, pas plus que l’Etat ni la police, au contraire.
La seule différence c’est qu’une classe de bureaucrates à la tête du parti-Etat se sont appropriés les moyens de production, remplaçant un capitalisme libéral par un capitalisme monopolistique d’Etat, une exploitation par une autre.
Il serait temps qu’on se rende compte à quel point ce faux communisme est à rejeter, surtout si on veut que cette idée puisse encore être populaire.
GrayFox, qui a lu des bouquins et réfléchi.
2. > Point de vue sur la PPL "Hommage aux victimes des régimes communistes", prop.de loi de Bruno Gilles, 17 août 2006, 23:34
A GRAYFOX qui à lu des bouquins et refléchi ,
Il n’y a jamais eu d’un point de vue marxiste de regimes communistes sur terre , aucun regime se pretendant socialiste n’a mis en place de société communiste , meme si ces pays etaient dirigés par des partis communistes d’abord puis staliniens ensuite pour finir conservateurs .
Si tu as lu , tu sais trés bien qu’aucun des pays que tu cites n’est comparable , et les amalgamer est un peu rapide .
""qu’une classe de bureaucrates à la tête du parti-Etat se sont appropriés les moyens de production, remplaçant un capitalisme libéral par un capitalisme monopolistique d’Etat, une exploitation par une autre.""
A des moments historiques divers , dans des situations souvent extremement complexes , pouvaient ils tous faire autre chose ?
Dans toute experience revolutionnaire , il y a des leçons à retenir , savoir surtout ce qu’il ne faut plus faire , je ne suis pas sur en lisant divers posts , que l’on ait tous tiré les memes leçons .
amicalement
claude de toulouse .