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Poitiers, le 19 novembre 2007. 3 assemblées générales pour discuter de la loi LRU
Publie le lundi 19 novembre 2007 par Open-Publishing1 commentaire
Université de Poitiers, le 19 novembre 2007. 3 assemblées générales pour discuter de la loi LRU et des revendications. Un vote (issu non encore connue à l’heure actuelle) et une belle surprise de bonté et d’abnégation ...
L’Université de Poitiers est bloquée depuis ce matin 7h00. Blocage en force pour mobiliser le maximum d’étudiants et susciter le débat et la prise de conscience du nombre. Ojectif atteint : trois amphitéâtres combles. Trois assemblées générales pour assouvir l’envie de comprendre, de savoir et de s’exprimer de tous. Les débats fusent en tous sens, tout le monde y va de son point de vue, et le débat pourrait parraître agité à certains moments. Mais la pression est telle, l’incompréhension de la situation pour certains et le sentiment d’être pris en otage font qu’on ne veut pas écouter l’autre, ou alors, l’on veut absolument convaincre son intertolocuteur.
Une voix s’élève au dernier étage de l’amphi : "La grève est devenu un moyen conventionnel pour faire entrendre ses revendications. Pourquoi ne pas réfléchir à de nouvelles formes de manifestations, ne lésant personne mais permettant tout de même de faire entendre nos revendications ". Le consensus se fait, le principal orateur de l’assemblée générale acquiesce et propose de nouvelles réunions pour réfléchir à ces manières innovantes de révolutions ! L’idée est lancée, Clémence n’a plus à trouver une transition pour intervenir, elle est toute faite.
DA-AE (amour-abondance en coréen) Clémence, native de Corée du Sud, 20 ans, est étudiante en Licence 3 de Philosophie à l’Université de Poitiers. Elle monte sur l’estrade et prend timidement le micro tendu. Là, devant toutes ces oreilles étudiantes qui n’attendent qu’une énième revendication, un nouveau cri de guerre ou de mécontentement, d’appel au blocage en force, Clémence surprend : " Voilà, moi j’ai une idée, une manière originale de dire que suis contre. Parce que ce sont nos libertés qui sont en jeu. J’ai décidé d’engager une grève de la faim." Je vous laisse imaginer le flottement dans l’amphitéâtre, et il y a de quoi, puisqu’ils s’attendaient à tout sauf à ça. Mais elle continue, forte de sa position et de ses idées " Je suis contente que certains souris, au moins vous réagissez. Moi je veux agir sans gêner personne, sans faire de mal à personne.".
A partir de mercredi midi, elle sera place de la Liberté à Poitiers. Avec sa tente et les seuls éléments de survie qu’elle a décidé de prendre : de l’eau sucré et des bonbons, parce que ce sont pour elle, le symbole même de l’innocence et de l’enfance, deux choses qui disparaissent trop rapidement en chaque être-humain. Son argument majeur pour une grève de la faim comme moyen d’expression : " Je préfère faire la grève de la faim, choisir de ne plus manger, plutôt que d’attendre d’être obligé de faire cette grève".
Même si elle n’aboutit pas cette idée, même si Clémence n’est pas mercredi place de la liberté, même si elle ne reste que 2 jours parce qu’elle aura trop froid (parce qu’à Poitiers, la température et l’humidité ne sont pas nos meilleurs alliés ces jours-ci), même si tout ça. Clémence aura eu l’idée, l’envie, la volonté de s’imposer devant ces étudiants assoiffés de cris et de révoltes, voulant répondre à la violence imposée par cet Etat faussement de droit, par une autre forme de violence. Clémence préfère répondre par un message de paix, elle ne veut pas rendre la pareille au système qui lui fait du tort en lui faisant du tort à son tour.
Elle ne cherche pas non plus à se faire connaître (c’est moi qui lui ai sauté dessus après son intervention), ni à diffuser son message. Elle fait juste cela pour elle et ses idées. C’est ce que certains aiment à appeler la consistance. Mais moi, je crois, et j’ai envie de croire que mercredi, lorsque j’irai place de la liberté, je trouverai une tente avec Clémence et son chien, des bonbons et une guitare qui chante. Y voir des yeux briller d’amour et de paix, une voix douce qui me dit "regarde les arbres, ils sont jolis".
Un vote à bulletin secret (un de nos fameux droit...) a été organisé à la fin de cette assemblée générale. Les résultats tomberont prochainement. Pour ou contre la reconduite du blocage des universités de lettres & langues et de psychologie jusqu’à la prochaine AG, jeudi.
Dépassons nos revendications premières et entendons ce message de paix universel lancé par Clémence.Moi, c’est tout ce que j’ai retenu de cette assemblée générale. Il existe encore des gens pour nous faire voir que tout est bon, que tout est beau, que tous les gens, même Nicolas Sarkozy, restent des gens à qui l’on peut parler et qui ont des choses à nious apporter. Clémence fait partie d’une minorité en voie d’extinction, ceux qui refusent la violence, même dissimulée ou utilisée sous-couvert de défendre l’avancée sociale.
A.
Messages
1. Poitiers, 23 Novembre 2007 : Compte rend udu mouvement étudiant contre la LRU, 23 novembre 2007, 13:44
Et bien voilà cher toi. Clémence a certes eu une idée originale - trop selon certains même - mais le mouvement étudiant, malgré quelques scissions dans les idéaux, nottament concernat les moyens, est dirigé vers un but unique : Le retrait de cette loi inique qui ne répond pas à nos attentes puis la rediscussions d’une nouvelle réforme qui fera réellement avancer l’université française dans le sens souhaité par l’ensemble des étudiants et des professeurs.
En outre, le "blocus" n’est pas une solution faite de rages, de cris et de violence. Le pari lancé cette année possède une toute autre envergure : informer les gens, tenir des permanences aux grilles afin de discuter, de débattre, d’entendre ces étudiants, ces parents, ces professeurs qui ont de bonne idées mais ne peuvent s’exprimer en Assemblée Générale comme l’a fait Clémence.
Les votes ont été les plus démocratiques possible avec les moyens qui sont les notres et, s’ils n’ont pas été réalisés à "bulletins secrets" comme tu l’écris, il n’en demeure pas moins une organisation permettant à chacu nde donner son avis, quel que soit son opinions sur le sujet.
Le blocus est un moyen, non un but. Un moyen d’informer, de sensibiliser les passants en leur fournissant de hôtes et hôtesses qui connaissent la loi et en analysent les aboutissants - car peu de personnes ont l’occasion de lire les 51 articles composant cette réforme -, en leur donnant l’occasion de discuter, d’ouvrir le débat, chose que nous recherchons pour élargir le mouvement mais aussi de ne ressentir, le temps de la mobilisation, aucune contrainte relative à des cours auxquels ils ne pourraient assister.
Bloquer pour bloquer n’a pas d’intérêt. C’est un acte symbolique autant qu’informatif : Les jeunes préfèrent même se priver eux-même de travailler plutôt que de le faire dans des conditions plus que déplorables pour eux. On pourrait rapprocher cela du sacrifice personnel de Clémence qui se prive de nourriture pour se faire entendre, nous, étudiants, nous privons de nouriture intellectuelle pour attirer l’attention sur notre besoin que cette dernière soit inaliéné.